Face au silence de la rue de Grenelle sur les demandes de réouverture des discussions sur la situation des AESH concernant leurs conditions de travail et leurs rémunération, la FSU et les organisations CGT éduc’action, FNEC-FP-FO, SNALC, SNCL-FAEN, SUD éducation appellent les personnels à la grève le 8 avril
Texte d’appel unitaire
AESH : contre la précarité, contre les PIAL, en grève le 8 avril Rassemblement dés 10h devant l’Inspection Académique 19 rue Eugene Vignat à Orléans !
En réponse à l’obstination du ministre qui refuse de s’engager vers une amélioration des conditions d’emploi des AESH et en réponse à la dégradation de leur mission depuis la création des PIAL, les organisations CGT éduc’action,FNEC-FP-FO, FSU, SNALC, SNCL-FAEN, SUD éducation appellent les personnels à la grève le 8 avril.
Le ministre répète que l’inclusion scolaire des élèves en situation de handicap est une priorité de son ministère. Pourtant, il fait le choix de maintenir dans la précarité les 110 000 AESH qui jouent un rôle essentiel dans l’accompagnement de la scolarité de ces
élèves.
Malgré la promesse faite il y a un an d’engager un chantier sur le temps de travail et la rémunération, les AESH continuent de subir des temps de travail incomplets, pour 24 heures de travail hebdomadaires, soit 60% en moyenne, pour un salaire net de 760 euros par mois. Donc en-deçà du seuil de pauvreté !
À défaut d’un cadre d’emploi reconnaissant leurs missions, ils et elles sont condamnée-s à exercer sous contrat, sans pouvoir accéder à un statut leur assurant une garantie d’emploi, de carrière et de formation. On est encore loin d’un véritable métier.
La mise en place des PIAL a considérablement dégradé leurs conditions de travail, puisque les AESH sont désormais appelé-e-s à intervenir dans plusieurs écoles ou établissements scolaires, à multiplier les accompagnements d’élèves. Ces services partagés demandant plus d’adaptabilité et de flexibilité, nuisent à la qualité de l’accompagnement, conduisant à du saupoudrage. Il s’agit surtout d’augmenter le nombre d’élèves accompagné-e-s en conservant le même nombre de personnels !
Un système perdant pour tous : AESH, élèves, enseignant-e-s et la réussite du service public d’éducation !
Nos organisations syndicales ont alerté l’administration de la situation alarmante des AESH à tous les échelons. L’exaspération, le sentiment d’abandon et la souffrance s’expriment partout et se traduisent par des mobilisations très suivies dans les départements, en particulier depuis la mise en œuvre des PIAL.
Pour nos organisations, il y a urgence à :
Le sort réservé aux AESH est le symbole d’une politique de paupérisation qui touche l’ensemble des personnels depuis 10 ans.
Les syndicats CGT éduc’action, FNEC-FP-FO, FSU, SNALC, SNCL-FAEN, SUD éducation :
L’intersyndicale appelle à la tenue d’intersyndicales locales pour préparer et réussir la grève du jeudi 8 avril.
Le jeudi 8 avril, soyons nombreuses et nombreux en grève, dans les manifestations et les rassemblements et en Assemblées Générales pour construire les suites de la mobilisation !
Pour un vrai statut, pour l’abandon des PIAL, toutes et tous devant les DSDEN, les rectorats et le ministère, en grève !
La satisfaction des revendications des AESH serait un point d’appui pour tous les personnels !
AESH : pas de premières de corvées !
Les AESH représentent aujourd’hui près de 110 000 agent-es dans l’Education nationale, soit un personnel sur dix. Ce sont très majoritairement des femmes à plus de 90%, âgées de 45 ans en moyenne. Elles sont recrutées sous contrat et peuvent accéder à un CDI après six ans de contrat. Alors que leur mission concourt au bon fonctionnement de l’école inclusive, l’institution les maintient les dans une précarité insupportable ! La journée du 8 mars est l’occasion de rappeler quelques faits…
Les AESH sont actuellement engagées dans des conditions indignes :
Plus de 96% des AESH travaillent à temps incomplet, avec des quotités de travail moyennes aux alentours de 60% dans les écoles et de 65% dans les établissements du second degré.
Ce temps de travail a des incidences sur les salaires qui sont très bas. Ainsi une AESH travaillant 24 heures par semaine sera rémunérée à hauteur de 760 euros par mois, un revenu considéré comme en dessous du seuil de pauvreté selon l’INSEE.
Lors du premier CDD, une AESH est recrutée à l’indice 332, indice minimum de la Fonction publique. Elle pourra au mieux espérer atteindre l’indice 363, soit une perspectrive sur toute une carrière de 145 € bruts…
Les conditions imposées aux AESH résument à elles seules la réalité subie par les femmes : des emplois précaires, peu rémunérés, offrant de faibles perspectives de carrière et dont les missions rendent compliquée l’articulation vie privée/vie professionnelle.
EN GRÈVE LE 8 AVRIL
– pour une revalorisation des salaires
– pour l’abandon des PIAL et de la politique de
mutualisation des moyens
– pour un véritable statut
Les AESH dans une impasse…
Le ministre répète que l’inclusion scolaire des élèves en situation de handicap est une priorité de son ministère.
