Ce mardi matin, devant CO’Met, des représentants de l’enseignement professionnel ont informé les élèves des risques de la réforme envisagée à la rentrée prochaine. Cet après-midi, une centaine de personnes ont formé un cortège dans les rues d’Orléans.
Devant CO’Met, où se tient ce mardi 18 octobre un salon pour l’emploi des jeunes, quelques dizaines de représentants de l’enseignement professionnel (SE-Unsa et Snuep-FSU) distribuent des tracts aux élèves.Ils veulent alerter à propos d’une réforme qui se profile pour la rentrée de septembre 2023.
Cette réforme des lycées professionnels inquiète ces enseignants à plusieurs titres. Ils dénoncent un projet truffé d’incertitudes, et qui semble pensé au profit des entreprises et non des élèves.
Distribution de tracts devant CO’Met.
Des inquiétudes
Pour Cyrille Pascalou, enseignant au collège Pelletier et Vanessa Neuville, professeure en esthétique et cosmétique à Jean-Lurçat, l’inquiétude porte notamment sur la période de formation en milieu professionnel, qui serait augmentée de 50%. « Cela remettrait en cause toute l’organisation du lycée et la formation générale des élèves. C’est aussi une remise en cause du statut d’enseignant. »
« Les élèves devront passer plus de temps en entreprise et moins en formation au lycée. Cela provoquera des différences d’équité entre les élèves,qui n’auront plus tous la même formation initiale. Il faudra, de plus, s’adapter aux demandes des entreprises, ce qui empêchera une progression fluide de l’enseignement », prédit Vanessa Neuville.
Carte des formations
Une autre préoccupation concerne la carte des formations, qui sera désormais établie selon la demande des entreprises. « Les jeunes devront désormais choisir une formation qui recrute dans la région. Il ne s’agira plus seulement de choisir un domaine qu’ils apprécient.
« Les enseignants s’inquiètent qu’ils ne décrochent, dans la durée. « Et puis cela fera de la main d’oeuvre pas chère pour faire le même travail qu’un salarié ! »
Enfin, les lycées auront plus d’autonomie pour répartir les volumes horaires des élèves. Le nombre d’heures ne sera plus systématiquement égal dans chaque discipline, « par exemple si on manque d’un prof de maths dans l’établissement, ce n’est pas grave on fera plus de français ! Mais ce sera toujours au détriment de l’élève pour qui la situation ne sera pas équitable en fonction de l’établissement dans lequel il se trouve. »
Les élèves plutôt que les salaires
Des enseignants expriment leurs inquiétudes.
Ils expliquent aussi que leur mouvement était prévu depuis le mois de septembre et que cela n’a pas vraiment à voir avec la mobilisation interprofessionnelle d’aujourd’hui. « L’essentiel aujourd’hui pour nous ce n’est pas nos salaires mais ce sont les élèves. »
Cet après-midi, une centaine de personnes manifestait au départ du rectorat à Orléans.
Maude Milekovic La Rep du Centre