Les médecins du service réclament des mesures concrètes et immédiates pour sortir de cette crise inédite qui fait tourner les urgences adultes au ralenti depuis bientôt un mois. Une lettre a été adressée à tous les personnels de l’hôpital mais aussi au directeur. Qui est sévèrement pointé du doigt.
Bientôt un mois que la crise inédite a débuté aux urgences du CHR d’Orléans.
Depuis le 28 mars, plus de 90 % des infirmiers et aides-soignants qui y travaillent ont été mis en arrêt maladie pour épuisement professionnel et ne peuvent donc être remplacés. Dans la foulée, leurs collègues médecins se sont mis en grève illimitée et ne peuvent plus gérer, quand ils sont réquisitionnés, que les urgences vitales.
Vendredi 22 avril, « les urgentistes en grève » ont adressé un courrier à leurs collègues hospitaliers pour expliquer ce qui se passe. La Rep’ a pu le lire.
« Malgré des revendications claires, légitimes, rien n’est toujours mis en place », constatent-ils, amers.
Le « protocole de sortie de crise des urgences » qui a été signé par les chefs de pôle et la cheffe des urgences correspond, tout au plus, à « une profession de foi aux contours flous et à l’application incertaine ».
« On a aucune date, aucun élément concret. On demande des solutions transitoires immédiates en attendant des choses plus pérennes », précise le Dr Matthieu Lacroix, porte-parole des grévistes. Et de lister, une à une, les pistes évoquées mais pas mises en œuvre.
Le collectif tire ensuite à boulets rouges sur la direction qui « ne fait pas son travail », selon lui :
« Elle nous demande à nous, médecins, de trouver les solutions aux maux qu’elle a engendrés et mise sur nos divisions pour masquer son incompétence. »
Allant même jusqu’à imaginer le départ d’Olivier Boyer, le directeur général, si rien ne bouge rapidement.
Les urgentistes annoncent donc poursuivre leur mouvement de grève et rappellent que les paramédicaux sont en arrêt « pour raisons de santé » : « Il n’est pas de notre ressort de les enjoindre à reprendre leur travail » (lire les chiffres ci-dessous).
« Il faut un signal, complète le Dr Lacroix, sous peine de départs définitifs. Certains, même chez les médecins, pensent à partir… »
En chiffres
Trente-deux paramédicaux travaillant aux urgences sont encore en arrêt maladie. Une vingtaine d’entre eux ont, en revanche, repris le travail, selon la direction.
Leur mise au point a été relayée et appuyée par l’association nationale Samu-Urgences de France. Le lendemain, elle a envoyé un courrier à Olivier Boyer (avec l’Élysée et Matignon en copie, notamment) pour insister sur les cinq « points essentiels et urgents à mettre en œuvre ».
En résumé, il s’agit :
Contactée, la direction n’a pas pu nous répondre dans la journée de lundi.
Marie Guibal La République du Centre