Le feuilleton énergétique de l’année en Moselle aura mis à rude épreuve les nerfs de GazelEnergie et de ses employés. La centrale thermique de production électrique doit retrouver son rythme de production, six mois après avoir fait le vide d’hommes et de charbon. Une solution qui tourne le dos au bla bla de MACRON sur le climat et le reste !
La centrale Émile Huchet produit un tiers de la consommation des ménages du Grand Est en électricité. Photo RL /Philippe CREUX
En 2019, l’annonce de la fermeture de la centrale gérée par GazelEnergie pour 2022 engendrait un premier choc. Comment se retourner en si peu de temps et surtout, offrir une sortie honorable aux quelque 90 employés du site d’une usine si vaste qu’elle se déploie sur le ban de quatre communes : Saint-Avold, Carling, Porcelette et Diesen ? Des tractations ont alors débuté et un vaste plan de sauvegarde pour l’emploi (PSE) mis en branle, entre retraites anticipées, reconversions professionnelles, formations individuelles…
Une vue générale de la salle des commandes de la centrale. Photo RL /Philippe CREUX
Tout juste le temps d’affiner un arrêt jugé précipité par les premiers acteurs concernés. Au 31 mars 2022, rideau ! La centrale ferme, le parc à charbon est quasi vide et une grande opération portes ouvertes est organisée pour les salariés et le public. Dès le mois de mai, contre toute attente, le ministère de la Transition écologique sollicite l’énergéticien qui prévient ses employés un rien dispersés qu’une possible réactivation de l’usine est dans l’air. Depuis le début de l’année, les ennuis s’accumulent en matière de production d’énergie et le gouvernement fait un virage à 90 degrés : équipement nucléaire en déficit, guerre en Ukraine, déficit hydraulique… La centrale devra fonctionner à nouveau au moins pour une saison. Peut-être plus, aux dires des professionnels de la question.
Produire… Et penser à demain SANS L’ECOLOGIE !
Retour en arrière : le PSE est suspendu, le gouvernement a publié un décret officiel, les employés sont rappelés et 68 personnes réintègrent le site début septembre, à la fois des ex-salariés d’Émile-Huchet, plus quelques personnels d’autres centrales de Provence et de Montceau-les-Mines. L’organisation du travail a été un peu modifiée, les contrats repris et plusieurs de semaines de travaux lourds et de maintenance ont été indispensables avant la reprise de la production elle-même.
La centrale électrique Emile-Huchet vue depuis la RN33, qui relie Saint-Avold à Creutzwald. Photo RL /Philippe CREUX
L’activité reprend avec un domaine foncier plus contraint lié aux projets de reconversion de la centrale (une chaudière biomasse est en construction et un projet de production d’hydrogène est censé occuper l’actuel parc à charbon d’ici quelques années, sans compter la destruction programmée de trois des quatre immenses tours réfrigérantes). Le vrai challenge est de voir repartir la centrale, de voir sortir à nouveau la fumée de sa haute cheminée, tout en sachant qu’elle est destinée à devenir un site voué à la reconversion énergétique.