Nous reproduisons le manifeste « Résistance féministe contre la guerre », publié le 14 mars simultanément en quatre langues et dirigé par une centaine de féministes de 21 pays. Les promoteurs, parmi lesquels des noms tels que Nancy Fraser, Verónica Gago, Teresa Rodríguez, Yayo Herrero ou Keeanga Yamahtta Taylor, revendiquent la généalogie féministe de Non à la guerre en solidarité avec le peuple ukrainien, dénonçant l’invasion russe et appelant à la désescalade de la guerre en Europe. Ils recueillent actuellement des signatures individuelles et collectives sur le site Web https://feministsagainstwar.org/
Les soussignés :
Nous condamnons fermement l’invasion militaire menée par le régime de Poutine en Ukraine qui a déjà fait des milliers de morts et des centaines de milliers de personnes déplacées, et qui provoque un aiguisement de la confrontation entre les blocs impérialistes au niveau mondial.
Nous rejetons les positions émises ces jours-ci qui approfondissent la spirale belliciste. Nous rejetons les décisions d’ajouter plus d’armes au conflit et d’augmenter les budgets de guerre. Nous rejetons les récits sécuritaires qui renforcent les logiques autoritaires et militarisatrices. Pas en notre nom.
Nous devons nous rappeler que l’OTAN est coresponsable de la situation créée par son expansionnisme mondial et son récit militariste de la sécurité. Les armes perpétuent la guerre, perpétuent la barbarie et perpétuent la souffrance. Il n’y a pas de plus grande sécurité que la paix.
Avec ce manifeste, nous reprenons l’appel lancé par des groupes féministes russes et rejoignons la Résistance féministe contre la guerre ! Nous rassemblons ainsi le fil féministe de l’histoire qui a participé aux luttes contre les guerres réactionnaires, du mouvement dirigé par Rosa Luxemburg en 1914, du camp d’armes nucléaires Greenham Common des années 80, ou du mouvement Women in Black contre la guerre, pour n’en nommer que quelques-uns.
Nous sommes aux côtés du peuple ukrainien qui veut retrouver la paix dans sa vie et exiger un cessez-le-feu. Nous sommes aux côtés des citoyens russes mobilisés qui, malgré la répression et les menaces du régime autoritaire et répressif de Poutine, exigent l’arrêt de l’invasion militaire.
C’est pourquoi nous disons Résistance féministe contre la guerre. Derrière le NON à la guerre, il n’y a pas de position naïve ou naïve. La seule véritable voie vers la paix est la désescalade de la guerre. Nous exigeons de réorienter audacieusement cette situation pour briser la spirale militariste initiée par la Russie et appuyée par l’OTAN. Nous exigeons l’annulation immédiate de la dette extérieure de 125 milliards de dollars de l’Ukraine en tant que mesure concrète de soutien au peuple ukrainien et dénonçons les réformes et les conditionnalités imposées par le FMI ces dernières années.
Tirer les leçons des expériences douloureuses de guerre et de conflit en Europe du siècle dernier doit marquer notre engagement et notre action. La guerre est inconciliable avec les valeurs et les objectifs essentiels du mouvement féministe. Pour la paix, la coexistence des peuples et la solution démocratique des conflits.
Nous sommes nombreux-ses à dire non à la guerre, à l’impérialisme, au patriarcat, à l’autoritarisme et au militarisme.
Nous sommes l’avenir qui prévaudra.