07 mai 2022
Deux Casques bleus de la mission des Nations unies (Minusma) au Mali et deux soldats maliens ont été tués hier matin dans deux incidents distincts au Mali, ont annoncé l’ONU et l’armée malienne.
“Ce matin, un convoi logistique (de la Minusma) a heurté un engin explosif improvisé au nord de Mopti (Centre).
Selon un premier bilan, l’explosion a causé la mort de deux Casques bleus, quatre autres ont été blessés”, a écrit dans un tweet le porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado.
La nationalité des victimes n’avait pas été précisée par l’ONU hier à la mi-journée. Mais selon une source sécuritaire, il s’agirait de soldats égyptiens.
Le chef de la Minusma, El-Ghassim Wane, a “condamné vigoureusement cette attaque”, dans un communiqué hier, appelant les “autorités maliennes à ne ménager aucun effort pour identifier les auteurs de ces attaques”.
Par ailleurs, les Forces armées maliennes (Fama) ont annoncé la mort de deux de leurs soldats lors de combats dans la région de Gao (nord du pays). Les Fama annoncent y avoir “repoussé une attaque des Groupes armés terroristes (GAT)”.
L’opération était toujours en cours hier à la mi-journée, et l’armée malienne a affirmé dans un tweet que neuf morts avaient été enregistrés “côté assaillants”.
Ces incidents interviennent au moment où le retrait de la France et de ses partenaires européens du Mali, annoncé en février, conduit la force de l’ONU à étudier l’impact de ce désengagement.
Jeudi, Stockholm avait ainsi annoncé que la participation suédoise à la force onusienne s’achèvera un an plus tôt que prévu, en 2023 au lieu de 2024. Avec ses quelque 13 000 soldats, la Minusma, créée en 2013 pour soutenir le processus politique malien, est la mission de maintien de paix la plus meurtrière de l’ONU. Au total, 171 Casques bleus de la Minusma sont morts dans des actes hostiles, selon la mission.
Le Mali, pays pauvre et enclavé au cœur du Sahel, a été le théâtre de deux coups d’État militaires en août 2020 et en mai 2021. La crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire en cours depuis 2012 et le déclenchement d’insurrections indépendantiste et terroriste dans le Nord.
La junte militaire au pouvoir est revenue sur son engagement d’organiser des élections rapides pour le retour des civils au pouvoir et revendique sa souveraineté nationale depuis que la communauté des États ouest-africains (Cédéao) a infligé au Mali de lourdes sanctions économiques et diplomatiques le 9 janvier.
De son côté, l’armée française a annoncé hier avoir tué fin février dans le nord du Mali un haut cadre algérien du groupe terroriste d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), dont il était le “coordinateur financier et logistique”.
“Dans la nuit du 25 au 26 février, la force (antiterroriste française) Barkhane a conduit une opération visant un haut cadre historique d’Aqmi à environ 100 km au nord de Tombouctou, au Mali.
Cette opération a conduit à la neutralisation du terroriste algérien Yahia Djouadi, alias Abou Ammar al Jazairi”, selon un communiqué de l’état-major.