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NUCLEAIRE : Orano-Areva à Marcoule condamnée pour faute inexcusable et manque de protection de ses salariés face aux radiations mortelles

Orano-Areva vient d’être condamnée par le pôle social du tribunal judiciaire de Nîmes pour faute inexcusable après la plainte d’un salarié travaillant chez Melox à Marcoule (Gard) dans le contrôle des « combustibles » radioactifs « Mox. Victime d’irradiations ayant détérioré ses yeux et généré de fortes céphalées, Christophe appelle ses collègues à sortir du silence au vue des autres travailleurs victimes de maladies,  tumeurs et cancers liés à la radioactivité.

Orano-Areva vient d’être condamnée en première instance pour ne pas avoir pris de mesures de prévention et de protection suffisantes à l’égard d’un agent de contrôle du « combustible » nucléaire MOX au sein de l’usine de Marcoule (Gard). 

« J’ai senti que mes yeux me piquaient, mais je n’avais pas connaissance du danger, on ne me l’avait pas dit et j’étais là pour gagner ma vie. » C’est au terme de vingt-quatre années passées à manipuler des produits radioactif à l’usine Melox, que Christophe Richard se voit annoncer qu’il souffre d’une double cataracte et doit être opéré. Cette atteinte de l’œil figure au rang des nombreux effets indésirables des rayonnements ionisants A 47 ans il a les yeux particulièrement fragiles et souffre de fortes céphalées. En 2017 il est placé en maladie professionnelle par la CPAM, (taux d’incapacité permanente de 10 %) et se bat depuis pour faire reconnaître la responsabilité de l’employeur dans ce qu’il subit. 

La justice vient de lui donner raison au terme d’une longue procédure. Le 20 janvier 2022, le pôle social du tribunal judiciaire de Nîmes a reconnu la faute inexcusable de Orano-Areva estimant que la société qui aurait du avoir conscience du danger d’exposition de son personnel et aurait du prendre des mesures de protection adéquates. Orano dans le déni et qui veut, comme à l’accoutumé maintenir sa loi du silence, sa domination sur les salarié-es et masquer ses actes répréhensibles a fait appel.

Je vois disparaître mes collègues de différentes maladies c’est exponentiel!

Christophe Richard brise la loi du silence imposée par la nucléocratie. Ils sont peu nombreux encore comme lui. Les personnels n’osent pas parler ou simplement évoquer ce qu’ils subissent, les risques qu’ils prennent avec leur santé et leur vie, encouragés en cela par des positions de directions syndicales souvent « collaboratrices » avec le patronat moyennant quelques avantages. Et un contrat de travail ligotant le salarié sous couvert de secrets industriels ou de secret-défense. « J’ai vu disparaître trois des cinq membres de mon équipe, mon « binôme » est mort d’un cancer du cerveau, il n’avait que 44 ans. Au début il avait les mêmes symptômes que moi. Un autre a disparu d’un cancer de la plèvre, il n’avait que 52 ans. Un autre souffre d’une tumeur au nez.« 

Comme les maladies professionnelles ne se déclarent souvent qu’après 20 à 30 ans d’exposition à la radioactivité (un tract syndical titrait voici quelques temps « Notre espérance de vie moyenne n’excède pas 62 ans ») les Directions jouent sur du velours et bottent toujours en touche « c’est pas de notre fait » et alternativement pour déprécier la valeur de l’être humain en souffrance « il buvait » ou alors « il fumait » ou encore « il avait des problèmes chez lui » pour peu que le salarié soit anxieux ou quelque peu dépressif. Un classique d’un patronat sans foi ni loi, habitué à la domination et à la soumission, et excluant celui ou celle qui ose se redresser.  » En entrant chez Orano-Areva on n’intègre pas qu’un travail, qu’un métier, on fait partie d’une communauté » et celle-ci par esprit grégaire et corporatiste sait faire taire le « déviant ». Le changement d’affectation de poste de Christophe a, de fait, été vécue comme une mise au placard, les autres se tenant à l’écart. Un processus qui ne peut qu’impacter psychologiquement, entraîner une dévalorisation de soit ayant des conséquences sur la vie sociale, familiale et professionnelle.

Christophe est convaincu que par son action en justice il ouvre une brèche, aussi il appelle ses collègues « à sortir du silence, à se manifester dans leur propre intérêt, il y a trop de malades » (1). D’ici 18 à 24 mois aura lieu la décision en appel formée par l’interjection d’Orano-Areva. D’ici là combien d’autres victimes des radiations délétères?

photo: DR

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(1) les salarié-es du nucléaire  peuvent contacter anonymement et transmettre des informations par courriel à contact@mcca-ain.org. Anonymat totalement respecté si demandé

voir aussi : https://www.ledauphine.com/sante/2022/03/11/irradie-il-fait-condamner-orano-ex-areva-pour-faute-inexcusable

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Cette entrée a été publiée le 15 mars 2022 par dans ACCIDENT NUCLEAIRE, ETAT POLICIER, FRANCE.
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