Recyclage des déchets, compostage alimentaire, éco-pâturage… L’immense entrepôt saranais d’Amazon met en place des actions afin de réduire son empreinte carbone.
Le groupe américain Amazon est régulièrement sous le feu des critiques à cause de son empreinte carbone. Depuis quelques années, le géant du e-commerce – qui compte un centre de distribution à Saran – essaie donc de montrer patte… verte.
En 2019, l’entreprise a cofondé « The Climate Pledge ». Son ambition ? Réduire les émissions de carbone de toutes ses activités à zéro d’ici 2040, soit dix ans avant l’Accord de Paris, qui définit un cadre mondial visant à lutter contre le changement climatique.
Toufik Meddour, responsable du développement durable des centres de distribution d’Amazon en Europe depuis début 2020, qui œuvre aux côtés de référents sur chaque site, est affirmatif :
« On nous fait souvent des mauvais procès. Nous ne faisons pas tout bien mais nous avons le mérite d’étudier les chiffres et de chercher des solutions. »
Toufik Meddour, responsable du développement durable des centres de distribution d’Amazon en Europe.
C’est le cas chez Amazon Logistique, à Saran, un entrepôt de 72.000 mètres carrés, soit l’équivalent de douze terrains de football. Dans l’Hexagone, il est pilote en matière de recyclage des déchets.
Taux de recyclage des déchets : « De 44 à 94 % en deux ans »
Paul Delous y est chef du développement durable. Depuis trois ans, il travaille sur le sujet et lance des pistes de réflexion, qui se concrétisent.
De janvier 2019 à février 2021, « le taux de recyclage des déchets est passé de 44 à 94 % », se félicite-t-il. Comment ? Grâce à l’installation d’un nouveau compacteur pour cartons, portant à sept le nombre de compresseurs au sein de l’entrepôt ; l’ajout de poubelles de tri, accompagnées par « un code couleur pour que les salariés comprennent mieux comment procéder ».
Autre nouveauté, « le compostage des déchets alimentaires, distribué tous les quatre mois aux employés qui le souhaitent ». Les gestes peuvent aussi être plus anecdotiques, comme celui d’utiliser une agrafeuse sans agrafe, « un outil japonais ingénieux ».
Parmi les autres actions mises en place, « le ramassage des mégots qui, transformés en matière première, servent, ensuite, à fabriquer des articles de sport » ou encore des partenariats avec des éleveurs locaux. Comme le précise Paul Delous :
« Depuis début 2020, nous accueillons trois chèvres en éco-pâturage, qui entretiennent les abords du bassin de rétention et, à partir du mois de juin, six ruches seront installées. »
Selon Toufik Meddour, le groupe Amazon cherche de nouveaux axes de progression, comme « le recyclage des équipements de protection contre le Covid, celui de l’eau, l’utilisation d’énergies renouvelables pour l’entretien des bâtiments, avec un objectif de 100 % d’ici 2025. »
Six ruches seront installées à partir du mois de juin 2021.
Qu’en pensent les syndicats ?
Pour Grégory Lavainne, délégué syndical Unsa et membre du comité social et économique, « il y a des points positifs qu’on ne peut que saluer ».
En revanche, il regrette que les entrepôts « qui ne sont pas isolés, consomment autant d’énergie à cause du chauffage et de la climatisation. Idem pour les groupes électrogènes gasoil, qui servent à chauffer les vestiaires installés sous des tentes, depuis le Covid. »
Halte au suremballage
Enfin, le syndicaliste estime qu’Amazon pourrait « éviter de suremballer les articles afin d’économiser du carton et réduire son empreinte carbone. Le suremballage est encore trop souvent la norme.«
Par ailleurs,Franck Leemans, délégué syndical Sud Solidaires, a récemment pointé du doigt des camions qui circulent à moitié vides, alors que les délais de livraison sont de plus en plus courts. « C’est assez régulier, malheureusement, confirme Grégory Lavainne. Nous le déplorons. »
Anne-Laure Le Jan La République du Centre