France : Les cogneurs du préfet de police de Paris Nuñez et la hargne anti-jeunes des flics !
Plus ça change, moins ça change… A la tête de la préfecture de police de Paris, le passage de témoin entre celui qui avait « choisi son camp » et l’ancien « coordinateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme », nous avait été annoncé comme le début d’une nouvelle ère, plus « apaisée », en matière de maintien de l’ordre et de gestion « plus souple » des manifestations sur la voie publique.
Cette gentille fable pour enfants, largement accréditée et relayée par la grande presse, n’aura même pas duré ce que durent les roses. Les méthodes violentes, et à juste titre décriées, du très rigide et répressif Didier Lallemant, annoncées comme faisant partie du passé, sont finalement assez vite revenues par la fenêtre avec le préfet de police Laurent Nuñez et un mouvement social de contestation particulièrement massif, contre la casse des retraites, insupportable aux yeux du pouvoir autoritaire en place.
Dans les faits, l’illusion n’aura même pas duré quelques jours, tant les méthodes des brigades d’intervention de la préfecture de police, qui agissent en toute impunité au sein des cortèges, prennent l’allure d’une répression violente et délibérée. C’est un pouvoir aux abois qui lâche ses chiens sans aucune retenue. Il s’agit de faire peur et de faire mal, pour dissuader celles et ceux qui protestent.
Comme l’indique Médiapart, dans son édition en ligne du 15 mars : « Samedi 11 mars encore, ce sont les compagnies d’intervention (CI) de la préfecture de police, des unités de police urbaine peu formées et peu regardantes sur la déontologie, qui ont été envoyées au carton par le préfet de police de Paris Laurent Nuñez. Leur bilan, très provisoire, fait état de nombreuses personnes contusionnées, de lycéennes et de lycéens blessés, d’interpellés brutalisés, et de cortèges syndicaux ciblés. »
Frapper et gazer des manifestant.es qui ne représentent aucune menace, s’attaquer aux services d’ordre syndicaux et s’acharner à coups de matraques et à coups de pied sur des personnes à terre, blesser et au besoin mutiler, forment l’ordinaire de ces cogneurs patentés des compagnies d’intervention. Il ne s’agit plus ici de « maintien de l’ordre », mais bien d’une répression violente du mouvement social qui remet gravement en cause les libertés fondamentales du droit de s’exprimer et de celui de manifester.
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Du côté de la jeunesse lycéenne, ce sont des pratiques tout aussi violentes, humiliantes et volontairement dissuasives qui sont mises en œuvre par les flics qui interviennent lors de blocages d’établissements et, parfois même, à l’intérieur de ces mêmes lycées, à la demande de proviseurs dont la vocation pédagogique profonde qui les anime les amène à s’acoquiner avec la police violente de Darmanin et Nuñez, au détriment des jeunes qu’ils sont censés protéger.
Coups et blessures, gardes à vue injustifiées jusqu’à 48 heures qui, la plupart du temps, ne débouchent sur aucune procédure judiciaire, n’ont cessé de pleuvoir sur les jeunes contestataires, depuis plusieurs mois.
Ces violences contre les jeunes sont également régulièrement accompagnées de plaintes policières bidon contre leurs victimes, réelles celles-là, pour « outrage », « rébellion » ou « violences contre agent ».
Là aussi, il s’agit de faire peur et d’enlever à la jeunesse l’envie de protester et de manifester contre tous les projets plus néfastes les uns que les autres de ce gouvernement réactionnaire. Il va de soi qu’au gouvernement, comme dans la macronie godillotte, personne ne s’émeut de cette poigne arbitraire et brutale qu’une police en voie de fascisation abat sans faiblesse sur une jeunesse qui se révolte.
Ces pratiques répressives pourraient bien cependant se retourner contre leurs instigateurs et contribuer, en réaction, à radicaliser des pans entiers de la jeunesse. Les luttes et les mobilisations à venir dans les lycées contre la généralisation d’un SNU (Service national universel) coercitif, voulu par un pouvoir de plus en plus autoritaire, en feront vraisemblablement la plus belle démonstration, à l’occasion du printemps à venir.
Philippe Rajsfus
NPA Loiret 