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Allemagne : les hôpitaux de Rhénanie du Nord-Westphalie en grève depuis plus d’un mois pour les effectifs et les salaires ! Des milliards pour les soins et l’éducation, pas pour l’armement et la guerre ! « Nos vies valent plus que leurs profits »

PAROLES DE BUREAUCRATE SYNDICAL : « Après des mois de retards, les travailleurs s’attendent à ce que des négociations sérieuses aient maintenant lieu et qu’aucun jeu de négociation ne soit joué. » Gabriele Schmidt, directrice régionale de district ver.di (le syndicat des personnels soignants) en NRW

La grève du personnel soignant des hôpitaux universitaires de Rhénanie du Nord-Westphalie a une grande importance politique. Les soignants luttent contre des conditions de travail intolérables, encore exacerbées par la politique implacable du « profit avant la vie » durant la pandémie. Au lieu d’alléger leur charge de travail et de les compenser face à l’inflation galopante, le gouvernement fédéral et ceux des Lands (régions) font des cadeaux de milliards d’euros aux super-riches et dépensent 100 milliards d’euros pour l’armement.

Les soignants des hôpitaux universitaires de Rhénanie du Nord-Westphalie manifestent à Düsseldorf, le 12 mai 2022 (Photo : WSWS)

Dans ces conditions, les soignants ne peuvent faire valoir leurs droits élémentaires à un allègement des intolérables conditions de travail et à une rémunération adéquate que par une large mobilisation de toute la classe ouvrière. Les travailleurs des crèches, également en grève pour la réduction de leur charge de travail et pour des salaires plus élevés, les nombreux travailleurs des usines, confrontés au vol de leurs salaires et aux licenciements collectifs, doivent soutenir leurs collègues des hôpitaux et lutter avec eux.

Cela nécessite une rupture avec le syndicat de la fonction publique Verdi, qui fait tout pour isoler et trahir la grève des soignants, comme cela s’est déjà produit à Berlin. Aux États-Unis et dans de nombreux autres pays, les soignants se sont organisés en comités d’action indépendants de la base qui prennent la lutte en main.

C’est dans les hôpitaux et les établissements de soins que se concentrent tous les maux auxquels sont confrontés les travailleurs dans le monde. C’est pourquoi la grève des soignants de NRW est largement soutenue parmi les travailleurs, même si les politiciens de l’establishment et les médias tentent de la passer sous silence et de la dénigrer.

Avant même la pandémie, la privatisation des hôpitaux et l’orgie de coupes budgétaires qui l’accompagnait avaient conduit à des conditions de travail intenables. « Ce n’est pas la grève, mais l’état normal des choses qui met les patients en danger », a déclaré une infirmière à la chaîne WDR. Une infirmière de soins intensifs pédiatriques a illustré cela à Essen en disant que le besoin en personnel remplaçant pendant la grève nécessitait actuellement plus de soignants que la direction de son hôpital n’en fournit habituellement en temps normal. « L’effectif d’urgence a été fixé par notre employeur à quatre soignants », a déclaré l’infirmière. « Le mois dernier, nous avons travaillé 12 équipes avec un effectif de trois. »

Avec la pandémie, ces conditions sont devenues carrément intolérables. Les soignants ont été les plus durement touchés par une politique consistant à faire passer les profits avant les vies et à ne contenir la pandémie que juste assez pour que les hôpitaux ne s’effondrent pas complètement. Le personnel soignant doit donc travailler jusqu’à l’épuisement depuis maintenant deux ans et demi, beaucoup sont tombés gravement malades ou même sont morts. À cause des mauvaises conditions de travail et de salaires totalement insuffisants, il y a partout un manque sévère de personnel. Et c’est délibéré : avec chaque quart de travail en sous-effectif, chaque employé qui s’effondre ensuite physiquement, les trusts font du bénéfice.

Et en plus de tout cela, les salariés sont désormais confrontés à de sévères réductions de leur salaire réel. Loin d’être récompensés de leurs efforts surhumains durant la pandémie, les soignants sont confrontés de fait à des baisses de salaire. Les milliards donnés aux banques et aux trusts durant la pandémie ont alimenté une inflation devenue encore plus aiguë avec les mesures de guerre économique frappant la Russie. Le taux d’inflation officiel de 7,9 pour cent est une grave sous-estimation car les prix alimentaires ont augmenté de 20 à 50 pour cent.

Alors qu’on baisse de cette manière le salaire des travailleurs, le gouvernement dépense lui, 100 milliards d’euros supplémentaires en armes et armements. Aux travailleurs en revanche, il déclare en permanence qu’il n’y a pas d’argent.

Dans la grève des soignants du Land de NRW, Verdi concentre tout sur la revendication d’une « convention collective d’allègement » comme il en existe déjà une semblable à Berlin dans les hôpitaux Vivantes et Charité. Le bradage de la grève est ainsi déjà réglé d’avance: à Berlin, les directions des hôpitaux et le Sénat (l’exécutif de la ville) trouvent toujours de nouvelles failles pour contourner la convention collective. Il y a quelques jours, le personnel infirmier de Berlin a souligné par sa « Marche des soins » et l’organisation de nouvelles ‘grèves d’avertissement’ que les conditions dans les services ne s’étaient en rien améliorées.

En mettant l’accent sur l’accord d’«allégement», Ver.di le syndicat des personnels soignants,  cherche en même temps à détourner l’attention des baisses de salaires qu’il a organisées dans les hôpitaux l’an dernier. Dans le dernier accord salarial, il a permis un gel des salaires jusqu’en décembre 2022, malgré des hôpitaux en train de s’effondrer et le fardeau supplémentaire de la pandémie. À partir de janvier 2023, les salaires n’augmenteront que de 2,8 pour cent, ce qui équivaut dans des conditions d’inflation galopante, à une baisse considérable des salaires réels.

Chaque travailleur de la santé sait que la baisse des salaires est la principale raison du manque de personnel et de l’augmentation de la charge de travail. Pour un réel soulagement, les effectifs devraient au moins doubler et les salaires augmenter d’au moins 20 pour cent juste pour compenser l’inflation. Dans ces conditions, tout « l’accord salarial d’allégement » que Verdi négocie en ce moment ne vaut pas le papier sur lequel il est écrit. Il ne sert qu’à étouffer la colère des travailleurs et à poursuivre la politique des coupes budgétaires.

Les travailleurs hospitaliers doivent s’orienter vers les nombreuses autres luttes de la classe ouvrière qui éclatent partout. Les travailleurs de l’industrie résistent aux licenciements collectifs et au vols de salaire, les enseignants résistent aux insupportables conditions de travail et aux salaires de misère. Ces luttes doivent être unies et organisées indépendamment.

Un tel combat soulève inévitablement des questions politiques. La lutte pour des salaires plus élevés et de meilleures conditions de travail ne peut être séparée de la lutte contre la politique du « profit avant la vie » dans la pandémie et contre la remise de milliards aux banques et aux grandes entreprises. Cela soulève inévitablement la question de savoir ce qui doit primer, les besoins de la population travailleuse ou les intérêts et les profits des riches. Pour faire prévaloir un système de soins de santé qui soit orienté vers les besoins des malades et des travailleurs, il faut une perspective socialiste en rupture avec le capitalisme

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Cette entrée a été publiée le 8 juin 2022 par dans ALLEMAGNE, EFFECTIFS, GREVE, HÔPITAL, POUVOIR D'ACHAT, SOIGNANT.E.S.
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