Contre les « mesures liberticides », elles réclament des « moyens pour la santé ». 18 organisations syndicales, politiques et associatives manifesteront samedi 7 novembre, à Toulouse.
« Vous ne ferez pas taire notre colère ». C’est le mot d’ordre de 18 organisations qui appellent à manifester samedi 7 novembre 2020 à Toulouse, contre les « mesures liberticides » et la « santé de la marchandisation ».
« Rien n’a été fait » contre « la catastrophe sanitaire
La CGT, le NPA, la France Insoumise, ou encore le Droit au Logement… Dans un communiqué, ces 18 syndicats, associations et partis politiques de gauche (liste ci-dessous) indiquent : « Cela fait maintenant neuf mois que nous avons été touchés par la première vague du COVID. Neuf mois qu’a été mis au grand jour le fait que notre système de santé, que le monde entier nous enviait, n’était plus performant parce que les politiques successives n’avaient cessé de le casser ». Ils estiment que « rien n’a été fait » depuis neuf mois « pour que la catastrophe sanitaire qui s’était déroulée ne se reproduise plus jamais ».
« Les grands oubliés »
Considérant que « le Ségur de la santé n’a répondu en rien aux principales revendications des personnels hospitaliers », à savoir « des postes et des lits », les personnels du médico-social estiment qu’ils sont « les grands oubliés » de l’histoire.
Nous sommes désormais face à une nouvelle vague, et le gouvernement n’a pour seules réponses qu’une série de mesures toutes plus liberticides les unes que les autres visant à pallier les défaillances du système hospitalier : interdiction de manifester, de se rassembler, de circuler… En bref boulot, métro, dodo.
« L’hôpital public se meurt à petit feu »
« Depuis 20 ans, ce sont plusieurs dizaines de milliers de lits qui ont été supprimés, 8 000 sur les deux dernières années », soulèvent-ils encore. « Les ’12 500 lits de réanimation’ annoncés par le ministre de la Santé sont un mythe : pas un lit n’a été créé, il s’agit de lits existants pouvant être transformés, mais à quel prix ? Il est intolérable que pour la seconde fois de nombreux patients souffrant d’autres pathologies, parfois graves, se voient refuser l’accès aux soins à l’hôpital », écrivent-ils.
Considérant que « l’hôpital public meurt à petit feu », ils déplorent que « de nombreux lits sont aujourd’hui fermés fautes de soignants, notamment car il est impossible de remplacer ceux malades du Covid ».
Ce n’est pas en empêchant les personnels de prendre leurs congés, en les appâtant avec des heures supplémentaires à la clé, que nous pourrons faire face à cette crise sanitaire.
Créer 1 500 postes et un nouvel hôpital au nord de Toulouse
Déplorant que « les suppressions de postes s’enchaînent par milliers au niveau national » et que « depuis des années, les conditions de travail » se détériorent, ces organisations estiment que « le besoin est aujourd’hui de 100 000 lits supplémentaires » et qu’il faut « dès maintenant organiser le recrutement de 100 000 personnels dans les hôpitaux ». Elles réclament aussi « 200 000 personnels supplémentaires » dans les EHPAD.
Pour ce qui est spécifiquement de la Ville rose, ces 18 organisations réclament la création de « 1 500 postes au CHU », mais aussi « l’ouverture d’un nouvel hôpital au nord de Toulouse », rappelle Pauline Salingue, secrétaire CGT du CHSCT de l’Hôpital Purpan.
Plus de 200 lits existent actuellement et sont en permanence fermés en raison du manque de personnel.
Pauline Salingue Syndicaliste CGT au CHU de Toulouse
Haro sur « les politiques hypocrites des préfectures »
« Nous ne pouvons plus accepter qu’on restreigne nos libertés, notre vie sociale, alors qu’en parallèle rien n’est fait pour l’hôpital public », insistent ces organisations. « Nous ne pouvons plus accepter qu’on tente de nous faire croire que nos comportements individuels sont responsables de la majorité des contaminations en balayant d’un revers de main les contaminations dans les transports et milieux professionnels » .
Nous dénonçons les politiques hypocrites des préfectures concernant les plus précaires et les sans-abris, les expulsions locatives avant le début de la trêve hivernale se multiplient. Comment un précaire ou un sans-abri peut respecter un couvre-feu sans toit ?
« Aucune raison d’interdire les manifestations »
Mais alors que le président de la République Emmanuel Macron vient d’annoncer de nouvelles mesures ce mercredi soir et qu’un nouveau confinement est instauré, ces organisations comptent-elles manifester, quoi qu’il advienne ? « On avisera collectivement avec les organisations signataires, en fonction des mesures annoncées. Mais au niveau de la CGT, nous sommes favorables à cette manifestation. Pour nous, c’est important dans ce contexte de la maintenir », défend Pauline Salingue.
La syndicaliste juge qu’il n’y a « aucune raison qu’on laisse les écoles ouvertes, qu’on envoie les gens travailler, notamment dans les hôpitaux, et qu’on interdise les manifestations » . Elle appelle donc les Toulousains à battre le pavé, samedi 7 novembre à 14 heures, place Saint-Cyprien.
Les 18 organisations signataires
Les organisations signataires sont : la CGT du CHU de Toulouse, FSU 31, Solidaires 31, Sud santé Sociaux 31, Union des étudiants de Toulouse, Ensemble 31, France Insoumise 31, Lutte Ouvrière 31, Nouveau parti anticapitaliste 31, Parti de gauche 31, ATTAC, Cercle des voisins, Copernic, Comité 31 du mouvement de la paix, Collectif de soutien au peuple kurde, Droit au Logement 31, Handi-Social, Toutes en grève 31.