Parce que la question cherche toujours sa réponse, les migrants ne peuvent pas construire leur avenir ailleurs. « Tous les hébergements d’urgence sont complets », regrette Mamadou. « À 8 heures, nous appelons le 115 pour savoir s’il y a une place le soir même. Il m’est arrivé de pouvoir passer une nuit au Relais orléanais mais à 6 heures, on doit en partir… »
S’engage, alors, une journée interminable. « On prend le petit-déjeuner au Secours catholique. Pour manger, les Restos du cœur et la Croix-Rouge nous aident. » Entre ces deux repas, l’ennui ronge ces demandeurs d’asile ; la nuit, elle, n’est que souffrance. « Il fait froid, il pleut. Les couvertures sont humides, c’est une galère. »
Que cette immense détresse perdure est inadmissible aux yeux d’Annick Berneau.
« Ces hommes et la jeune femme avec eux qui dorment là ne comprennent pas, relaye la présidente de l’association Au cœur de la rue. Qu’on ne leur tende pas la main. Que leur quotidien ne s’améliore pas d’un pouce ; ne serait-ce que d’un coup de pouce… »
Annick Berneau est non seulement outrée, mais elle est également inquiète pour les déboutés du droit d’asile et les “Dublinés”. « Ils risquent de se retrouver en centre de rétention. C’est leur peur énorme », souffle-t-elle.
Pourtant, au fond des yeux de Mamadou, les étoiles de l’espoir continuent de scintiller. « On y croit toujours. On souhaite qu’un jour, quelqu’un vienne nous dire qu’un hébergement nous a été trouvé… »
Combien de places ? Dans l’agglomération orléanaise,
877 places d’hébergement d’urgence ont été recensées par la préfecture. Il y en a 1.058 à l’échelle du Loiret.