L’adolescent de 13 ans, qui se trouvait dans la rue en pleine nuit à Chateauneuf sur Loire, et a tenté d’échapper au contrôle, a été plaqué au sol par un gendarme et a eu une côte cassée. Son père, qui dénonce un usage de la force disproportionné de la part des militaires, a déposé plainte pour violences aggravées sur mineur.
« Oui, il a fait une connerie, il n’avait pas à sortir, c’est vrai ! Mais ce n’est pas une raison pour le massacrer comme ça. C’est un gamin ! » Dans la nuit du 8 au 9 avril dernier, le fils de Christophe, âgé de 13 ans, a été interpellé par les gendarmes du PSIG* d’Orléans, en patrouille à Châteauneuf-sur-Loire. Il était plus de minuit, et le jeune homme se trouvait dans la rue, sans raison valable, ni attestation bien sûr. « Il a fait le mur pour aller jouer à la Playstation chez un copain. Quand il a vu les gendarmes, il a eu peur de se faire punir et de se prendre une amende, il a mis sa capuche et s’est mis à courir. »
Une course-poursuite qui démarre tout près du domicile de l’adolescent et se termine quelques centaines de mètres plus loin, par le plaquage au sol du jeune fuyard. « Les gendarmes l’ont menotté et ils lui ont donné des coups de poing et des coups de genou. Il a fallu qu’un témoin intervienne pour qu’ils arrêtent », accuse le père du garçon, sur la foi de ce que lui a raconté son fils.
Le jeune homme a finalement été laissé libre et a pu rentrer chez lui dans la foulée. Et ce n’est que le lendemain matin, au réveil, que ses parents ont découvert son état. « Il avait des bleus partout, il a essayé de nous faire croire qu’il était tombé dans l’escalier. Il ne voulait pas nous dire ce qui s’était passé… Le pire, c’est que les gendarmes l’ont laissé rentrer dans cet état-là, sans nous prévenir : il aurait pu se trouver mal dans la nuit. »
Le samedi 11 avril, Sofian est vu par un médecin aux urgences de l’hôpital de La Source. Le certificat médical fait état d’hématomes au bras et au poignet, de « dermabrasions » à l’abdomen, dans le dos et au menton, compatibles avec le plaquage au sol, et d’une côte cassée. Le certificat médical fixe à 5 jours l’incapacité totale de travail (ITT). Le même jour, son père porte plainte pour violences aggravées sur mineur de 15 ans, auprès de la gendarmerie.
« Mon fils est traumatisé. L’amende pour non confinement, il n’y a pas de problème, je la paierai. Il est sorti, il doit être puni, c’est normal. Mais des gendarmes n’ont pas le droit de faire ça à un gamin, ça je ne lâcherai pas », promet Christophe, qui attend du procureur de la République d’Orléans qu’une suite soit donnée à cette affaire.
De son côté, Nicolas Bessone précise que la plainte est actuellement traitée par les gendarmes de la section de recherches d’Orléans, bien que des militaires soient mis en cause dans ce dossier. Dans les grandes lignes, le procureur d’Orléans confirme les circonstances de l’interpellation. « C’est un jeune qui se trouvait dans la rue avec des amis. A la vue de la patrouille de gendarmerie, il a pris la fuite en courant, avec une capuche sur la tête, ce qui empêchait à ce moment-là de déterminer son âge. Il a dû être plaqué au sol pour être maîtrisé. »
« Toute la question est de savoir s’il y a eu un usage proportionné et strictement nécessaire de la force de la part du gendarme qui l’a intercepté pour non-respect du confinement. »
NICOLAS BESSONE (Procureur de la République d’Orléans)
« Tout le monde a été entendu et chacun a pu s’exprimer dans cette procédure, je donnerai une réponse prochainement sur les suites ou non à donner à cette plainte », indique ce mardi 28 avril le procureur d’Orléans, sans plus de commentaires. Aucun fait de rébellion n’est reproché à l’adolescent qui, par ailleurs, n’a pas d’antécédents judiciaires. L’enquête est confiée aux gendarmes les mêmes qui l’ont arrêté ??????????????
* Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie