La direction du site châlettois a annoncé la mise en place d’un nouveau plan de Rupture conventionnelle collective, qui se traduirait par le départ volontaire de 170 salariés.
L’annonce a été faite le 11 mai dernier aux représentants des salariés lors d’une réunion du comité social et économique (CSE) de l’usine Hutchinson de Châlette-sur-Loing: 170 postes seraient concernés par un plan de Rupture conventionnelle collective (RCC), qui pourrait être mis en place très rapidement.
Une annonce qui, on s’en doute, est très mal passée du côté des syndicats qui, aujourd’hui, selon Mahmut Arslan, représentant UNSA, se prononcent majoritairement contre, d’autant qu’un plan social est déjà en cours et s’achève à la fin de l’année 2023. « On n’en a même pas fini un qu’on en commence un autre », s’insurge Mahmut Arslan, dont le syndicat a lancé un droit d’alerte en urgence.
La CGT évoque quant à elle un « plan de licenciement déguisé » et ses inquiétudes pour la pérennité même du site de Châlette-sur-Loing.
En 2020, près de 1.000 postes déjà supprimés dans le groupe !
En juin 2020, le groupe Hutchinson, filiale de Total, annonçait la suppression de 3.000 emplois dans le monde, dont 1.000 sur le territoire français. A Châlette, 195 postes étaient concernés.
Finalement, ce sont 113 salariés qui ont quitté l’entreprise dans le cadre, déjà, d’une Rupture conventionnelle collective. Comme le rappelle le maire de Châlette-sur-Loing, Franck Demaumont (PCF), « celle-ci a fait l’objet d’une convention cadre nationale signée entre l’Etat et l’entreprise le 19 mai 2022 visant la mise en oeuvre d’actions de revitalisation. Un des objectifs était la création de 51 emplois dans chaque département concerné, dont le Loiret. La déclinaison locale de cette convention a été signée entre l’Etat et Hutchinson le 3 août 2022 pour une durée de 24 mois: elle est donc toujours en cours! »
Une table ronde entre élus et syndicats ce mercredi 17 mai
Ce mercredi 17 mai, à 17 heures, une table ronde réunira les syndicats et les élus, dont le maire, Franck Demaumont. A l’instar des représentants syndicaux, celui-ci ne cache pas non plus ses inquiétudes quant à l’avenir de cette usine historique de l’agglomération montargoise. « Nous sommes désormais à moins de 500 ouvriers en production. Il y a plus de cols blancs que de cols bleus », déplore-t-il.
La pilule est d’autant plus difficile à avaler pour l’élu que le lundi 15 mai se tenait le sommet « Choose France » au château de Versailles, réunissant 200 dirigeants de multinationales, que le président de la République, Emmanuel Macron, encourage à choisir l’Hexagone pour y implanter et développer des activités.
« Hutchinson, au travers de son savoir-faire, doit être en mesure, en lien avec ses partenaires, ses fournisseurs et avec le groupe Total, dont il fait partie, de ramener des activités sur le site de Châlette et d’en développer de nouvelles. Il faut que les actionnaires de Total choisissent la France: sans la France, Total ne serait rien ! »
« Ce « en même temps » n’a pas de sens ! »
Les syndicats et les élus châlettois s’interrogent également sur ce plan de départs volontaires, qui semble en contradiction totale avec la réforme des retraites. « On veut mettre des gens en pré-retraite à 57 ou 58 ans, alors qu’on a repoussé l’âge de départ à 64 ans. Ce « en même temps » n’a pas de sens », s’insurge Franck Demaumont.
LE NPA LOIRET APPELLE à la Mobilisation et au soutien des SalariéEs d’Hutchinson : Pas un emploi en moins ! Macron où est l’industrialisation à Châlette ? DU PIPEAU !