Nous entrons dans la 4ème semaine de manifestations des hommes et des femmes d’Iran qui protestent contre l’assassinat par la « police des mœurs » d’une jeune femme de 22 ans, accusée d’avoir mal ajusté son voile et d’avoir « une tenue inappropriée ». Est-il acceptable de mourir à cet âge parce qu’une mèche de cheveux dépasse d’un voile qui est imposé ? Est-il acceptable qu’une « police des mœurs » réglemente le vêtement des femmes et les assassine ? Est-ce que les iraniens et les iraniennes qui ont pris une part décisive à la révolution en 1979, chassé le dictateur qu’était le Shah, l’ont fait pour subir une République qui contrôle et assassine ses jeunes femmes et le Peuple ?
En masse, les femmes ont dit non depuis longtemps ! Des manifestations de refus de porter le hijab existent depuis des années ; d’abord des femmes qui agitent le hijab au bout d’un bâton, puis des femmes qui le brûlent publiquement… Toutes prennent consciemment le risque d’avoir des amendes et des emprisonnements.
La mort d’Amini a été la goutte d’eau pour les Iranien-ne-s de tous âges, groupes religieux et origines sociales. Lorsque la nouvelle a éclaté qu’elle était décédée, beaucoup ont observé que cela aurait pu être elles et eux. Amini aurait pu être leur sœur, leur mère, leur épouse. Tout le monde s’est indigné, à juste titre, et cela a servi d’appel à la révolution pour les Iranien-ne-s. Des gens qui étaient peut-être restés à l’écart se sont manifesté-e-s contre les injustices auxquelles le peuple faisait face toutes ces années. La jeunesse iranienne, qui n’a connu la vie que sous la brutalité de la République islamique, qui a grandi sur les réseaux sociaux en voyant les gens du monde entier vivre comme ils l’entendent, exige désormais de pouvoir faire de même.
Depuis plus de 3 semaines, des grèves, des manifestations où se mêlent des jeunes hommes et des jeunes femmes dont la détermination ne faiblit pas, soulèvent la population en Iran contre un régime qui les prive de liberté et les opprime. Le nombre de mort-e-s dépasse la centaine (plusieurs centaines ?), sans compter les blessé-e-s, mais rien n’arrête leur volonté de vivre libres ! Malgré les tentatives du pouvoir de jouer la division entre les différents peuples, les différentes religion d’Iran, un mouvement pérenne est en train de se constituer, porté par les femmes.
Les femmes des organisations signataires de cet appel s’associent à cette lutte courageuse et déterminée contre la société patriarcale iranienne qui oppresse les femmes, les prive de liberté, les contrôle, au nom d’une religion ! Elles luttent elles aussi pour la liberté, l’égalité des droits, contre la société patriarcale. Elles appellent les femmes de tous les pays à s’unir et à soutenir le combat de leurs sœurs iraniennes.
CGT45, NPA45, etc….