Dans le cadre de l’examen de la future Loi d’Orientation des Mobilités (LOM), le Sénat a voté un amendement du gouvernement ouvrant la possibilité aux régions de gérer les «petites lignes» ferroviaires, ou «lignes de desserte fine du territoire». «C’est très important de répondre à cette demande que formulent plusieurs régions», explique Elisabeth Borne, la ministre des Transports.
UNE NOUVELLE ATTAQUE CONTRE LE DROIT DE GREVE !
Le texte prévoit aussi de porter à 72 heures le délai de déclaration individuelle de participation à un mouvement de grève, contre 48 heures actuellement. Les sénateurs ont également adopté trois articles visant à renforcer la sécurité des passages à niveau. Les données sur les passages à niveau devraient notamment être rendues publiques afin de signaler les plus dangereux aux automobilistes. Les gestionnaires de voirie auront par ailleurs l’obligation, en coordination avec SNCF Réseau, de réaliser des diagnostics de sécurité routière de ces équipements. Le Sénat a par ailleurs réaffirmé l’engagement de l’Etat dans la réalisation de la liaison ferroviaire Lyon-Turin et ajouté l’achèvement de la branche Est de la LGV Rhin-Rhône dans la programmation des investissements. A noter enfin que SNCF et RATP devront réaliser des stationnements vélos sécurisés avant le 1er janvier 2024. Le Sénat a adopté le texte en première lecture le 2 avril, à une large majorité. Il va poursuivre son parcours parlementaire à l’Assemblée nationale, en mai en commission et en juin dans l’hémicycle, avec l’objectif d’une adoption définitive en juillet. «C’est vraiment une réponse forte aux fractures sociales et territoriales qui minent notre pays, a souligné la ministre des Transports. Il marque une vraie orientation importante de notre politique en faveur des transports du quotidien pour apporter des réponses à tous les Français dans tous les territoires». Gros mensonge si l’on veut bien considérer que les régions n’auront pas les finances pour maintenir voire amplifier les dessertes il s’en suivra nécessairement une cession aux entreprises du privé…dans le cadre de la « concurrence libre et non faussée » !
EN ESPAGNE COMME EN FRANCE LE BAL DES REQUINS DE LA PRIVATISATION §
SNCF «se prépare » à l’ouverture du marché ferroviaire espagnol fin 2020, où elle souhaite lancer des TGV low-cost avec un partenaire local face à l’opérateur historique Renfe, a indiqué Rachel Picard. «Nous souhaitons arriver en Espagne avec un partenaire local. Mais toutes les options sont encore sur la table», «SNCF pouvant éventuellement y aller seule», explique la directrice générale de Voyages SNCF. «C’est évidemment un réseau qui nous intéresse : vaste, moderne et aujourd’hui sous-utilisé», ajoute-t-elle, se disant convaincue que «la bonne façon d’entrer dans un marché en concurrence, c’est avec une offre low-cost en production». À lire dans la revue espagnole El Confidential un article sur Rachel Picard et Hélène Valenzuela, directrice générale de Rielsfera, filiale espagnole de SNCF en Espagne, «deux dirigeantes françaises qui veulent révolutionner l’AVE en Espagne». El Confidencial (30/03) AFP (03/04)