En nouveaux cadeaux d’Aliot aux « nostalgiques » de l’Algérie française à l’occasion du congrès du « Cercle algérianiste » (cf. « L’Indépendant » du jour) : 3,7 millions pour le site qui abrite le musée révisionniste, colonialiste et raciste, de Perpignan (l’agglo et l’Etat mettraient la main à la poche, selon le journaliste) + baptême d’une rue/place de Perpigan « Pierre Sergent », terroriste fasciste, créateur de l’OAS métro (qui a assassiné en France pendant que ses complices en faisaient de même, et à grande échelle, en Algérie), fondateur du FN (et même élu député des Pyrénées-Orientales en 1986). Le RN revient à ses fondamentaux !
Ci-joint quelques photos prises ce matin par le photographe local du NPA (dont la plaque, en mémoire de Mouloud Feraoun et de ses cinq collègues assassinés par l’OAS, apposée au pied du Castillet, en plein centre de Perpignan où Aliot a lancé un concours du « plus beau balcon bleu blanc rouge » ! Et ci-dessous l’article de « L’Indépendant » à paraître demain en version papier.
Malgré des délais courts pour sa préparation et le manque de soutien de trop nombreuses organisations locales et nationales, rassemblement réussi, militant, avec prises de parole (en p.j. celle de notre camarade Josie) mais encore trop modeste en nombre : à peine 100 personnes, et… des absences remarquées et remarquables de plusieurs orgas « de gauche »…
Alors que se tient à Perpignan le congrès du Cercle algérianiste, le collectif Pour une histoire de l’Algérie non falsifiée réunissait ce samedi 25 juin ses sympathisants pour conspuer l’intention de Louis Aliot de faire de ville la « capitale mondiale des Français d’Algérie ».
Centre des discussions ce samedi matin au pied du Castillet, l’annonce de Louis Aliot, le maire RN de Perpignan, d’inaugurer prochainement une place Pierre Sergent. « C’était un des chefs de l’OAS métropole, ayant commis des attentas terroristes, fustige un participant membre du collectif pour une histoire de l’Algérie non falsifiée. Ajoutez à cela des subventions de 3,7 millions d’euros d’argent public pour le centre de documentation à la gloire de l’Algérie française au moment où toute la ville soufre de partout, au moment où des immeubles s’écroulent dans le quartier Saint Jacques et vous comprendrez notre colère » (subventions venant de la Ville, l’Etat et la communauté urbaine, ndlr).
Devant une banderole « Hommage à toutes les victimes de la guerre d’Algérie », plusieurs prises de paroles de responsable des associations et syndicats formant le collectif ont eu lieu. « À quelques pas d’ici, rappelait une responsable, le cercle algérianiste des P.-O. organise son congrès national avec le soutien de la mairie Rassemblement national qui a octroyé à cette association, alors qu’elle ne participe en rien à la vie culturelle locale, une subvention de 100 000 euros. Tout a été voté à l’unanimité au conseil municipal. Le centre de documentation échappe à tout contrôle de la recherche universitaire et ne présente que la vision tronquée du Cercle algérianiste et du Rassemblement national, puisque c’est la même chose. »
Ce dimanche à 17h le collectif propose au Casal (centre culturel catalan, avenue du lycée) une réunion publique avec des spécialistes de l’histoire de l’Algérie.
Intervention de Josie
Pour toutes les raisons que vient de dire Catherine nous sommes là ce matin mais aussi pour dire que notre combat pour la vérité pendant cette sombre période n’est pas une histoire ancienne
Oui pour nous toutes et tous qui avons vécu cette période tirer les bilans, et dire la vérité, lutter contre les mensonges est aussi un devoir vis-à-vis des nouvelles générations.
