Lundi 14 octobre, deux jeunes hommes Irakiens de 17 et 22 ans ont été retrouvés morts lundi, sur une plage du Touquet (Pas-de-Calais), Ils « proviendraient vraisemblablement de la même embarcation », retrouvée vide d’occupants, a indiqué la préfecture du Pas-de-Calais.
Ce drame porte à quatre le nombre de migrants morts en 2019 en tentant ces traversés : le 9 août, une Iranienne de 30 ans avait déjà péri après être tombée d’un bateau surchargé de migrants. Le 23 août, un Irakien ayant tenté de rejoindre l’Angleterre à la nage avait lui été retrouvé mort au large de Zeebruges (Belgique).
Lundi en fin de matinée, le corps d’un adolescent de 17 ans a été retrouvé par un passant sur la plage de Stella sur la commune du Touquet-Paris-Plage. « À 20 mètres du corps, en direction des dunes, les policiers ont par ailleurs découvert une petite embarcation » semi-rigide, « sans moteur, avec deux rames à l’intérieur, un bidon d’essence à proximité et un gilet de sauvetage », a indiqué la préfecture du Pas-de-Calais.
Toujours plus de migrants traversent la Manche en bateau
Retrouvé « en bordure de mer », le jeune homme était « déjà décédé à l’arrivée des secours », ont précisé les pompiers. L’enquête a été confiée à la police du Touquet et la police aux frontières (PAF) de Coquelles. Dans l’après-midi, le second migrant de 22 ans a été retrouvé sans vie par un passant. Selon le parquet de Boulogne-sur-Mer, confirmant une information de France 3, huit migrants ont par ailleurs été secourus lundi matin sur une plage près de Calais. À ce stade, aucun lien n’est établi entre les deux secours.
Depuis fin 2018, ces tentatives se sont multipliées dans la Manche malgré le danger lié à la densité du trafic, aux forts courants et à la faible température de l’eau. La préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord avait comptabilisé fin août 1 473 migrants ayant tenté de rejoindre les côtes anglaises, contre 586 sur l’ensemble de 2018.
À Calais, les migrants prennent plus de risques pour échapper aux autorités
« Et ça ne va pas s’arrêter ! », prévient Claire Millot, secrétaire générale de l’association Salam. « Parce que les conditions (de vie) à Calais et Grande-Synthe sont épouvantables, avec des démantèlements réguliers, ils sont prêts à tout pour passer. » Mi-septembre, les autorités ont à nouveau évacué quelque 800 migrants du campement de Grande-Synthe (Nord), où des centaines de personnes affluent régulièrement dans l’espoir de rallier les côtes britanniques.