NPA Loiret

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Nucléaire et radioactivité : le mensonge d’Etat de De Gaulle à Macron. Une enquête d’investigation implacable, des documents militaires accablants.

Le média d’investigation indépendant « Disclose » et « Interprt » en collaboration avec le programme Science & Global Security de l’université de Princeton, ont enquêté pendant deux ans sur les conséquences des essais nucléaires atmosphériques en Polynésie française. Documents militaires déclassifiés, calculs scientifiques et reconstitution 3D à l’appui, l’enquête démontre pour la première fois l’ampleur des retombées radioactives qui ont frappé les archipels du Pacifique et les mensonges de l’Etat sur la contamination des populations civiles et militaires. Leucémie, lymphome, cancer de la thyroïde, du poumon, du sein, de l’estomac… En Polynésie, l’héritage des essais nucléaires français est inscrit dans la chair et dans le sang des habitants. Face à ces révélations, l’Etat et le Commissariat à l’énergie atomique s’entêtent dans leur criminels mensonges.

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Leucémie, lymphome, cancer de la thyroïde, du poumon, du sein, de l’estomac… En Polynésie, l’héritage des essais nucléaires français est inscrit dans la chair et dans le sang des habitants. Le strontium a grignoté les os, le césium s’est concentré dans les muscles et les organes génitaux, l’iode s’est infiltré dans la thyroïde. C’est à Marcoule (Gard) que le Commissariat à l’Energie Atomique a produit avec ses deux réacteurs nucléaires « Célestin » le sinistre plutonium et le tritium nécessaires à ces essais de bombe atomique.  Réacteurs qui n’en finissent pas d’être en démantèlement tant les matériaux sont toujours radioactifs et les fûts entreposés délabrés et dégoulinants de matières et liquides mortels.

L’histoire de cette catastrophe sanitaire et environnementale largement méconnue a débuté le 2 juillet 1966. Ce jour-là, l’armée française procède au tir Aldébaran, le premier des 193 essais tirés pendant trente ans depuis les atolls nucléaires de Mururoa et Fangataufa, à 15 000 km de la métropole. Le premier, aussi, d’une série de tests parmi les plus contaminants du programme nucléaire français : les essais à l’air libre. Entre 1966 et 1974, l’armée a procédé à 46 explosions de ce type.

A l’aide de milliers de documents militaires déclassifiés, de centaines d’heures de calculs par ordinateur et de plusieurs dizaines de témoignages inédits, cette enquête démontre pour la première fois l’ampleur des retombées radioactives qui ont frappé ce territoire vaste comme l’Europe. Elle dévoile également comment les autorités françaises ont tenté de dissimuler l’impact réel de cette campagne dévastatrice pour la santé des populations civiles et militaires.

En théorie, l’armée française et le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) avaient tout prévu pour empêcher que les retombées ne contaminent des zones habitées, à l’image des îles Gambier, l’un des cinq archipels de la Polynésie française. La réalité est tout autre. D’après les calculs des journalistes d’investigation, environ 110 000 personnes ont été dangereusement exposées à la radioactivité, soit la quasi-totalité de la population des archipels à l’époque.

En juin 1971, la France entre dans la cinquième année de ses expériences atomiques dans le Pacifique. Ce mois-ci, pour son 24e essai atmosphérique, l’armée a choisi de tester une bombe particulièrement sensible. Aux dires même de ses concepteurs, l’engin, qui doit permettre de qualifier les premiers missiles des sous-marins nucléaires français, présentent «de graves problèmes de sécurité en raison de la masse élevée d’uranium hautement enrichi».

Tiré le 12 juin, à 10h15, l’essai dégage une énergie d’environ 500 kilotonnes – trente fois celle d’Hiroshima. L’explosion forme alors un gigantesque nuage atomique qui se déplace au gré des vents. A 19h, il atteint le petit atoll habité de Tureia.

Les produits de fission atomique contaminent le sol et les cours d’eau à hauteur de 61 millions de becquerels par mètre carré. Des niveaux de contaminations rarement mesurés, sinon dans les accidents nucléaires les plus graves. Les militaires le savent mais se taisent et n’alertent pas les insulaires.

L’Etat français, la République accaparée par la sphère militaro-polytechnicienne et le Commissariat à l’Energie Atomique mentent à la population depuis plus de soixante ans. Les ânes bêlants – politiciens professionnels, simples citoyens incultes et sectaires, Pdg d’Orano et EDF – qui relaient cette propagande officielle sont des criminels qui devront répondre de leurs propos et de leurs actes devant un tribunal international. Les mensonges servis depuis De Gaulle jusqu’à Macron en passant par  Pompidou, Poher, Giscard d’Estaing, Mitrerrand, Chirac, Sarkozy, Hollande relèvent de complicité et instigation de crimes contre l’Humanité.

