Alors que la colère des personnels de l’Education Nationale est à son comble : UséEs par leurs missions, le manque criant de personnels à statut, les salaires dérisoires, la pandémie du Covid 19 et les atermoiements des divers ministres ; plus l’inénarrable Blanquer ils et elles ne sont pas descendues massivement dans la rue ! CETTE JOURNEE, SEULE, A SEMBLE A TOUS LES PERSONNELS COMME INSUFFISANTE POUR GAGNER !
Quatre syndicats (CGT, FO, FSU et Sud) appelaient à une journée de grève ce jeudi 23 septembre et à une manifestation à Orléans. Celle-ci a réuni une centaine de personnels de l’Éducation nationale. Une participation modeste, ce qui pourrait s’expliquer par la proximité dans le temps de la manifestation interprofessionnelle programmée le 5 octobre.
Qu’ils soient du premier ou du second degré, les enseignants ont de multiples motifs de mécontentement…
Salaires
Le syndicat Snuipp a fait les comptes, « 60 % des enseignants n’ont eu aucune revalorisation », résume Bruno Chirouse, cosecrétaire départemental. « Sous 300 euros par mois, ce n’est pas une revalorisation, c’est une aumône », tranche Emmanuel Bruneau (FO lycées collèges), en pointant le gel du point d’indice.
S’appuyant sur des chiffres de l’Insee, la FSU a calculé que le coût de la vie a augmenté de 21,5 % entre 2002 et 2021 tandis que le point d’indice n’a progressé que de 7,8 %. Aucun ne croit la promesse d’Anne Hidalgo, candidate socialiste à la présidentielle de doubler le salaire des fonctionnaires.
Effectifs
Là encore quelques règlements de comptes. « Quatre-vingts postes en moins pour 1.700 élèves en plus dans le second degré, dans le Loiret », dénonce Nathalie, de Sud éducation, signalant aussi que les heures supplémentaires demandées aux enseignants représentent 64 postes au niveau de l’académie. « Vingt-neuf élèves par classe, c’est devenu courant en collège, même en sixième », critique Emmanuel Bruneau.
De son côté Bruno Chirouse constate qu’en primaire les dédoublements de classe s’accompagnent de hausse des effectifs pour les autres niveaux.
Réformes
Instaurer une supériorité hiérarchique aux directeurs d’école va nuire aux relations dans les établissements – « Nous ne serons plus collègues » – selon Bruno Chirouse. Sylvie Lesné, du Snes-FSU, déplore par ailleurs les conditions du « contractuel alternant », des étudiants de master 2 qui, en plus de préparer leur examen et le concours Capes, enseignent 6 heures par semaine et sont rétribués pour ça « 825 euros par mois ».
Sylvie Lesné ne digère pas non plus la fin du paritarisme dans certaines commission où les syndicats avaient leur mot à dire en ce qui concerne les promotions et les affectations. Elle déplore aussi que les inspections n’interviennent plus dans les carrières. Et que les avancements « dépendent maintenant seulement des directions ».
Revendications
Parmi les revendications, les syndicats s’accordent à demander un véritable statut, une formation et une grille de salaire pour les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH). L’un d’entre-eux mentionnait le problème des enfants accompagnés par plusieurs AESH (avec un seul, le jeune a davantage de repères).
Le manque de médecins scolaires, l’absence de médecine du travail, les carences de psychologues, assistants sociaux, postes Rased (réseaux d’aides spécialisées)… font aussi partie des principales demandes.
Tout comme la restauration d’un bac qui redevienne un « vrai diplôme national », délivré avec plus d’examen de fin d’année et moins de contrôle continu.
Philippe Abline La République du Centre