NPA Loiret

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Le débat dans la CGT pour le 53ème Congrés

Chers-es Camarades,


La crise actuelle du système capitaliste constitue un tournant majeur dans le processus de
répartition mondiale des richesses et les rapports de force internationaux. Une poignée de
multinationales et de banques intensifient, avec la complicité des différents gouvernements, le
libre-échange, dans chaque région du monde, dans le cadre d’unions et d’institutions mises en
place à cette fin, usent des guerres et des pénuries organisées de biens et de main-d’œuvre
comme autant d’outils pour dégager des profits exceptionnels. Le tout en imposant un mode de
production mettant en péril notre environnement vital et l’humanité elle-même. Ce faisant, une
minorité s’accapare une richesse qui n’a jamais été aussi grande.


Persuadés que la course aux profits est le mécanisme le plus efficient pour alimenter l’expansion
et la croissance économique, la finance internationale et les gouvernements à son service mettent
en œuvre toutes les mesures nécessaires en ce sens : pression sur les salaires, temps partiels
imposés, flexibilité, précarité, casse des statuts, ouverture à la concurrence, partenariat public-
privé, concurrence fiscale, financiarisation de l’économie…. Ils planifient et organisent dans le
même temps la destruction des grands dispositifs solidaires, tels que la Sécurité Sociale,
représentant des obstacles aux assurances privées, aux fonds de pensions et plus généralement,
à l’initiative privée ; la privatisation et la libéralisation des secteurs clés de l’industrie ainsi que les
télécoms, la poste, le gaz, l’énergie, le transport, la santé, la culture, la recherche, la formation,
l’éducation… Les évolutions récentes de ce système qui entraînent, par exemple en France, un
manque de masque et des pénuries de médicaments en pleine pandémie, mettent en lumière les
conséquences néfastes de cette organisation de la production, qui répond aux besoins du capital
et non aux besoins essentiels des populations.


L’attaque est globale, elle appelle à la construction d’une réponse globale.
Il n’y a guère d’aménagement possible tant il devient de plus en plus clair que le capital n’en
acceptera plus aucun et que sa recherche de « partenaires sociaux » à l’échelle nationale et
internationale ne vise qu’à entériner et accompagner sans concession ses propres choix. De leur
fait, très concrètement, sans rapport de force, il n’y a plus « de grain à moudre ».
Cette situation impose une réflexion profonde sur le rôle de notre organisation dans la période et
sur sa capacité à contester, avec les travailleurs et travailleuses, la soumission de la société toute
entière au marché, pour imposer une autre répartition des richesses, par l’affrontement sur le
terrain de la production et de la distribution, à la hauteur de celui que nous impose l’offensive du
capital. Ce sont les débats autour des moyens à mettre en œuvre pour y parvenir dans ce contexte
particulier, qui doivent traverser toutes les structures de la CGT dans le cadre de la préparation de notre 53 ème congrès. Il nous faut également tirer le bilan des années écoulées au regard de nos
choix passés et du contexte économique et social actuel.


Le document de notre 52 ème congrès pointait déjà une « remise en cause par Emmanuel Macron
du syndicalisme interprofessionnel et confédéré », dernier rempart à la réalisation du plan de
reconquête du capital. De quel syndicalisme confédéré sommes-nous aujourd’hui devenus le
nom ? Alors que le document prônait « Un syndicalisme CGT de classe, de masse, de lutte, unitaire,
démocratique et indépendant. », quelles stratégies avons-nous développées ces 3 dernières
années et au regard de quels objectifs ? Quelles avancées, ou tentatives, dans le sens de l’unité
de notre organisation avons-nous fait ?


À rebours de ces engagements, la direction confédérale a imposé une série de choix politiques
sans concertation avec nos organisations. Pire, ces orientations décidées avec des organisations
et des associations extérieures à la CGT, dont certaines ont des objectifs affichés opposés aux
nôtres, vont à l’encontre de l’intérêt des salariés et usagers de nombreux secteurs professionnels.
Ceci nous prive des débats nécessaires pour envisager la pérennisation des outils de production
absolument indispensables et concevoir l’ensemble des transitions industrielles à planifier pour
répondre aux besoins des populations et du pays tout en veillant à la préservation de la planète.
Comment, sans implication de ces travailleuses et travailleurs, la CGT peut alors prétendre
construire le rapport de force nécessaire à la « relocalisation solidaire de l’agriculture, de
l’industrie et des services » ?


