Pour la libération et la régularisation d’ Abdoul
Abdoul Mahdjid Touré, de nationalité ivoiriennne, âgé de 19 ans, au
parcours jonché de difficultés, est retenu au centre de Vincennes
depuis le 3 décembre 2018, suite à un contrôle d’identité.
Abdoul est arrivé seul à 16 ans et 1/2 à Orléans, début janvier
2016. Le Conseil Départemental du Loiret refusant à cette époque
d’accueillir tout mineur isolé se présentant à ses portes, Abdoul a
été orienté vers le commissariat de police. Là, il s’est vu
confisquer ses papiers d’identité, considérés comme faux. Il a été
jeté à la rue, avec une _Obligation à Quitter le Territoire Français
– OQTF -_ en prime. Et, dans ces circonstances, il a été recueilli
par une famille.
Avec l’aide de RESF et du Collectif de soutien aux Jeunes Isolés
Étrangers du Loiret, il a réussi à faire reconnaître sa minorité et
son droit à l’assistance éducative, par un jugement fin septembre
2016. Tout ce temps là, il a suivi des cours de soutien dans une
association amie, puis il a intégré dès la rentrée scolaire 2016 une
classe d’accueil dans un lycée professionnel à Orléans. Dans son
pays, Abdoul n’avait pas pu bénéficier d’une scolarité en raison des
faibles ressources financières de sa mère. Ici, il a mis toute son
énergie dans ses études qui lui permettraient d’apprendre un métier.
Bon camarade, il a été remarqué pour sa sociabilité, son sérieux,
son intelligence, sa ténacité dans son travail.
Il a manifesté très tôt sa volonté d’être élève au CFA, ce qu’il
a enfin pu réaliser début novembre 2017, quand la préfecture lui a
décerné une _Autorisation Provisoire de Séjour – APS – avec droit au
travail_ de 6 mois en réponse à sa demande de régularisation
déposée dès sa majorité. Il voulait apprendre le métier de
boulanger. Il est tombé sur un patron peu scrupuleux qui l’a fait
travailler dur puis l’a licencié au bout de 2 mois.
Abdoul ne s’est pas laissé abattre. Il est allé chercher du travail
là où il avait le plus de chances d’en trouver, en région parisienne.
Il a décroché un CDI le 20 mars 2018 dans la restauration à Créteil.
Mais il est resté officiellement résident dans le département du
Loiret. Et, après être allé demander le renouvellement de son _APS_,
il s’est vu signifier en juillet 2018 un nouveau refus de séjour avec
_Obligation de Quitter le Territoire Français_, en raison de
l’interruption de son apprentissage.
En dépit de tous les obstacles qu’il a rencontrés, Abdoul a réussi
en deux ans à se rendre autonome et indépendant économiquement et à
se faire apprécier de tous. Il commençait tout juste à construire
avec succès sa vie d’adulte.
Menotté, envoyé en centre de rétention, Abdoul a écopé en plus
d’une interdiction de retour sur le territoire français de 12 mois.
Une mesure punitive… pour s’être maintenu sur le territoire malgré
l’_OQTF_ ? Une _OQTF_ contre laquelle l’avocate d’Abdoul avait
pourtant immédiatement déposé un recours.
Aujourd’hui le Tribunal administratif vient de rejeter ce recours, le
jeune homme est expulsable à tout moment. Il y a urgence à lui porter
secours !!!
Nous vous invitons à envoyer un mail au préfet du Loiret pour lui
demander de faire libérer Abdoul et de lui accorder un titre de
séjour. Nous vous conseillons de rédiger votre propre texte, en
utilisant les informations communiquées ci-dessus et en veillant à
rester poli.
Si vous n’avez pas le temps, vous pouvez reprendre l’exemple de
courrier que nous vous proposons plus bas, en complétant avec vos
coordonnées.
Vous devez envoyer votre courrier aux 3 adresses suivantes – en mettant
un objet neutre (ex : « demande d’information » ou « M. Le Préfet »
ou… ) afin que votre message ne passe pas directement dans les «
indésirables » :
Préfet, Jean-Marc Falcone : jean-marc.falcone@loiret.gouv.fr
Secrétaire Général : Stéphane BRUNOT :
stephane.brunot@loiret.pref.gouv.fr
Directrice des Migrations et de l’Intégration, Mme Landriève :
isabelle.landrieve@loiret.gouv.fr
Exemple de courrier :
Nom
Ville
Date
Monsieur le Préfet du Loiret,
Je suis alerté-e sur la situation du jeune Abdoul Mahdjid Touré,
retenu au centre de rétention de Vincennes depuis le 3 décembre 2018,
suite à un contrôle d’identité et à une _Obligation de Quitter le
Territoire Français _que vous lui avez notifiée en juillet 2018.
Ce jeune, arrivé isolé à 16 et et 1/2 à Orléans, qui n’a tout
d’abord pas été correctement accueilli et protégé en tant que
mineur, a rapidement montré une grande capacité d’intégration et
déployé toute son énergie dans ses études. Bon camarade, il a été
remarqué pour sa sociabilité, son sérieux, son intelligence, sa
ténacité dans son travail.
Il a manifesté très tôt sa volonté d’être élève au CFA, pour
devenir boulanger. Ce qu’il a enfin pu réaliser début novembre 2017,
quand vous lui avez décerné une _Autorisation Provisoire de Séjour_.
Malheureusement, son patron l’a licencié au bout de 2 mois, fin
décembre 2017. Mais Abdoul ne s’est pas laissé abattre et il a
décroché un CDI dès le mois de mars 2018, dans la restauration.
En dépit de tous les obstacles qu’il a rencontrés, Abdoul a réussi
en deux ans à se rendre autonome et indépendant économiquement et à
se faire apprécier de tous. Il commençait tout juste à construire
avec succès sa vie d’adulte.
La rupture de son contrat d’apprentissage ne venant pas de son fait,
et étant donné qu’il avait ensuite rapidement trouvé un CDI, je ne
comprend pas pourquoi vous avez ensuite refusé le séjour à ce jeune
qui ne cherche qu’à poursuivre sa vie en France, sereinement.
C’est pourquoi je vous demande de bien vouloir revenir sur votre
décision en abrogeant l’_OQTF_ pour faire en sorte qu’Abdoul soit
libéré et que vous lui accordiez à titre exceptionnel une carte de
séjour portant la mention » vie privée et familiale « .
Je vous remercie, Monsieur Le Préfet, de toute l’attention que vous
saurez porter à ma demande et, dans l’attente de votre réponse, je
vous adresse mes respectueuses salutations.
Signature
—
CENT SOLEILS
108 RUE DE BOURGOGNE 45000 ORLÉANS
02 38 53 57 47
www.centsoleils.org