60 -ème anniversaire mais aussi cruelle actualité
Car ceux qui aujourd’hui font l’apologie des crimes du colonialisme ici même et en ce moment appartiennent et en sont même issus du courant politique d’extrême droite qui a su manipuler, au profit des intérêts du colonialisme français et des gros colons le désespoir et l’aveuglement d’une bonne partie de la communauté pieds noirs pour les mener dans l’impasse sanglante du soutien à l’OAS et les pousser à l’exil et quitter un pays dans lequel ils avaient aussi leur place pour construire avec tous les algériens une Algérie nouvelle, débarrassée du talon de fer de l’impérialisme français . Mais ce sont les mêmes qui aujourd’hui surfent sur le désespoir des masses populaire pour imposer leur vision d’un société raciste et inégalitaire dont tout étranger serait exclu. Hier c’était Jean Marie Le PEN à la manœuvre au jour hui c’est Marine et son bras droit L. Aliot l’on sait avec quel succès aujourd’hui !
Brulante actualité aussi car la guerre d’Algérie n’a jamais fini pour les descendants des ex colonisés qui même après plusieurs générations subissent discriminations dans tous les aspects de la vie , contrôle au faciès, violences policières dans nos quartiers au nom de la même idéologie raciste qui sous tendait les conquêtes coloniales. Car ranimer ces vieilles rancœurs et répéter ad nauseam le roman colonialiste qu’en Algérie c’était l’harmonie entre les communautés avant que les Algériens ne prennent les armes et que donc tout est la faute « des arabes » est en fait qu’un appel de plus à la haine justement contre les descendants de ces colonisés et qui constituent une part importante des classes populaires que le poison mortel du racisme et de l’islamophobie distillés par l’extrême droite et la droite cherche a diviser.
Quelqu’un disait que sans connaitre la vérité sur le passé ont ne peut pas construire un avenir.
Oui notre histoire n’est pas la leur ! Oui pour certains d’entre nous qui avons quitté notre pays à la fin de cette sale guerre coloniale nous partageons la douleur de l’exil et de la nostalgie avec tous ceux qui aujourd’hui fuient la misère et la guerre. Mais nous devons savoir designer ou sont nos vrais ennemis et en aucun cas les Algériens écrasés par le colonialisme depuis des décennies, à qui on avait volé leur terre et massacrer leurs familles et à qui on avait refusé tous droits démocratiques !
Oui notre histoire c’est celui de la fraternité et de la solidarité car la guerre d’Algérie n’était pas une guerre entre le peuple français et le peuple algérien mais une guerre de libération nationale entre des opprimés et des oppresseurs (notre propre impérialisme) et durant cette guerre des français métropolitains et français d’Algérie ont apporté leur soutien à ce combat pour la liberté en y laissant pour certains leur vie comme M. Audin ou Fernand Yveton.
Cette guerre a été aussi une guerre fratricide au sein même des combattants pour l’Indépendance ce qui aussi en parti poussé par désespoir d’autres algériens dans les bras de leurs oppresseurs, je veux parler des harkis. Aujourd’hui nous voulons dénoncer le cynisme et la manipulation honteuse faites par les algerianistes des ressentiments justifiés d’une communauté qui a reçu comme seuls remercîments de la France d’être parqués pendant des décennies dans des camps comme celui de Rivesaltes et dons les enfants subissent la même discrimination que les autres descendants des colonisés.
Pour conclure je dirais que nous sommes ici parce nous refusons ces appels à la haine, après avoir voulu effacer l’identité catalane de cette ville le maire veut maintenant la draper dans le bleu banc. Cette ville est multiculturelle et appartient à tous ses habitants quelques soient leur origine. Aujourd’hui nous voulons qu’elle soit celle de l’amitié entre les peuples algérien et français. C’est pourquoi nous voulons rendre hommage aux nôtres et symboliquement nous avons choisi de rebaptiser cette place « Place Mouloud FERAOUN » une des six victimes du massacre de Château Royal près d’ALGER en 1962 perpétré par le commando DELTA de l’OAS dirigé par DEGUELDRE (un des assassins sont le nom figure sur la stèle érigée dans la cimetière publique de PERPIGNAN en l’honneur des assassins de l’OAS)
On lâche rien !
