Sortie de route pour le « sauveur » de Nissan. Le PDG du groupe Renault, qui avait repris l’entreprise japonaise au bord de la faillite en 1999, a été arrêté, lundi 19 novembre au Japon, pour des accusations de fraude fiscale. Carlos Ghosn est soupçonné d’avoir dissimulé au fisc japonais la moitié de ses revenus pendant plusieurs années.
Ces révélations tombent à point nommé, selon plusieurs experts pro-capitalistes du secteur, qui y voient un « coup d’Etat » orchestré par Nissan. Le fleuron de l’industrie nippone, qui pèse désormais plus lourd que son partenaire français, redoutait une intégration renforcée qui lui aurait fait perdre son indépendance. Tout est bon pour « innocenter » un patron !
L’alliance entre les groupes français et japonais remonte à 1999. Nissan est alors au bord de la faillite. Plusieurs entreprises sont sur les rangs pour voler au secours d’un des fleurons de l’industrie nippone, mais seule Renault a les reins suffisamment solides, grâce à la participation de l’Etat français. L’homme de la situation se nomme Carlos Ghosn. Cet ancien de Michelin, surnommé « le tueur de coûts » (cost killer, en anglais), débarque chez Nissan avec une quinzaine de cadres français et procède sans états d’âme à un spectaculaire « redressement ». « C’est d’abord 21 000 salariés à la porte, Puis la fermeture d’un site industriel, et la rupture des relations avec les fournisseurs historiques par le jeu de la concurrence. » Cette alliance repose sur un montage particulier, avec une participation croisée des deux entreprises. Renault détient 43,4% du capital de Nissan, et le japonais 15% du Français Une belle magouille financière !.
« L’alliance n’est pas un mariage, plutôt un concubinage bâti sur le respect mutuel, avec deux grands principes fondateurs Nous sommes et restons deux entreprises indépendantes. Tout ce que nous entreprenons doit être au bénéfice des deux sociétés. » Pour gérer cette alliance, une société néerlandaise, détenue à égalité par les deux groupes, voit le jour en 2003 : Renault-Nissan. C’est elle qui dirige dans les faits le rapprochement entre les deux constructeurs, « C’est une acquisition sans fusion !