NPA Loiret

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Un centre d’hebergement à l’ancien hôpital madeleine d’Orléans

Où vont-elles border leurs enfants ce soir ? Une question que se posent tous les jours ces mamans sans domicile. Peut-être trouveront-elles un peu de répit dans un nouveau centre temporaire installé dans l’ancien hôpital Madeleine, à Orléans.

Derrière les murs de l’ancien hôpital Madeleine à Orléans, des mamans, des enfants. Sans maison. Depuis le 2 janvier, Imanis* leur a installé des lits, des douches, etc. De quoi offrir une parenthèse de sérénité, le temps d’une nuit, à leurs petits bouts. Pas de porte où frapper, ces mères se retrouvent là après un coup de fil passé au Service intégré d’accueil et d’orientation (SIAO). Si le facteur chance s’en mêle, elles auront la possibilité de trouver un peu de répit, loin du bitume, dès 17 heures.
Incertitudes, angoisses,  leur quotidien
Ce projet a, en effet, été pensé de façon « à donner la priorité à la scolarisation des enfants », explique Jean-Noël Guillaume, président d’Imanis. C’est aussi à cette heure que le Relais Orléanais, à quelques pas de là, ferme son accueil de jour. De quoi permettre à ces familles de ne pas passer par la case « rue ».
Mais la demande surpasse de loin l’offre, malgré les moyens supplémentaires engagés. Bardeau**, 37 ans, et sa petite Juliette** n’ont pas encore eu l’opportunité de découvrir ce nouveau foyer. Pourtant, les centres d’hébergement d’urgence d’Orléans font partie de leur quotidien.
D’ailleurs, du haut de ses 4 ans, Juliette n’a jamais connu autre chose que cette existence, faite d’incertitudes et d’angoisses permanentes. « Je ne sais jamais où on va m’envoyer », confie, les larmes aux yeux, la jeune femme arrivée à Orléans en 2012. De quoi lui laisser le temps de connaître toutes les boutiques du centre-ville où elle peut se réfugier quelques instants avec sa fille, en attendant de pouvoir regagner le lit qui l’attendra peut être ce soir (chaque matin, elle appelle le SIAO, pour demander un hébergement). Le hic, comme tout enfant, sa petite a envie de tout toucher, de jouer, de rire… Autant dire qu’il lui est impossible de rester des heures.
Une fois les rideaux des boutiques baissés, le tram devient une autre option pour s’abriter. « Le week-end où il a fait si froid, je n’avais pas d’autre choix que le tram. Au bout d’un moment, le chauffeur a coupé le chauffage pour nous chasser ».
Sur le qui-vive


Bardeau utilise aussi les transports en commun pour ses déplacements. Comment faire autrement lorsqu’elle est hébergée dans un hôtel social basé à La Source alors que sa petite est scolarisée en plein centre-ville ?
Pour ce qui est de ses repas du midi, elle doit se rendre au Relais Orléanais, qui lui fournit aussi des vêtements, lui donne quelques denrées, l’aide pour ses démarches administratives et lui sert de lieu d’accueil en journée (le mercredi, quand il n’y a pas d’école, Juliette l’accompagne). Pour se doucher, direction le local, rue du Petit-Chasseur. Le tout chargée de toutes ses affaires et de celles de sa fille. Mais avec 50 € par mois, octroyés par l’assistance sociale du conseil départemental, cette maman n’a d’autre choix que de frauder. « Je me mets près des portes pour sortir de toute urgence si un contrôleur arrive. » Toujours sur le qui-vive.
Bardeau s’est aussi habituée à restreindre ses besoins naturels, ce qui lui provoque d’intenses douleurs abdominales, amplifiées lors de ses menstruations (souvent, elle manque de protections hygiéniques. Pas besoin de faire un dessin quant aux conséquences). « Avoir une mauvaise vie comme cela, c’est compliqué », confie-t-elle, enveloppant du regard Juliette en train de s’amuser au milieu d’autres enfants, habitués, eux aussi, du Relais…
* Cette structure de « 38 places adultes » fermera ses portes le 31 mars.

** Les prénoms ont été modifiés.

Jeudi soir, Nacer Meddah, préfet du Loiret, est allé à la rencontre de ces hommes, ces femmes et ces enfants en détresse. Leur point commun ? Être sans domicile. Après avoir pris le temps d’échanger avec les mamans accueillies dans le nouveau centre d’hébergement d’urgence installé dans les locaux de l’ancien hôpital Madeleine et géré par l’association Imanis, le haut fonctionnaire a décidé de suivre sur le terrain la Croix-Rouge. Première halte près de l’ancienne prison d’Orléans où les bénévoles au blouson orange distribuent boissons chaudes et nourriture à ceux qui n’ont plus rien. Nacer Meddah a ensuite emboîté le pas des maraudeurs dans les rues d’Orléans.

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Cette entrée a été publiée le 19 janvier 2017 par dans anticapitalisme, chômage/pauvreté/précarité, logement, national, SOCIETE.
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