Pour entériner ces choix et imposer une mutation profonde de notre organisation sans aucun
débat, la direction confédérale a fait le choix de considérer nos instances démocratiques, non
comme des lieux de construction collective, mais comme des chambres d’enregistrement d’un
projet qui n’est pas le fruit de la réflexion collective de nos organisations. La préparation du 53 ème congrès marque une accentuation de ces méthodes.


Ainsi, nous avons découvert dans la presse, le nom de la camarade choisie par le Secrétaire
Général sortant pour lui succéder et la feuille de route qu’il lui a confiée. Puis, dans un second
temps, sont venues les candidatures à la Commission Exécutive Confédérale et enfin, la
désignation des délégué∙e∙s au congrès. Il apparaît donc que la direction confédérale agit en
dehors de toute règle et sans volonté de rassembler l’organisation. De ce fait, il devient courant
de découvrir dans la presse des décisions ou annonces liées aux questions de direction et
d’orientation qui devraient normalement faire l’objet de débats et de décisions en CCN. À cet état
de fait, s’ajoute la difficulté qu’à ce jour, le CCN n’a toujours pas pris connaissance et donc pas pu
se prononcer sur le bilan d’activité de la direction sortante et sur le document d’orientation à
soumettre aux syndicats, tout comme il n’a pas été en situation de travailler à la construction de
la direction confédérale (CEC, BC, SG). Si les délais statutaires de diffusion des différents
documents seront tenus, force est de constater que les périodes de vacances de noël et d’hiver
compliquent l’organisation des débats et l’appropriation des enjeux par les syndicats – cela, alors
que le congrès a été reporté de presqu’un an !


Par ce courrier, nous tenons à rappeler que les relations entre organisations de la CGT sont fondées sur les principes de la démocratie syndicale et du fédéralisme, dans le respect de l’autonomie d’expression et de décision de nos organisations ; que la confédération n’est pas une organisation au-dessus des organisations de la CGT mais « l’émanation et le bien commun de toutes les organisations qui la composent ». Ces pratiques mettent toute l’organisation en difficulté.


La culture du débat est indispensable à la vie de nos organisations. La réflexion collective est le
gage d’un fonctionnement démocratique qui garantit à chaque syndiqué d’être auteur, acteur et
décideur de notre organisation. C’est bien ce triptyque analyse, débat, action qui permet la mise
en mouvement du monde du travail et, par là-même, la préfiguration de la société, débarrassée
de la dictature du profit, à laquelle nous aspirons.


C’est pourquoi, il revient aux organisations du CCN de garantir la souveraineté des syndicats par
l’impulsion à tous les niveaux de la mise en débat de nos orientations pour les trois années à venir.
En menant ces discussions de façon larges et ouvertes, dans le respect de nos instances. C’est le
seul moyen de retrouver l’unité de notre organisation. C’est en ce sens que la Commission
Exécutive de l’Union des Syndicats CGT des Bouches-du-Rhône réaffirme son attachement au
fédéralisme : mode de fonctionnement historique de la CGT, permettant de coordonner et
d’amplifier l’action du monde du travail, basée sur l’autonomie et les coopérations de nos
organisations.


La solidarité, la convergence et la confédéralisation de nos luttes, constituent la condition
nécessaire à nos victoires à venir. Pour mener cette bataille, notre syndicalisme CGT, de par ses
principes fédéralistes et sa structure confédérale à chaque échelon, local, départemental, régional
et professionnel, a su construire les outils nécessaires à cette action globale et locale. Aussi,
maintenir ces outils, les faire vivre, les renforcer, est un objectif essentiel qui doit guider notre
action.


