La pneumologue et lanceuse d’alerte Irène Frachon avait dénoncé l’«insulte aux victimes du Mediator» après l’accord par le gouvernement de 800 000 euros de subventions aux laboratoires Servier, qui avaient commercialisé le médicament tant décrié. Selon Franceinfo, l’État a finalement rétropédalé.
L’émotion des victimes du Mediator a fait fléchir le gouvernement surtout en cette pèriode électorale . Dans le cadre d’un plan de réindustralisation du médicament en France, l’Etat prévoyait d’accorder une subvention de 800 000 euros à l’usine des laboratoires Servier à Gidy, dans le Loiret, site historique de production du médicament à l’origine du scandale sanitaire.
Mais l’Etat, par la voix la ministre de l’Industrie Agnès Panier-Runacher, a finalement annoncé l’annulation de cette décision, « compte-tenu de cette émotion que nous entendons, et dans un esprit d’apaisement » a révélé Franceinfo samedi.
Si cette entreprise ne fabrique plus le Mediator, certains médicaments qui y sont aujourd’hui fabriqués ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale, car la Haute autorité de Santé (HAS) les a jugé inutiles, comme le Vastarel, contre les vertiges et acouphènes ou le Triplixam, un diurétique, indiquent nos confrères, reprenant une information du Canard Enchaîné.
La pneumologue et lanceuse d’alerte Irène Frachon avait dénoncé un « scandale » et une « insulte aux victimes du Mediator » après l’accord de ces deniers publics, censés aider les industriels à fabriquer davantage de molécules « d’intérêt thérapeutique majeur » en France, et ainsi retrouver une certaine souveraineté pharmaceutique dans le pays.
Le groupe Servier a été condamné en 2021 pour « tromperie aggravée » et « homicides et blessures involontaires » dans le cadre de l’affaire du Mediator, un médicament accusé d’avoir causé la mort de près de 2 000 personnes. Ils ont été condamnés à verser à l’État une amende de 2,7 millions d’euros. Les laboratoires ont fait appel.
Nos impôts renflouent Servier
Le groupe pharmaceutique Servier, qui a vu le jour en 1954 à Orléans, a été reconnu coupable de « tromperie aggravée » et « d’homicides et blessures involontaires » dans l’affaire du Mediator et condamné à une amende de 2,7 millions d’euros.
Malgré un chiffre d’affaires en hausse contante de 4,725 milliards d’euros en 2021, l’État voulait lui octroyer 800 000 euros d’aide, soit 30% de l’amende.
Cette belle subvention gouvernementale, révélée par Le Canard enchaîné du 23 mars, est justifiée afin de « relocaliser la production de médicaments d’intérêt thérapeutique majeur dans le domaine cardiovasculaire ». Il serait bon de savoir lesquels ?
Pour ceux qui s’interrogent sur la valeur du « quoiqu’il en coûte » en matière de santé, ils en ont ainsi, désormais, une petite idée…de la politique de MACRON !