À quelques jours des 60 ans de l’indépendance de l’Algérie, le maire Louis Aliot (RN) met à l’honneur l’Organisation armée secrète (OAS) et les responsables du putsch d’Alger pendant un grand week-end d’hommage à « l’œuvre coloniale ».
25 juin 2022
Le menu est copieux et pour le moins indigeste. Pendant trois jours, la ville de Perpignan, qui a versé pour l’occasion 100 000 euros au Cercle algérianiste, une association de nostalgiques de l’Algérie française, organise jusqu’au dimanche 26 juin un événement où elle se proclame « capitale des Français d’Algérie ».
Au programme : célébration de l’œuvre colonisatrice et « civilisatrice » de la France, mise à l’honneur des responsables de l’Organisation armée secrète (OAS) et des généraux putschistes… Le tout sous la tutelle du maire Rassemblement national (RN) Louis Aliot. À l’occasion d’un « dîner des 60 ans » [de l’exode des Français d’Algérie – ndlr], l’édile, issu d’une famille de pieds-noirs, « élèvera au rang de citoyen d’honneur de la ville » trois responsables du putsch d’Alger.
Après une exposition relativement modeste l’an dernier sur « les victimes oubliées de la guerre d’Algérie » dans une salle jouxtant la mairie, le maire d’extrême droite a, cette fois, voulu faire les choses en grand. L’événement se déroule au palais des congrès, avec dix-neuf expositions dans cinq lieux de la ville.
Il se terminera, dimanche matin, par une « procession » du palais des Congrès jusqu’à la cathédrale, « en présence des statues de Notre-Dame de Santa Cruz, Notre-Dame d’Afrique », suivie d’une « prière pour les nôtres ».
Après de multiples demandes, Mediapart n’a pas été accrédité pour assister à l’événement. « Nous sommes complets et les dernières places qui restent seront réservées à nos adhérents », nous a répondu une responsable du Cercle algérianiste.
Pendant le week-end, Perpignan réunit tout le ban et l’arrière-ban des défenseurs d’une Algérie éternellement française, les représentants d’une histoire mythifiée de l’œuvre coloniale en Algérie.
Tout le ban et l’arrière-ban des défenseurs d’une Algérie éternellement française est attendu à Perpignan.
Dans ce monde qui se vit comme assiégé – un an après la publication, par exemple, du rapport Stora –, le journaliste du Figaro Magazine Jean Sévillia, auteur de nombreux articles et ouvrages sur le sujet, viendra débattre avec l’essayiste Jean-Yves Faberon, auteur du nostalgique D’Algérie (L’Harmattan), d’une question qu’on pressent comme de plus en plus brûlante : « Face à la montée de la déconstruction de l’histoire de l’Algérie française, peut-on espérer un jour endiguer le phénomène ou faut-il le voir comme une fatalité ? »
Dans ce cercle fâché avec le travail des historiens qui, année après année, est venu battre en brèche l’histoire mythifiée de la colonisation, avec son éternelle imagerie de « routes, hôpitaux, écoles » construits pour le plus grand bonheur d’une population algérienne, étonnamment ingrate, s’est mise en place une histoire parallèle qui se raccroche aux derniers alliés. La recherche historique les trahit ? Pourquoi ne pas interroger l’armée – ou une partie d’entre elle – sur ce passé en train de s’estomper ?
« En quoi l’armée peut-elle être un outil de transmission de la mémoire de la guerre d’Algérie ? »,interroge ainsi, de manière révélatrice, l’une des tables rondes du week-end. Y ont participé Christophe Assémat, présenté comme un « docteur d’État en science politique ». Ce militaire, auteur d’un roman sous pseudonyme, Frères de solitude (éditions de l’École de guerre), est le fils de Jean Assémat, fondateur avec Roger Trinquier l’Union nationale des parachutistes (UNP), le théoricien de la « contre-subversion » et le défenseur de l’emploi de la torture en Indochine comme en Algérie.