Toute l’enquête et les documents https://disclose.ngo/fr/investigations/toxique

voir aussi : Mémoire : quand la France bombardait l’Algérie avec des armes nucléaires

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(1) https://disclose.ngo/fr/
(2) https://www.interprt.org/
(3) https://disclose.ngo/fr/investigations/toxique
(4) https://moruroa-files.org/

Essais nucléaires français au Sahara : «Lever le verrou des archives, une première étape indispensable»

NADJIA BOUZEGHRANE

Réagissant, à notre demande, à la tribune publiée dans le Journal du Dimanche par neuf députés français* (El Watan d’hier lundi, ndlr), Patrice Bouveret, directeur de l’Observatoire des armements, et Jean-Marie Collin, expert, tous deux co-porte-parole de Ican France, nous ont indiqué que cette tribune était «une adresse au président Macron pour faire avancer l’ouverture des archives françaises sur le nucléaire, à l’heure actuelle ‘‘incommunicables’’.»

Ce qui permettrait enfin «de mieux évaluer les conséquences des essais nucléaires réalisés par la France entre 1960 et 1967».

En effet, les députés français ont indiqué dans leur tribune que «pour obtenir un début d’information objective sur ce sujet et engager la résolution de cette crise sanitaire et environnementale, il vous appartient, M. le Président, avec le gouvernement, de faire sauter le verrou législatif en déposant un projet de loi qui viendrait modifier l’article 17 de la loi du 15 juillet 2008 (et non 2018 comme écrit par erreur dans l’édition d’El Watan d’hier, ndlr) relative aux archives. … L’ouverture réelle des archives est une première étape indispensable.

Elle serait également un gage de votre bonne volonté vis-à-vis des autorités algériennes qui considèrent à juste titre cette question comme prioritaire». Faisant remarquer que cette tribune s’inscrivait aussi dans le cadre intergouvernemental de la 5e CIHN, les deux co-présidents d’ICAN-France nous ont affirmé qu’ils regrettaient sa non-tenue, d’autant plus que «quelques jours auparavant, le chef d’état-major de l’armée nationale populaire, le général Saïd Chengriha, dans une rencontre avec son homologue français, le général François Lecointre, avait fait des demandes fortes sur la réhabilition des anciens sites d’essais nucléaires». «Évidemment, ces paroles sont positives, mais l’Algérie pourrait également réaliser certaines étapes comme, par exemple, la publication d’un rapport sur les questions mémorielles à l’instar de celui publié par M. Benjamin Stora en France.

Enfin, pourquoi pas aussi, d’ores et déjà, au vu des déclarations précitées du général Chengriha ou encore de différents ministres algériens, ces derniers mois, de mettre en place un organisme en charge de l’assistance et de la réhabilitation des sites contaminées.

Cela permettrait très certainement d’engager une nouvelle démarche vis-à-vis des populations concernées». Patrice Bouveret et Jean-Marie Collin nous ont aussi affirmé qu’ils vont poursuivre le travail avec les députés français signataires de la tribune de façon à élargir le nombre de parlementaires qui prendraient des initiatives et interpelleraient le gouvernement français. Ils ont été, il y a quelques semaines, d’ailleurs, auditionnés par des députés dans le cadre d’un groupe de travail de la Commission des affaires étrangères. «Nous aimerions développer également des relations avec des parlementaires algériens pour voir avec eux ce qu’il est possible également de faire», ont-ils ajouté. «Nous avons déjà eu un échange avec deux députés algériens, sauf que maintenant il faut attendre les prochaines élections au Parlement pour reprendre ce travail de contact.»

Les deux experts et lanceurs d’alerte souhaitent enfin que le groupe de travail algéro-français, qui doit se réunir le mois prochain, organise par exemple des auditions ou une visite sur les sites avec des experts indépendants.

*Les députés signataires :

  • Moetai Brotherson, député (Gauche Démocrate et Républicaine – GDR) de Polynésie française
  • François-Michel Lambert, député (Liberté et Territoires-LT) des Bouches-du-Rhône
  • Jean-Paul Lecoq, député (GDR) de Seine-Maritime
  • Paul Molac, député (LT) du Morbihan
  • Sébastien Nadot, député (LT) de Haute-Garonne
  • Mathilde Panot, députée (La France Insoumise – LFI) du Val-de-Marne
  • Aurélien Taché, député (Non Inscrits) du Val-d’Oise
  • Maina Sage, députée (Agir Ensemble – AE) de Polynésie française
  • Cédric Villani, député (NI) de l’Essonne

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Cette entrée a été publiée le 18 avril 2021 par dans COLONIALISME, DEVOIR DE MEMOIRE, DROITS HUMAINS, ETAT POLICIER, FRANCE, nucléaire.
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