Après la réussite de la première journée, le 19 janvier, la nouvelle mobilisation organisée mardi 31 janvier rassemble encore plus de monde !
A Montargis. Jules, 23 ans, manifeste pour la première fois avec sa mère claire,
55 ans. Étudiant à Paris, il a fait le choix de rester manifester à Montargis pour faire perdurer « la tradition de cette culture ouvrière
A Gien, la CGT dénombre près de 1.300 manifestants, les forces de l’ordre plus de 1.000. Pas loin d’être d’accord, pour une fois…
Pithiviers. Selon les forces de l’ordre, il y aurait un peu plus de 900 manifestants.
Gien, 11 h 30. Dans le cortège, on compte beaucoup de travailleurs du centre hospitalier, dont les médecins urgentistes sont en grève « illimitée ».
« Travailler en étant soignant jusqu’à pas d’âge pour s’occuper d’une population vieillissante et dépendante, c’est non ! Les soignants vont finir par être plus mal que les personnes qu’ils sont censés soigner ».Sa collègue Marie-Louise : « On est sur de l’humain. On n’est pas des machines ! J’ai mal aux bras, aux genoux, aux hanches, aux cuisses… Je vais sur mes 53 ans.
À 60 ans, comment je vais faire ? C’est pas possible ! Macron est bien mignon, mais il faudrait qu’il mette une blouse et qu’il travaille avec nous pendant un mois. Ils ne réalisent pas… »
11 h 15 à Gien. Les slogans se multiplient, au point d’en faire perdre ses mots à Philippe Jeauneau, le secrétaire de l’union locale CGT, au micro. « Il faut taxer le travail ! Euh le capital ! », s’emmêle-t-il sous l’hilarité des manifestants. « Philippe, pas toi ! », rigole sa camarade au micro, avant de reprendre avec ce dernier : « Taxons le capital, pas le travail ! »
A Beaugency, Jean-Baptiste, retraité, évoque les exemples de sa belle-fille et de son gendre qui vont devoir travailler plus longtemps que prévu alors qu’ils ont des carrières longues. Notamment son gendre, soudeur industriel…
Fumigènes dans les de Beaugency.
Camille, 31 ans, éducatrice technique à l’IME de Baule, est dans le cortège avec des collègues. Elle estime que son travail auprès des jeunes demande du temps et de l’énergie. Elle demande que l’âge de retraite soit ramené à 60 ans.
Pithiviers… Virginie et Carlos sont enseignants. Carlos dépend de l’académie de Versailles, sa femme de celle d’Orléans. « C’est la première fois qu’on manifeste contre la réforme. On veut défendre le système. Et on souhaite la retraite à 62 ans. C’est une grande injustice pour tous les ouvriers. Déjà que leur retraite est plus petite… »
11 heures. On annonce 450 manifestants à Beaugency, c’est 150 de plus que la semaine passée.
11 heures, à Orléans. « Macron nous fait la guerre, il vole nos retraites ».
A Orléans.
Flavie, élève au lycée professionnel Marguerite-Audoux, manifeste même pour la toute première fois (elle n’était pas là lors du premier rassemblement). « Je suis là pour éviter de travailler jusqu’à ce que je meurs, soutient celle qui vise à s’intégrer dans le secteur hospitalier. Bientot, ça va finir comme ça. C’est moi-même qui a decidé de venir avec l’autorisation de mes parents. J’espère que ça va amener le gouvernement à bouger. Avant, la retraite arrivait beaucoup plus tôt car les anciens se sont battus pour. Et maintenant, plus ça va, plus les gouvernements la rallongent. » À propos de son engagement précoce, la lycéenne explique qu' »il vaut mieux se battre maintenant pour plus tard que d’attendre et de n’avoir rien au final. Les anciens ont lutté pour. Pourquoi ne pas lutter à notre tour ? »
Julie est encore plus jeune. Celle qui est en seconde au lycée général Palissy est une vraie syndicaliste dans l’âme. Elle va d’ailleurs jusqu’à demander à la CGT de lui prêter un drapeau qu’elle brandit fièrement. « Un de mes amis en CAP voulait manifester. Mais son patron l’a menacé de le virer s’il venait. Je ne trouve pas cela normal ! », s’indigne-t-elle.
C’est parti à Beaugency.
Le rassemblement de Beaugency commence par une prise de parole contre la réforme des retraites, qualifiée « d’injuste et de brutale ».
Le rassemblement de Beaugency commence par une prise de parole contre la réforme des retraites, qualifiée « d’injuste et de brutale ».
A Pithiviers. Le cortège s’élance.
Anne-Marie, retraitée d’une mutuelle, habite près d’Etampes. Elle est venue à Pithiviers manifester, c’est plus simple pour elle que d’aller à Paris. « On manifeste pour que la retraite reste telle qu’elle est actuellement. On le fait également pour les jeunes qui n’ont peut-être pas pu quitter leur boulot ».
A Montargis. La foule se masse place du Pâtis avant le départ. Des automobilistes klaxonnent pour apporter leur soutien. La foule paraît un peu plus clairsemée que lors de la première mobilisation contre la réforme des retraites, le 19 janvier. Mais la manifestatoin ne fait que commencer…
Place du Pâtis à Montargis.
Orléans, 10 h 35. Salariés du secteur de la cosmétique, Thierry et Jean-Yves devront faire quelques trimestres de plus. « Je pars en retraite au 1er janvier 2024 mais je prends trois mois de plus. Et en plus, j’aurai deux trimestres supplémentaires. Même l’entreprise ne sait pas comment faire », peste le premier, 62 ans cette année. Son collègue, en carrière longue, regrette que « tout soit remis à plat. Je devais partir en mars 2024, mais il n’y a plus aucune visibilité. »
10 h 30, à Orléans. Les élèves du lycée des métiers Henri-Gaudier-Brzeska de Saint-Jean-de-Braye sont dans le cortege avec leurs enseignants. « L’épreuve de force est engagée contre le gouvernement. On est décidé à le faire céder dans la rue », affirme Sandro Tallu, enseignant au lycée professionnel. « Il faut 43 annuités, beaucoup ne pourront pas tenir et partiront avec une retraite diminuée. Cette réforme va appauvrir les retraités », dénonce le professeur, qui a 59 ans partira
en retraite dans cinq ans, « avec une décote de 15% ».
Près de lui, Dylan, étudiant en BTS, se sent concerné par la mobilisation : « On prépare l’avenir et on est là pour soutenir nos enseignants ».
10 heures. Le parcours de la manifestation à Orléans.
9h50 à Orléans. Avant de rejoindre la manifestation, devant la cathédrale, un rassemblement a eu lieu à la gare SNCF. Une cinquantaine de personnes présentes, syndicalistes cheminots. La reconduction de la grève a été votée pour les 7 et 8 février.