Il y a quelques semaines le Sénat votait contre l’article 2 de la loi bioéthique, dit «de la PMA pour toutes», loi déjà très inégalitaire, en créant une filiation particulière et coûteuse pour les couples de lesbiennes et en refusant son accès aux personnes trans.
Cet épisode n’est que la suite du long feuilleton ayant cours depuis 2012 et refusant que nous puissions construire d’autres types de familles que celui du modèle hétérosexuel.
Les gouvernements s’enchainent, leurs promesses aussi et cela fait maintenant 9 ans que nous réclamons une PMA POUR TOUT-E-S.
Depuis 2012, nous avons assisté à une montée de l’offensive réactionnaire, ce qui a ouvert les portes à l’extrême droite qui est aujourd’hui annoncée première dans les sondages pour l’élection présidentielle de 2022, et qui se lâche en attaquant les militantEs LGBTI et antifascistes comme cela s’est passé, récemment, à Lyon à la librairie La Plume Noire.
Le climat nauséabond dans lequel nous nous trouvons, à l’image de l’amendement voté au Sénat il y a une semaine permettant de dissoudre les organisations qui pratiquent une non-mixité entre personnes racisées, se nourrit de nos défaites et de celles du mouvement ouvrier. Il est plus que temps de relever la tête.
Les lesbiennes vivent une oppression quotidienne : les agressions lesbophobes sont toujours monnaie courante qu’elles se produisent dans la rue, au travail ou dans la sphère familiale. D’ailleurs les lesbiennes dans le monde du travail subissent deux fois plus le harcèlement au travail que les femmes hétérosexuelles (sondage IFOP 2018), elles vivent également une fétichisation de leur sexualité mais aussi une inégalité en termes de droit (PMA, filiation,…).
Mais pour nous au-delà de l’oppression les identités et sexualités lesbiennes sont aussi politiques. Effectivement, face à l’hétérosexualité injonctive de la société, les lesbiennes construisent des relations amoureuses et sexuelles en dehors du rapport de domination hommes femmes. Être lesbienne, c’est aussi chercher à construire d’autres types de familles, en dehors de celle, aliénante, que veut nous imposer le modèle hétérosexuel. Et parce qu’elles remettent en cause le fonctionnement même de ce modèle hétérosexuel, on cherche à leur mettre des bâtons dans les roues. Nous ne gagnerons nos droits qu’en faisant plier les réactionnaires par nos luttes !
Le NPA appelle donc à se joindre à l’appel de la Marche Lesbienne, qui aura lieu le 25 avril à 14 heures à Paris, dans lequel nous formerons un cortège animé et construit par notre commission.
La marche lesbienne est une manifestation organisée par le collectif Coordination Collages Lesbiens. Ce collectif a été créé par une militante du NPA et de la commission LGBTI. Cette marche aura lieu le 25 avril à Paris, au départ de la place du Châtelet à 14 heures, jusqu’à République. Elle se déroulera la veille de la journée de visibilité lesbienne (26 avril). Au vu de l’agenda politique, cette marche revendique l’accès à la PMA pour les couples de femmes, les femmes seules, et les personnes trans.
La commission LGBTI du NPA appelle l’ensemble du parti à se joindre à cette initiative. Alors que la PMA a été rejetée au Sénat, et votée par l’assemblée nationale sous une forme qui nous semble clairement insatisfaisante, il nous semble nécessaire de porter cette revendication partout où nous le pouvons. Nous revendiquons une PMA ouverte à toutes et tous, c’est-à-dire à toutes les femmes, ainsi qu’aux hommes trans.
A toutes les femmes car nous pensons que, en couple, ou seules, les femmes doivent pouvoir avoir des enfants selon leurs propres modalités. Les femmes trans doivent avoir le droit à leur conservation de leurs gamètes pour les utiliser dans le cadre d’une procréation. Aux hommes trans car, ayant encore pour beaucoup la capacité d’enfanter, ils doivent pouvoir avoir le droit de porter leurs enfants.
Cette marche se place dans un contexte de montée de la réaction où les luttes des personnes LGBTI pour leurs droits doivent être centrale pour contrer ce retour à l’ordre moral.
Nous organiserons un cortège de la commission et nous appelons tous les camarades du parti à y participer et à nous rejoindre dans le cortège, diffuser des tracts et des autocollants.