L’Ehpad Pierre-Mondine à Outarville fait depuis plusieurs mois l’objet de discussions quant à d’éventuels travaux pour remédier à son état de délabrement. Il y a quelques jours, la CGT a également publié un communiqué sur les méthodes de management dans la structure.
Y a t il un malaise à l’Ehpad Pierre-Mondine d’Outarville dans le Pithiverais ? Dans un communiqué, la CGT avait tiré la sonnette d’alarme lundi 21 novembre. Et le vendredi 25 novembre, elle appelait à une mobilisation devant l’établissement qui compte actuellement 78 résidents et une cinquantaine de salariés.
Sylvie Bertuit, secrétaire générale CGT Santé action sociale du Loiret, avait fait le déplacement. Dominique Odile, président du conseil de vie sociale, Jean-Pierre Lacourbas, président de l’association Les vignes d’Avaux qui intervient dans l’établissement, étaient présents ainsi que deux membres de familles de résidents.
« Cela fait plusieurs années que c’est comme ça «
« Des salariés de la structure ont commencé à nous appeler, à nous envoyer des mails et plusieurs sont venus nous voir lundi (21 novembre) à Orléans« , explique Sylvie Bertuit.
Pour la syndicaliste, « la direction dénigre des salariés. C’est une accumulation de choses qui ont fait qu’ils sont venus vers nous. Des plaintes ont même été déposées à la gendarmerie. Certains ne dorment plus, ne mangent plus. «
Ces derniers mois, « il y a eu une vingtaine de départs entre les démissions, les disponibilités, les arrêts de travail… Tout le travail collectif qui avait été fait a été détruit en l’espace d’un an et demi depuis l’arrivée de la nouvelle direction. »
Au-delà du management, Sylvie Bertuit pointe du doigt l’état de délabrement de la maison de retraite : « C’est une honte. Il y a des infiltrations d’eau dans la salle où les résidents mangent. Deux chambres ont été fermées car elles sont insalubres. Cela fait plusieurs années que c’est comme ça mais les choses traînent. «
Dominique Odile, représentant des familles, est sur la même ligne que la syndicaliste au sujet de l’état des bâtiments. Une mobilisation avait déjà eu lieu il y a quelques mois. « On devrait logiquement en savoir plus en décembre prochain au CA sur le montant des travaux estimé », précise-t-il.
Une grande bâche bleue recouvre une partie de l’établissement
Concernant le management de la direction, « je n’ai pas eu de remontées particulières », indique Dominique Odile. Après, « on voit qu’il y a un turn-over important », reconnait-il. « Notamment avec des salariés qui étaient ressources et qui sont partis. Donc ça interroge un peu. »
Pour Jean-Pierre Lacourbas, « il y a un climat de suspicion dans l’établissement. » Une fille de résident qui étaient présente ce vendredi matin assure que « depuis quelques mois, c’est moins bien entretenu. Les salariées ne peuvent sans doute pas être partout… »
Du côté de la direction, Jérôme Clément, adjoint de direction et coordinateur des soins sur les Ehpad d’Outarville et Janville-en-Beauce (les deux établissements ont une direction commune), ne botte pas en touche sur l’état des bâtiments.
« Cela fait dix ans que ce dossier est en cours. Le conseil départemental et l’Agence régionale de santé nous accompagnent à ce sujet », souligne-t-il. Pendant de nombreuses années, l’établissement d’Outarville n’a pas eu de direction « à plein temps ».
« Il y a eu des départs avec la crise sanitaire »
« La direction actuelle a repris un établissement en perdition même si l’Ehpad fonctionnait. On a remis un cadre et ça a pu déplaire », estime-t-il. « On a relevé des dysfonctionnements. On a remis en place un contrôle managérial ce qui a pu perturber des agents. Je comprends qu’il y ait un ressenti. »
Peut-on parler de malaise à Outarville ? « Il y a un malaise général aux Ehpad« , assure Jérôme Clément, qui affirme ne pas avoir eu de retours de la gendarmerie concernant des dépôts de plainte.
« Il y a eu des départs avec la crise sanitaire, des gens qui ont changé de projet. Ce n’est pas lié au management. Depuis qu’on a repris la direction, on se bat pour que cette structure vive. »