La fonderie est confrontée à plusieurs difficultés : fin du moteur thermique, remboursement du prêt garanti par l’Etat, hausse de l’énergie…
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Selon le tribunal de commerce, il s’agirait d’une liquidation judiciaire, avec, éventuellement, possibilité de poursuite temporaire d’activité pour honorer les contrats en cours.
Des contrats qui se raréfient au fur et à mesure que les constructeurs automobiles se tournent vers l’électrique, Sifa étant spécialisée dans les pièces aluminium pour les moteurs diesel.
À cela, viennent se greffer d’autres difficultés : le surcoût de l’énergie et le remboursement d’un prêt garanti par l’Etat, autour de deux millions d’euros.
Baisse d’activité au premier confinement
De plus, Sifa Technologies est restée fermée, en 2020, jusqu’au 5 mai, après le premier confinement, avec 120 salariés au chômage partiel. Le chiffre d’affaires, de 13 millions d’euros, a fondu de 52% et l’activité, pour les pièces complexes en aluminium destinées principalement à Renault-Nissan, mais aussi à Daimler, Valéo, BMW ou Maserati, a eu du mal à revenir à la normale.
Que deviendra l’effectif, passé sous les 80 salariés ? Un projet de reprise partielle, par une start-up, serait à l’étude.
La fonderie avait accueilli Olivier Dussopt, ministre des Comptes publics, le 28 avril 2021, après la promesse de 800.000 euros dans le cadre du plan de relance. « Nous n’avons touché que 400.000 euros », réagit ce lundi 28 novembre Patrick Bellity. Le président du groupe Alty (qui a acquis, en 2016, la fonderie créée à Orléans en 1936) refusera d’en dire davantage.
Il avait annoncé, lors de la visite du ministre, un projet de reprise pour la fonderie Jinjiang Sam, à Decazeville (Aveyron). Le projet n’a pas été validé. Cette fonderie a fermé. Encore un ministre qui passe et s’en fout !
Sifa avait également en instance un projet de freinage très innovant, en partenariat avec une start-up canadienne, qui devait permettre de réduire les émissions de particules fines, au cours du freinage, de 50 %. Il n’aurait finalement pas vu le jour, selon France bleu Orléans.
La Sifa se retrouve donc avec un carnet de commandes de moins en moins épais, et avec sur le dos un PGE, un prêt garanti par l’Etat, souscrit pour passer la crise sanitaire – selon nos informations, plus de deux millions d’euros qui n’ont pas été remboursés. En interne, les salariés se disent très pessimistes sur l’issue de la procédure enclenchée devant le tribunal de commerce – même si la fonderie, créée en 1936, est une entreprise historique à Orléans.
En 2016, la fonderie orléanaise avait déjà été placée en redressement judiciaire, et à l’époque un repreneur avait été trouvé : le groupe Alty Industry, l’actuel propriétaire, succédait au groupe Arche qui avait été démantelé. Au passage, les salariés avaient renoncé aux 35 heures dans le cadre d’un accord de compétitivité. En septembre 2021, le groupe Alty avait échoué à reprendre la fonderie de Decazeville, dans l’Aveyron, qui depuis, a mis la clé sous la porte.
L’avenir de 78 salariés est en jeu, la plupart ont 20 ans d’ancienneté mais leur avenir semble n’intéresser personne !!!!