Remettre la réflexion stratégique au cœur de la formation syndicale, réfléchir à la répartition la
plus juste des moyens pour faire vivre l’ensemble des organisations CGT, construire et animer dans chaque entreprise et secteur, les nouvelles bases syndicales au périmètre le plus pertinent
localement, en lien avec les professions et leurs spécificités…voilà autant de questions et de
mesures urgentes à débattre et à mettre en œuvre. Faire du fédéralisme et de ses principes une
réalité efficace et solidaire, pour agir ensemble, est aujourd’hui devenu un enjeu vital.
Il est important de considérer que ce qui constitue la vie quotidienne des travailleurs dans chaque
entreprise et service nait principalement de la situation globale du capitalisme, du rapport de
force entre les classes dans son ensemble, qui détermine fortement ce à quoi chacun sera
confronté dans son secteur d’activité, son entreprise et son service. Nous voyons tous les jours
comment les patrons à la fois se concurrencent sur les marchés et se coordonnent entre eux et
avec le pouvoir politique pour la défense de leurs propres intérêts. Le contexte planétaire du
marché, des échanges et de la pression politique et financière détermine donc radicalement les
rapports de force sur les lieux de travail et de vie, le contexte légal et les leviers qu’il nous sera
possible d’actionner ou pas. C’est pourquoi la nécessité d’agir pour le changement de société n’est
pas « en plus », à côté, ou de nature différente du combat dans l’entreprise et le service, mais en
constitue un socle essentiel, incontournable à la réussite des luttes quotidiennes dans les
entreprises et les services.


Depuis des années, les mobilisations populaires construites en-dehors ou en opposition au
mouvement syndical imposent de rétablir les cadres nécessaires à l’unité de notre classe.


C’est pourquoi :
– La démocratie syndicale dans notre organisation est, non seulement l’un des principes qui
fondent le fédéralisme CGT, mais encore et surtout la condition absolument nécessaire pour que
la confédération toute entière soit l’expression directe et réelle de la classe qu’elle organise en
confédéralisant ses luttes et ses revendications et en adoptant à tous les niveaux des orientations4
et des stratégies locales, départementales, régionales, professionnelles, nationales et
internationales, conformes aux réalités, aux besoins et aux aspirations des syndiqués et plus
largement des travailleurs et travailleuses.


– Loin de nous conduire à renoncer au syndicalisme de lutte, la situation nous oblige à
conforter les fondations pour être en capacité de résister à la domination sans partage du capital
et du marché qui s’annonce. Les difficultés concrètes que nous rencontrons au quotidien doivent
ainsi, au contraire, nous inciter plus que jamais à redynamiser nos organisations et nos structures
pour plus d’efficacité, au débat et à l’unité de notre organisation, pour forger les moyens et les
outils de coopération et d’action afin de parvenir à construire collectivement le rapport de force
nécessaire à l’émancipation de tous et toutes. Par ailleurs, toutes les formes de discriminations et
de domination s’opposent au projet émancipateur de la CGT et affaiblissent nos capacités à unir
notre camp. C’est pourquoi, sans rien opposer, et parce que nous sommes la CGT, nous devons les
mener de front et en cohérence avec les luttes menées partout.


– Et enfin, la conquête de nouveaux droits, l’émancipation de toutes et tous, la conception
d’un autre mode de production, d’échange et de distribution, partant des besoins sociaux et
soucieux de la préservation de l’environnement écologique, nécessitent de concevoir un véritable
changement de société. Ce changement ne peut advenir dans les conditions actuelles de propriété
et de financement des industries et des services. « Le Pacte pour le Progrès social pour vivre et
travailler dignement dans les Bouches-du-Rhône » déployé dans le département participe ainsi
que la contribution au débat pour le 53 ème congrès « Pour une CGT à la hauteur des enjeux », à la fois à ébaucher les lignes directrices de ce que nous avons à conquérir et de l’organisation que
nous avons à rebâtir.


Ces contenus doivent pouvoir être intégrés au débat, de sorte que les syndicats en conscience et
en toute souveraineté décident des orientations et de l’équipe de direction chargée de les mettre
en œuvre dans une CGT rassemblée.
Parce que nous assumons nos responsabilités au regard de la situation actuelle et des sollicitations
émises par plusieurs organisations lors du dernier CCN et depuis, la Commission Exécutive de l’UD
CGT 13 décide de porter dans cet objectif, lors du prochain CCN, que nous souhaitons
extraordinaire et dans les plus brefs délais, la candidature du Secrétaire Général de l’UD CGT 13,
Olivier MATEU, à la responsabilité de Secrétaire Général de la Confédération.
Fraternellement.
La Commission Exécutive de l’UD CGT 13

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Cette entrée a été publiée le 16 décembre 2022 par dans CGT, CONGRES, DEBATS.
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