À Gien, une trentaine de citoyens se sont rassemblés à 20 heures, au moment de l’allocution télévisée d’Emmanuel Macron. Une vingtaine de personnes se sont également réunies à Bou. Mais c’est à Orléans que le concert de casseroles a rassemblé le plus de monde.
Ils ont répondu à l’appel de l’association « Attac » : ce lundi, à 20 heures précises, au moment de l’allocution télévisée du chef de l’État, équipés de casseroles, poêles, tonneaux et autres instruments de percussion improvisés, près de 350 Orléanais se sont rassemblés devant l’hôtel de ville d’Orléans.
Choc, fatigue, colère…
Odile, retraitée depuis six ans, était parmi les participants : « Je suis là parce que je suis choquée. Le Président se croit tout permis ! Je n’en reviens pas. Il décide, et c’est tout. Mais non ! Quand on voit les bénéfices du Cac 40, en une journée, ils gagnent ce qui pourrait payer les retraites… »
Sur son vélo, Marcel, un sifflet à la bouche, se disait quant à lui « fatigué. Fatigué de tout ça. Il y a une injustice énorme, et je ne supporte pas l’injustice. C’est horrible. C’est tout. »
Ils ont ainsi bruyamment manifesté contre la réforme des retraites, pendant plus d’une demi-heure, entre les grilles de l’hôtel Groslot, fermées, et le parvis de l’hôtel de ville, protégé par une quinzaine de policiers. Scandant les habituels slogans, « la retraite à 60 ans on s’est battu pour la gagner, on se battra pour la garder », et « grève, blocage, Macron dégage ! ». De nombreux syndicats et mouvements politiques étaient représentés, parmi lesquels la CGT, la FSU, Sud Tao, le NPA, le Snes-FSU, Solidaires, l’Unef…
Un défilé improvisé : Vers 20h40, un cortège s’est formé et a pris la direction de la préfecture.
Puis il a défilé spontanément dans le centre-ville, en empruntant la rue Jeanne-d’Arc, la place de la République, la rue de Bourgogne, la rue de la Poterne, jusqu’à la place de Loire, où des manifestants ont offert un extrait de leur concert de casseroles aux spectateurs qui se trouvaient dans le hall du cinéma Pathé.
La jeunesse mobilisée
Le cortège a ensuite pris la direction de la place du Châtelet, puis de la place du Martroi… Et si une partie des manifestants a quitté le cortège en cours de route, une centaine d’autres l’ont rejoint, notamment de nombreux jeunes qui ont saisi l’opportunité en voyant passer le défilé. Parmi eux, Marielle, 22 ans, un sticker de l’Union des étudiants communistes collé sur le sweat-shirt. À la question « pourquoi êtes-vous là », elle répond du tac au tac : « Et pourquoi on ne serait pas là ? Après tout ce qui s’est passé… Le Président, il n’a rien écouté. Je suis contre les répressions, médiatiques, policières… On continuera à être dans la rue. Ce n’est pas parce qu’il a signé un bout de papier qu’on va s’arrêter. On n’a rien à perdre, et en voyant le nombre qu’on est, ce soir, je me dis qu’on a raison ! »
Émilie, 25 ans, drapeau du NPA en main, partageait le même avis : « Même si jusqu’ici notre lutte n’a pas donné grand chose, c’est chouette de voir qu’il y a encore une mobilisation. Ce soir, ce concert de casseroles, avec autant de gens, si tard, c’est inédit. Ça prouve qu’on est encore prêt à se battre, à se mobiliser ! »
La manifestation s’est achevée place du Martroi, au pied de la statue de Jeanne d’Arc, à 21h45. Non pas dans le calme, les casseroles ayant résonné jusqu’au bout, mais sans heurt.