À la même table, se trouvait le père Kalka, aumônier du 1er régiment de chasseurs parachutistes. L’homme se livrait en 2016 à une attaque en règle contre l’islam lors d’une cérémonie d’un club de parachutistes organisée aux Invalides en 2016. Selon un compte-rendu de l’association, il aurait expliqué : « Nous avons peur, ne serait-ce que d’émettre une simple critique à l’adresse de l’islam. Vous pouvez insulter les chrétiens, les bouddhistes, les juifs, les hindous… Vous pouvez cracher sur la Madone et Jésus, mais malheur à celui qui critique l’islam. » Avant d’ajouter : « L’action est l’indispensable complément de la prière […]. La piété dans l’inaction s’apparente à une bigoterie de fiotte. »
La soirée de vendredi s’est terminée en musique, avec un concert de Jean-Pax Méfret, le barde de l’OAS, organisation dont le chanteur né en Algérie, adulé de Zemmour, a fait partie, avant de devenir journaliste au journal d’extrême droite Minute, puis au Figaro Magazine. À son répertoire, des chants de l’Algérie perdue, dont « Les Barricades » – « le drapeau taché du sang d’Hernandez, la foule crie : “Algérie française !” » –, qu’a applaudi Louis Aliot, présent au premier rang.
Les putschistes d’Alger vont devenir citoyens d’honneur de la ville
La journée de samedi doit se clore sur une cérémonie où le maire RN déclarera « citoyens d’honneur » Hélie Denoix de Saint Marc et les généraux Edmond Jouhaud et André Zeller, les organisateurs du coup d’État d’Alger de 1961 pour s’opposer à l’indépendance de l’Algérie.
Pour clore cette « OAS-pride », un square de la ville va porter le nom de Mourad Kaouah, député de l’Algérie française, proche de Jean-Marie Le Pen et figure du Front national en Catalogne.
En protestation, le Collectif pour une histoire franco-algérienne non falsifiée a organisé un contre-événement, avec un rassemblement le samedi dont le mot d’ordre était : « Perpignan capitale de la fraternité entre les peuples algérien et français ».
Pour Josie Boucher, une des responsables du collectif, il s’agit de dénoncer « une propagande qui consiste à glorifier ce qu’a fait la France en Algérie, une insulte au peuple algérien ».
L’instrumentalisation politique des pieds-noirs est une vieille histoire à Perpignan, que Louis Aliot porte à son paroxysme. Déjà, sous le mandat précédent du maire Les Républicains Jean-Marc Pujol, le collectif s’était battu contre l’inauguration d’une stèle à la gloire de l’OAS dans le cimetière de Perpignan, puis contre la création, avec les subsides de la mairie, du Centre de documentation des Français d’Algérie, qui célèbre, selon le collectif, « le bon temps des colonies ». Le journal L’Indépendant rappelait récemment que Louis Aliot a octroyé une aide de 3,7 millions d’euros pour agrandir le couvent où se trouve le centre de documentation.
Jacques Pradel, porte-parole de l’association des Pieds-noirs progressistes, une organisation qui entend empêcher l’extrême droite de confisquer la parole des rapatriés d’Algérie, participera à l’événement. « Le Cercle algérianiste est nostalgique non pas de l’Algérie mais de l’Algérie coloniale. Ils me font l’effet de gens qui ont arrêté de penser dans les années 1960 », regrette-t-il, soulignant que « jusqu’à aujourd’hui, cette association avait pris soin de ne pas trop afficher son soutien à l’OAS. Là, on a le sentiment que plus rien ne les retient ».
« Comment peut-on imaginer parler de l’Algérie sans prendre en compte le travail des historiens ? », s’interroge-t-il encore.
Ce dimanche, l’historien Gilles Manceron donnera une conférence pour démonter « le récit mensonger qui est forgé à Perpignan, notamment sur l’OAS, en présentant comme des résistants à un général traître à la France des factieux, des gens qui désobéissent à la France et à la République ».
Dans la ville RN, les falsificateurs de l’histoire ont les honneurs de la mairie et occupent le palais des congrès. Les vrais historiens se contenteront de quelques tréteaux sur la place du Castillet.