NPA Loiret

Mel de Contact : npa.orleans@orange.fr

ORLEANS Loiret : L’Hôpital en danger de mort !

La crise sanitaire liée au Covid a révélé au grand jour la fragilité extrême du tissu hospitalier en France. Affaibli, usé par des décennies d’économies imposées par une multitudes de réformes financières et de gouvernance, l’hôpital public est à l’agonie.

Avec le choc de la pandémie, l’opinion publique a pris conscience que la médecine française, vantée par nos gouvernants comme étant la meilleure du monde, avait décroché de ce podium virtuel depuis de nombreuses années. Les quelques prises en charge de haute technologie magnifiées par les médias ne peuvent masquer l’effondrement de l’offre de soins dans notre pays pour la population ordinaire.

L’hôpital d’Orléans n’a pas échappé à la moulinette comptable.

Pire, on a nommé à sa tête un directeur général issu de la haute fonction publique du ministère de la santé qui a largement contribué à l’élaboration de toutes ces réformes mortelles qu’il s’est acharné à appliquer localement. On voit le résultat.

Depuis son arrivée à Orléans il n’a de cesse de vouloir rendre rentable le CHRO (Centre Hospitalier Régional d’Orléans). Passage au privé de certaines tâches, tentatives d’empêcher la reconstruction du CHR, tentative, heureusement avortée, d’installation d’une clinique privée lucrative dans les murs du NHO (Nouvel Hôpital d’Orléans)…

Avec bien sûr l’ARS (Agence Régionale de Santé) qui tire sans vergogne les ficelles de cette marionnette dévouée à la marchandisation de la santé.

L’ouverture du Nouvel Hôpital Orléans (NHO) a été l’occasion de revoir entièrement les organisations du travail dans tous les services.

La suppression du site de centre-ville a permis de supprimer des centaines d’emplois. Puis le ratio malades, soignants a été revu à la sauce Toyota. Pauses, temps de repas, transmissions, formations, travail collectif en équipe, tout ce qui n’était pas directement productif a été supprimé au mépris du dialogue social, des équipes et des hospitaliers. On a diminué drastiquement le nombre d’infirmièrEs et d’aide-soignantEs pariant sur le soi-disant allégement de certaines tâches. En réalité la charge de travail n’a cessé d’augmenter par l’explosion du nombre de malades pris en charge. Les soignantEs se retrouvent seulEs en charge d’un secteur énorme. La solidarité entre collègues n’est plus possible faute de temps. Il faut courir pendant huit, dix, douze heures seulEs, sans répit, sans échange, sans aide.

Affiche syndicale sur la situation à l’hôpital d’Orléans

Comment s’étonner que 150 postes d’infirmièrEs soient vacants ?

Et combien d’aide-soignantEs ? Sans parler des médecins écœuréEs qui fuient cette gestion inhumaine et la surdité élevée au rang d’art lorsqu’une demande remonte du terrain des services vers le potentat local. Jamais un geste positif, jamais une simple demande satisfaite. C’est marche ou crève du matin au soir, sans perspective, sans espoir.

Le NHO devait être un progrès pour l’hôpital public dans le Loiret et la région, ils en ont fait une machine à décourager les bonnes volontés, une machine à perdre et à faciliter la vie des cliniques privées. Sans oublier de vivre grand train, logements de fonction, voitures de fonctions, voyages gratuits, primes affolantes, les casseurs du service public ne s’oublient jamais. On a même l’impression que c’est leur seule motivation

Affiche pour le recrutement au CHRO dans le mètro parisien !

Après plus de dix longues années de ce régime délirant, le résultat est là.

Un bâtiment ultra moderne qui s’est vidé de sa substance, les hospitalierEs. Fuyant ce bateau ivre de libéralisme outrancier, petit à petit les services se sont vidés de leur substantifique moelle. Faute de médecins et de soignants, on a fermé des lits, à la grande satisfaction dans un premier temps de la direction qui trouvait le NHO surdimensionné. La Covid a accéléré le mouvement. Les chambres à deux lits ont été fermées à leur tour par sécurité. Puis la machine s’est emballée. Les équipes ont été de plus en plus pressurées pour faire face à la pénurie. On a imposé à l’encadrement des méthodes de gestion insupportables pour les agents. Plannings chamboulés en permanence, congés imposés… ou refusés, refus systématiques de récupération d’heures supplémentaires qui s’accumulent sans cesse, parachutage dans n’importe quel service au nom de la polyvalence, du jour au lendemain.

