« La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres », a notamment mis en avant la présidente d’Ile-de-France Mobilités (IDFM). Mais quelle liberté nous laissent-ils ces tenants du pouvoir ?
Jour de grève générale contre la réforme des retraites, et donc de service très perturbé dans les transports, Valérie Pécresse hausse le ton. La présidente d’Ile-de-France Mobilités (IDFM) a une nouvelle fois appelé à réécrire la loi de 2007 sur le service minimum dans les transports publics afin qu’ils fonctionnent normalement aux heures de pointe, alors que le réseau francilien est très perturbé jeudi. « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. Les grévistes ont des droits. Les voyageurs aussi. La continuité du service public est un principe constitutionnel, intangible », a martelé Mme Pécresse mercredi soir, lors des vœux du conseil régional dont elle est également la présidente.
Elle a déploré que le service minimum ne soit « pas respecté » jeudi, première journée de mobilisation contre la réforme des retraites, « C’est inacceptable. Il faut réagir », a lancé l’élue (LR), selon une transcription de son discours transmise par IDFM. « Je demande au Parlement d’engager la réécriture de la loi sur le service minimum. Et d’imposer, enfin, comme cela existe dans d’autres pays, 100% du service garanti aux heures de pointe », a-t-elle ajouté. « Le droit de grève est constitutionnel », avait remarqué mardi le ministre délégué aux Transports Clément Beaune, sur France 2. »Service minimum, ça voudrait dire +vous interdisez à des personnes de faire grève+ », avait-il ajouté, notant que la détermination d’un niveau acceptable serait « difficile ». Le gouvernement regarde « si on peut avoir dans certaines entreprises plus de délais d’alerte, une meilleure organisation », avait-il ajouté.
La patronne de droite montre les dents contre les travailleurs !
« Il peut y avoir des discussions sur des périodes préservées », avait aussi noté Clément Beaune, faisant référence à la grève des cheminots à Noël. Abusivement appelée « loi sur le service minimum », une loi de 2007 n’a en réalité instauré qu’un « service prévisible » en cas de grève, même si la RATP a par ailleurs un engagement contractuel sur un niveau de service avec IDFM. Votée peu après l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, la loi « sur le dialogue social et la continuité du service public dans les transports terrestres » oblige les grévistes à se déclarer au plus tard 48 heures à l’avance. A partir de ces données, l’entreprise de transport doit élaborer « un plan de transports » en réaffectant au mieux le personnel non-gréviste et doit délivrer aux usagers une information « précise et fiable » sur le service assuré au plus tard 24 heures avant le début de la perturbation.