Les faits se sont déroulés mardi 15 septembre, à la gare de Fleury-les-Aubrais, à partir de 15h50.
Mardi 15 septembre, un homme est interpellé par deux policiers en gare de Fleury-les-Aubrais. Une vidéo de son interpellation, postée sur les réseaux sociaux, a suscité de vives réactions. Dans l’après-midi, la procureure de la République d’Orléans a transmis le dossier à la police des polices.
Je viens d’être témoin d’une scène de violence policière très grave et violente, ligne Paris – Toulouse intercités, train de 14h39. Violences policières gare Les Aubrais J’aimerais témoigner. @lemondefr @LeParisien_75 @lavoixdunord @don_sido_ @coeurapika @_cocolait @Laaweup pic.twitter.com/LxxgSptDKT
— Kimonooooo (@ouhpinaiseee) September 16, 2020
Les faits datent de la veille. Le mardi 15 septembre, à 15h50, les effectifs du commissariat de police d’Orléans sont appelés par la SNCF pour intervenir dans la gare fleuryssoise, un « homme dépourvu de masque ayant été signalé dans le train en provenance de Paris – Austerlitz et à destination de Toulouse », précise la procureure de la République d’Orléans.
L’homme, un Britannique âgé d’une quarantaine d’années, présente des signes « extérieurs d’ivresse ». Il « refuse de se soumettre aux injonctions des policiers » et brandit une arme blanche en tentant de leur porter un coup, selon le parquet.
Une « technique d’immobilisation » nouvelle ?
Au-delà des faits, c’est la technique d’immobilisation de l’un des agents qui interroge, le pied sur la nuque de l’interpellé. Interrogé ce mercredi par La Rep’, un policier orléanais insiste : « On est dans une technique admise pour contrôler des individus violents ».
Le fonctionnaire de police rappelle « le contexte » de l’interpellation : « Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un homme violent, armé, qui a tenté de donner un coup de couteau à des policiers. Ce qui devait être un déplacement pour un refus de port du masque aurait très bien pu se terminer en délit, voire en homicide. »
« Il faut aussi rappeler que la personne s’est elle-même blessée avec son couteau. Les policiers lui ont prodigué les premiers soins, avec un garrot pour éviter une hémorragie, avant d’appeler les pompiers. »
Un geste « possiblement pas adapté »…Les policiers incriminés ne sont même pas mis à pied !
Une avocate orléanaise se montre plus sceptique, non pas sur le geste mais sur sa durée : « Je trouve que le pied est maintenu sur la tête très longtemps, alors que la personne est au sol et semble maîtrisée. On est dans un geste qui, possiblement, peut ne pas être adapté. La preuve, l’IGPN a été saisie. Après, la vidéo ne permet pas de connaître tout le contexte. »
Une difficulté soulevée par un autre avocat du barreau d’Orléans, prudent sur les images de la vidéo : « Clairement, on a la fin de l’interpellation, mais pas le début. Tirer des conclusions à partir de ce type d’images, c’est toujours très compliqué. »
A la suite de cette interpellation et de la diffusion de la vidéo, l’Inspection générale de la police nationale (l’IGPN) a été saisie dans le cadre d’une enquête conduite sous la direction de la procureure de la République d’Orléans. Ces faits sont « susceptibles de constituer le délit de violences volontaires commises par personne dépositaire de l’autorité publique », estime le parquet.
Une enquête administrative, également instruite par l’IGPN, « permettra de déterminer s’il y a matière à procéder à des sanctions disciplinaires », a annoncé la préfecture du Loiret.
L’homme interpellé a été placé en garde à vue. Il s’est vu prescrire trois jours d’interruption totale de travail.
NON vous ne rêvez pas : une information judiciaire est ouverte pour violences contre les policiers !!!!!!!
Un homme a été interpellé mardi, un couteau à la main, en gare de Fleury-les-Aubrais. Photo issue d’une vidéo réalisée par un témoin.
Une première enquête avait été ouverte mercredi 15 septembre pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique » après la diffusion de l’interpellation d’un quadragénaire, armé d’un couteau, sur le quai de la gare de Fleury-les-Aubrais. Une seconde procédure est ouverte pour déterminer si cet homme, dont les blessures ont été constatées par un médecin, s’est montré menaçant envers les fonctionnaires avant d’être plaqué au sol.
Les images de l’interpellation montrant un policier appuyant son pied sur le visage de l’homme d’une quarantaine d’années pour le maintenir au sol, mardi 15 septembre sur le quai de la gare de Fleury-les-Aubrais, ont décidé la procureure de la République d’Orléans à ouvrir une enquête pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique » et à saisir la police des polices.
En parallèle de cette procédure, Emmanuelle Bochenek-Puren a ouvert jeudi 17 septembre une information judiciaire du chef de « violences volontaires contre personnes dépositaires de l’autorité publique ». Dans ce second volet de l’affaire, un juge d’instruction va devoir faire la lumière sur le comportement de l’homme interpellé mardi, un couteau à la main. A-t-il voulu s’en prendre aux policiers qui tentaient de le maîtriser alors qu’il avait été interpellé pour non-port du masque à la descente d’un train Paris-Toulouse ?
Après 48 heures de garde à vue au commissariat d’Orléans, ce ressortissant britannique a été présenté au magistrat. Il a été placé sous le statut de témoin assisté et non mis en examen. Cela signifie que le juge d’instruction estime qu’il n’existe pas, à ce stade, « d’indices graves et concordants » permettant d’envisager la culpabilité du mis en cause. Il est ressorti libre du palais de justice.
Des blessures au visage et trois jours d’ITT
De ses déclarations, il apparaît que le quadragénaire se serait volontairement planté le couteau dans l’avant-bras et n’aurait pas eu l’intention d’en faire usage contre les policiers. Son attitude, qualifiée d’étrange par les fonctionnaires au point qu’ils ont cru qu’il se trouvait en état d’ébriété, et le fait qu’il ne s’exprime qu’en anglais et ne réponde pas à leurs demandes les ont conduits à employer la manière forte pour le plaquer au sol alors qu’il continuait, semble-t-il, de s’agiter avec son couteau à la main.
Après son interpellation, il a fait l’objet d’un examen psychiatrique : son état a été jugé compatible avec la poursuite de sa garde à vue. Le certificat médical qui a été établi fait état d’une interruption totale de travail (ITT) de trois jours : des contusions ont notamment été relevés au niveau de ses pommettes, là où son visage s’est retrouvé coincé entre la chaussure du policier et le bitume du quai de la gare des Aubrais. L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) devra déterminer si les policiers ont fait un usage de la force « légitime et proportionné » en la circonstance.