Les éboueurs de la métropole d’Orléans ont décidé, mercredi 29 mars, de reprendre le travail et donc de lever le piquet de grève planté depuis une dizaine de jours au niveau du rond-point de l’usine de traitement des ordures ménagères (Utom) de Saran.
Ouf ! L’habitant de l’agglomération d’Orléans va enfin pouvoir ressortir ses poubelles, jaune et verte, dont on imagine les couvercles ne plus trop fermer. Les camions-bennes devraient à nouveau passer en bas de chez vous à partir de jeudi 30 mars. N’oubliez pas de sortir les poubelles..
Rappelons que la principale revendication des agents de la Métropole, loin d’être très originale à l’heure actuelle, touchait au projet de réforme des retraites, dont beaucoup ne voulaient pas entendre parler. Pas davantage, d’ailleurs, que du 49.3 pour la faire passer en force…
Le gouvernement n’est certes pas revenu sur sa volonté tenace de faire travailler les Français deux ans de plus, mais les éboueurs ont pourtant décidé de reprendre leurs tournées et de libérer l’entrée de l’Utom.
« Notre objectif était aussi d’interpeller nos élus concernant nos conditions de travail, dont Serge Grouard, le président de la Métropole et maire d’Orléans », dixit le représentant syndical CGT Orléans-Métropole, Yann Bouguennec.
Pendant la grève, « il est venu nous rencontrer sur le terrain, où il a pu discuter avec des agents. Certains lui ont expliqué qu’ils n’arrivaient plus à se loger, d’autres qu’ils devaient se rationner, sur la viande notamment. Il a compris que le métier était en train de se paupériser. Quand il a entendu ça, il nous a proposé d’ouvrir des négociations salariales. »
Elles ne concerneront pas que les éboueurs, précise-t-il, « mais, plus globalement, tous les agents des services de la Ville et de l’Agglo, dont les salaires sont trop bas. »
Serge Grouard assure aussi vouloir se pencher sur la pénibilité de certains métiers, dont celui d’éboueur, ainsi que sur le reclassement des agents en fin de carrière.
Là est la raison qui aura poussé les éboueurs à reprendre le travail. Rappelons que sur vingt-trois camions, seuls sept tournaient encore depuis le déclenchement du mouvement, le 20 mars dernier. « Ils auraient très bien pu accéder à l’Utom, on
les aurait laissés passer, assure Yann Bouguennec. Mais le service des ordures ménagères, dans le doute, a préféré envoyer les camions vers d’autres lieux d’incinération, à Chaingy ou Saint-Lyé. »
Toujours d’après le syndicaliste, les dix jours de grève laisseraient derrière eux « entre 500 et 600 tonnes d’ordures ménagères » à ramasser dans l’agglo. « Ca va prendre un peu de temps, on ne va pas tout enlever d’un coup. »
S’il croit en la parole de Serge Grouard ? « On va lui faire confiance, je pense qu’il a réellement envie que les choses s’apaisent et pas de faire d’Orléans ,un Paris 2 ».