Et la créature a fini par échapper à son créateur. Le navire est devenu incontrôlable. L’action syndicale et collective devenue inefficace par la surdité patronale systématique, des centaines de collègues quittent ce Titanic hospitalier en plein naufrage.

Un seul exemple du délire de la direction : en pleine négociation sur l’application du Ségur de la santé pour l’amélioration des conditions de travail, leur seule proposition c’est d’organiser la réalisation d’heures supplémentaires qui supprimerait de fait 4 repos par mois. La quasi-moitié des repos hebdomadaires ! Sacrée amélioration des conditions de travail. Comment s’étonner que le personnel se tire vers d’autres cieux ?

Les couloirs des urgences saturés !

On achève bien les hostos

Le dernier coup qui pourrait être mortel est la crise inédite par sa violence et son ampleur que traverse le service des urgences adultes.

Depuis plus de 20 longues années, ce service est en détresse profonde. Dans l’indifférence générale des gestionnaires locaux et des politiques qui au niveau national ont validé toutes les mesures de restrictions budgétaires ministérielles de droite comme de gauche. Aveugles, sourds et muets.

La quasi-totalité du personnel non médical a fini par craquer : 140 arrêts de travail ! La médecine du travail a reconnu leur burn-out général et les collègues ont toutes et tous été arrêtés en maladie contractée au travail ! C’en est trop pour la direction qui mandatera, peut-être, des experts pour vérifier la « véracité » de ces arrêts : coût prévu 24.000 € encore jetés par les fenêtres !  Les médecins ont déposé un préavis de grève et menacent, eux aussi de se mettre en maladie professionnelle si la direction continue de les mépriser en restant sourde à leurs revendications.

Affiche apposée aux urgences en direction des patientEs éventue/les !

La seule réponse immédiate de la direction a été une fermeture partielle lourde de l’accès aux urgences pour la soi-disante bobologie. C’est le directeur général qui viendra faire le tri ?

Cette décision prise sans aucune concertation avec les urgentistes qui en mesurent le danger immense pour les patients a été imposée de force. Comme d’habitude.

En effet comment prendre le risque de refouler à l’entrée un patient apparemment sans gravité ? 9 fois sur dix, ça passe. Mais pour le dixième qui ne présente pas de signes de gravité évidents et qui malheureusement souffre à bas bruit d’une pathologie avec un risque vital ? Qui sera responsable de sa perte de chance, de sa mort éventuelle ? L’énarque de service ou le lampiste des urgences ?

Mais heureusement les secouristes de la protection civile sont venus en renfort. Merci à eux et elles car ce sont eux qui feront le tri en particulier samedi et dimanche où les urgences seront fermées !

Mais quelle image désastreuse au moment où les pouvoirs publics se gargarisent de l’ouverture d’une fac de médecine à Orléans. Enfin un CHRUniversitaire qui ferait tourner les urgences grâce à des secouristes ? C’est vraiment révélateur du hors-sol total de ces parasites incapables de faire vivre, qui un hôpital, qui l’ARS. PatientEs tremblez et priez pour que votre santé demeure !

Comment continuer d’accepter de laisser notre peau aux mains de ces Dr Frankenstein de la santé qui fut publique ?

Ras le bol des courbettes devant les exigences du patronat, ras le bol de la casse des services publics, ras le bol du mépris ministériel et gouvernemental, ras le bol des fausses promesses !

Il est temps de balayer ce vieux monde. Une autre politique est possible basée sur la satisfaction des besoins de la population, élaborée en concertation totale des habitants des villes et des bassins de vie, en respect du personnel hospitalier et de ses conditions de travail, en rupture avec ce capitalisme inhumain.

C’est le message que porte Philippe Poutou et des milliers de personnes écœurées par ce vieux monde à bout de souffle. A l’élection présidentielle comme dans les luttes portons le avec fierté et conviction.

Nous n’aurons que ce que nous prendrons !

Correspondant 01 avril 2022

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