Le personnel et les élus de la ville de Gien ont été informés de la probable fermeture des urgences, de 17 h 30 jusqu’à 8 heures du matin, à partir du 1er mars, pour six mois. L’Agence régionale de santé indique qu’un travail est en cours pour éviter cette fermeture.
L’information tient désormais du secret de polichinelle : en raison d’un manque d’effectifs chronique, les urgences du centre hospitalier Pierre-Dézarnaulds de Gien devraient fermer de 17 h 30 jusqu’à 8 heures du matin, à partir du 1er mars 2023 et jusqu’à septembre, pour l’instant.
Le personnel en a été informé lors d’une réunion avant les vacances scolaires, sans que les modalités précises ne soient encore dévoilées.
Un risque évoqué en janvier
Le 24 janvier 2023, les treize médecins des urgences de Gien s’étaient déjà mis en grève, protestant contre l’extension du secteur des soins de l’établissement aux territoires d’Aubigny-sur-Nère, Sainte-Montaine et Oizon (Cher), une décision prise pour décharger d’autres urgences, celles du centre hospitalier de Bourges, alors en difficulté.
Les médecins giennois voulaient alerter sur les propres fragilités de leur établissement et la situation plus que délicate aux urgences. Fin janvier, huit postes d’infirmiers étaient vacants, deux de médecins.
« Il y a un gros risque de fermeture des urgences de Gien. La question n’est pas de savoir si elles vont fermer, mais plutôt de savoir quand ? », interrogeait le Dr Yann Lefevre.
Une pénurie d’infirmières dans toute la France
Ce serait donc le 1er mars, et pour au moins six mois.
Catherine de Metz, adjointe aux affaires sociales, à la santé, aux seniors et au handicap, est également présidente du conseil de surveillance du centre hospitalier. Elle ne peut que déplorer un état de fait contre lequel il est difficile d’agir à court terme :
« Nous sommes confrontés à la pénurie d’infirmières qui touche tous les établissements et pas seulement dans le Loiret. J’espère juste que cette fermeture, qui est déjà dramatique, mais sous accord de l’Agence régionale de santé, n’ira pas au-delà de septembre »
« Recruter cinq ou six infirmières d’urgences, ce n’est pas évident, et même en six mois. Des infirmiers et infirmières, il en manque partout, c’est effarant. »
« Je suis complètement solidaire du personnel de l’hôpital : je les admire tous de travailler dans ces conditions. En janvier, des médecins qui sont depuis des années aux urgences de Gien se sont mis en grève, c’est quelque chose de fort : il faut savoir écouter et entendre leur souffrance », poursuit Catherine de Metz.
Les autres services ne seront pas impactés
L’élue, sage-femme aujourd’hui à la retraite, tient aussi à souligner que la fermeture ne touchera que les urgences, et pas les autres services du centre hospitalier, dont la maternité, évidemment.
Il faut bien que les gens comprennent que les autres services ne sont pas impactés.
Jeudi 16 février, dans les rangs des manifestants protestant contre le projet de réforme des retraites, les salariés du centre hospitalier de Gien exprimaient l’angoisse de soignants naturellement inquiets de l’accueil des patients :
On ne veut pas que les gens restent à la porte de l’hôpital. Les employés aiment leur établissement et ont à coeur leurs missions. C’est dur pour nous et nous sommes tous inquiets. Il faut que les gens soient informés de ce qui se passe pour qu’ils n’aient pas de mauvaise surprise s’ils ont besoin d’aller aux urgences.
La fermeture est-elle inéluctable ? Ce vendredi 17 février, l’Agence régionale de santé (ARS) indiquait qu »un travail est en cours pour éviter la fermeture des urgences la nuit au centre hospitalier de Gien. Ce travail se fait avec l’ensemble des acteurs concernés : ARS, Centre hospitalier régional d’Orléans et l’ensemble du Groupement hospitalier du Loiret. En tout état de cause, le Smur sera maintenu quoi qu’il arrive 24/24″.
Pascale Auditeau La République du Centre