Une centaine d’élèves ont bloqué, le mardi 4 mai au matin, l’entrée principale du lycée Duhamel-du-Monceau à Pithiviers. Le mot d’ordre : l’annulation du grand oral et de l’épreuve de philosophie qui doit se tenir en présentiel.
« Génération oubliée, bac noir »; « Premiers concernés, derniers écoutés »… Voici quelques messages que l’on pouvait lire, ce mardi 4 mai au matin, sur les pancartes affichées devant le lycée Duhamel-du-Monceau de Pithiviers.
Une centaine d’élèves sont actuellement postés devant l’entrée principale de l’établissement pour le bloquer (même si ceux souhaitant suivre les cours peuvent entrer).
De plus en plus de voix s’élèvent…
Dans le cadre du baccalauréat, ils veulent faire entendre leur colère sur le fait que l’écrit de philosophie soit maintenu en présentiel ainsi que le grand oral. Depuis plusieurs semaines, de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer l’annulation de ces deux épreuves. L’Union nationale des lycéens et le Mouvement national lycéen ont appelé à des blocus de lycées.
« On s’est organisé le week-end dernier pour mettre en place ce blocus », explique Baptiste Marchand, lycéen en Terminale et représentant au conseil d’administration de Duhamel-du-Monceau et à la vie lycéenne.
Le contrôle continu va représenter 80% de leur baccalauréat cette année. Mais le grand oral et l’épreuve de philosophie sont bien maintenus.
« Ici, s’il n’y a pas trop de décrocheurs, il y en a un peu quand même. Pour le grand oral (qui porte sur une des deux spécialités en Terminale), le risque est que l’on tombe sur des chapitres que l’on a peut-être pas travaillés. »
BAPTISTE MARCHAND (Lycéen)
Un problème d’égalité
Baptiste Marchand s’interroge : « Pourquoi garder ces deux épreuves là ?«
Cela pose un problème d’égalité selon lui. » Que ce soit entre lycées ou même entre élèves d’un même lycée ou d’une même classe. On a suivi les cours de manière classique en septembre, octobre, novembre mais depuis le mois de décembre, on est à 50% », explique-t-il.
« Ici, s’il n’y a pas trop de décrocheurs, il y en a un peu quand même. Pour le grand oral (qui porte sur une des deux spécialités en Terminale), le risque est que l’on tombe sur des chapitres que l’on a peut-être pas travaillés. Pour la philosophie, le contrôle continu serait plus adapté aussi. »
Une alternance compliquée
Batiste, un autre lycéen, le reconnait : « L’alternance des cours est compliquée : trois jours en présentiel, trois jours en distanciel. Cela crée des déséquilibres entre élèves. Certains sont moins impliqués que d’autres. Et finir le programme ne va pas toujours être simple. Il y aura des parties bâclées. »
Pour Baptiste Marchand, « on aura sans doute pas le bagage nécessaire pour se présenter au grand oral. Et se lancer dans quelque chose de nouveau, comme le grand oral, dans une année particulière comme celle-là est spécial… »
Aurélie Richard La République du Centre