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AMAZON : Victoire des SalariéEs du Piquet de grève : la justice rejette la demande d’Amazon à Gidy !

vendredi, 24 mars 2023

Pour soutenir leurs revendications salariales, des salariés grévistes ont bloqué le 15 mars dernier les entrées du site Amazon de Gidy entrainant une action en justice de la direction de l’entreprise. Si le tribunal considère qu’il y a bien eu un exercice abusif du droit de grève avec le blocage des entrées du site par les salariés grévistes, le tribunal judiciaire d’Orléans ne prononce aucune sanction vis-à-vis des salariés et rejette les demandes de la direction d’Amazon.

Soulagement du côté des 44 salariés mis en cause auxquels Amazon réclamait à chacun 300 euros pour frais de justice en plus d’une astreinte de 3.000 euros par jour en cas de poursuite du piquet de grève qui bloquait l’entrée du site.

Quarante-quatre salariés du Loiret assignés en justice pour « abus du droit de grève » : le tribunal déboute Amazon

Quarante-quatre salariés du Loiret assignés en justice pour "abus du droit de grève" : le tribunal déboute Amazon

Le tribunal estime que les grévistes ont totalement bloqué le site de Gidy le 15 mars au matin. © Tibass Kangu

  • FacAmazon a assigné en justice quarante-quatre de ses salariés grévistes, les accusant d’avoir paralysé son site de Gidy. Le tribunal judiciaire d’Orléans a rendu son jugement ce vendredi 24 mars : il déboute l’entreprise mais considère que ce blocage constitue « un trouble manifestement illicite ».

Une décision « mi-figue mi-raisin », estime maître Sylvie Mazardo, l’avocate d’une des quarante-quatre salariés assignés en justice par le groupe Amazon. Le géant du e-commerce accusait son personnel gréviste d’avoir bloqué la halle d’expédition de colis de Gidy, lors des mobilisations qui ont eu lieu du mercredi 15 au lundi 20 mars pour la hausse des salaires.

Le tribunal judiciaire d’Orléans a rendu son jugement ce vendredi 24 mars. Il considère que les grévistes ont paralysé totalement le site, dans la matinée du mercredi 15 mars.

« Un trouble manifestement illicite »

Un blocage ayant « entravé la liberté du travail, porté atteinte à la libre circulation des véhicules et désorganisé l’entreprise » et qui « constitue un trouble manifestement illicite ».

Cependant, le tribunal constate que « ce trouble d’entrave aux accès du site a cessé » (la grève a été levée lundi 20 mars) et rejette, donc, les demandes d’Amazon. « Le juge des référés ne peut ordonner une expulsion in futurum en cas de reprise éventuelle du mouvement de blocage », précise le jugement.

Par ailleurs, les quarante-quatre salariés n’auront pas à payer 300 euros chacun pour rembourser les frais d’avocat de l’entreprise.

« Un avertissement »

Selon l’avocate, « il s’agit d’une façon de leur dire “ne recommencez pas”, d’un avertissement qui impacte le mouvement de grève » :

« Le jugement permet à Amazon de pouvoir réassigner en justice les salariés s’ils recommencent. Ces derniers auront du mal à exercer la même pression lors d’une nouvelle grève ; ils devront laisser entrer et sortir plus massivement les camions. »

Tibass Kangu, délégué syndical Solidaires à Gidy, qui faisait partie des employés assignés, trouve le jugement « satisfaisant » même s’il maintient que les grévistes n’ont jamais totalement bloqué le site.

Inquiétudes

Le syndicaliste s’inquiète d’éventuels licenciements. Néanmoins, maître Sylvie Mazardo se veut rassurante. « La décision ne vise aucun salarié nominativement. Il serait audacieux qu’Amazon s’en serve pour engager des procédures disciplinaires », explique-t-elle.

La direction du groupe, elle, reste ferme. « La décision confirme le caractère illégal des blocages du site de Gidy », affirme-t-elle :

« Bien que nous respections le droit de chacun de manifester, cela ne devrait pas empêcher nos autres salariés de travailler ou impacter les entreprises qui vendent ou livrent avec Amazon de travailler normalement. »

Le conflit opposant Amazon à son personnel – dans le cadre des négociations annuelles obligatoires – perdure. D’après Tibass Kangu, « il y a eu des avancées qui ne sont pas suffisantes. Les salariés sont toujours fâchés. » Il évoque une probable mobilisation, la semaine prochaine.

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