Pourtant, il fait le choix de maintenir dans la précarité les 110 000 AESH qui jouent un rôle essentiel dans l’accompagnement de la scolarité de ces élèves.
Les organisations syndicales ont alerté l’administration de la situation préoccupante des AESH à tous les
échelons.
L’exaspération, le sentiment d’abandon et la souffrance s’expriment partout et se traduisent par des
mobilisations suivies dans les départements, en particulier depuis la mise en œuvre des PIAL.
Il est urgent d’avancer ! Le 8 avril, AESH en grève !
L’intersyndicale nationale FSU, CGT éduc’action, FNEC-FP-FO, SNALC, SNCL-FAEN et SUD éducation appellent les AESH à une journée de grève le jeudi 8 avril.
CONTRE LA PRÉCARITÉ
Le Ministre a annoncé l’instauration à la rentrée 2019 des Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisé (PIAL) pour organiser la présence des personnels AESH auprès des élèves en situation de handicap. Ces PIAL réuniront plusieurs établissements scolaires (collèges et lycées) et écoles d’une même zone.
Les AESH seront alors contraint-e-s de :
accompagner plusieurs élèves simultanément et/ou successivement autant de fois que la direction du PIAL le décidera en cours d’année. L’’administration ne se préoccupe pas du lien éducatif et pédagogique entre l’élève et l’AESH, ce qui empêche le suivi sur du long terme.
C’est du saupoudrage d’accompagnement que nous promet le ministère !
changer de lieu de travail jusqu’à plusieurs fois dans la même journée : les AESH pourront accompagner un enfant en élémentaire de 8h à 10h puis un autre dans le collège d’à côté de 10h à 12h puis encore un autre au lycée l’après-midi.
L’objectif du Ministre est simple : « rentabiliser » et « mutualiser » au maximum les personnels AESH en les rendant plus mobiles et en mutualisant les moyens. Il sera encore facile pour les chef-fe-s de généraliser le regroupement des élèves en situation de handicap dans la même classe et de nommer un-e ou plusieurs AESH pour s’occuper de tous ces élèves alors même que certain-e-s d’entre eux et elles ont besoin d’un suivi individualisé.
Ceci témoigne d’un mépris du rôle éducatif des personnels AESH. Les AESH ne sont pas interchangeables et corvéables à merci !
Le double employeur ? Une dégradation des conditions de travail et la non-reconnaissance des compétences des personnels AESH !
Les personnels AESH subissent les bas salaires , puisqu’ils et elles sont payé-e-s au SMIC, ainsi que les temps incomplets imposés : ils et elles gagnent 600 à 850 euros pour 20 à 28h de travail par semaine.
Pour pallier cette rémunération précaire, le ministère veut proposer aux AESH de compléter leur service en étant recruté-e-s par les collectivités territoriales pour assurer la surveillance des élèves pendant le temps périscolaire (cantine – garderie…). C’est un refus de reconnaître le rôle éducatif et pédagogique des AESH en les renvoyant à des tâches qui ne sont pas les leurs.
SUD éducation dénonce cette proposition qui consiste à maintenir des personnels dans la précarité afin de leur imposer une dégradation de leurs conditions de travail.
SUD éducation revendique l’emploi à temps plein des personnels AESH dont les missions d’accompagnement des élèves en situation de handicap constituent un emploi à temps plein : aux heures avec les élèves s’ajoute tout un travail invisible de préparation, de formation et de coordination qui devrait être reconnu !
Titularisation sans conditions de tous les personnels AESH !
Des AESH syndiqué-e-s et non syndiqué-e-s se sont réuni-e-s dans un stage de formation syndicale de SUD éducation et ont élaboré une plateforme revendicative pour améliorer leurs conditions de travail et d’existence.
SUD éducation soutient leurs revendications !
→ Statut
• Titularisation sans conditions de diplôme ou de nationalité
→ Salaire
• Salaire à l’entrée dans le métier : 1700€ nets
• Accès aux mêmes primes, pondérations et indemnités que les personnels titulaires (REP, indemnités de résidences, pondération pour affectation multiple…)
→ Conditions d’accès au métier
• Formation initiale d’un an rémunérée, à l’Espé, statut de stagiaire
→ Temps de travail
• Temps plein à 28h/semaine ◦ 24h max avec élèves ◦ 4h pour le travail invisible
→ Formation continue
• Accès au plan de formation académique avec une offre spécifique de formation pour les AESH ◦ Inscriptions aux formations sur la base du volontariat ◦ Formations sur le temps de travail
→ Nom du métier
• Éducateur scolaire spécialisé
→ Conditions de travail
• Affectation sur 2 établissements au maximum
• Création de commissions paritaires pour les affectations des AESH
• Pas plus de 2 élèves en accompagnement individualisé
• Respect des notifications MDPH
• Pas plus de 1 accompagnant/élève en primaire, 2 acc./élève dans le 2nd degré
• Constitution d’une brigade de remplacement AESH
→ Évaluation
• Pas d’évaluation, avancement à l’ancienneté