Le recours initié par les associations Mardiéval et France nature environnement Centre-Val de Loire a été rejeté ce vendredi par le juge des référés du tribunal administratif d’Orléans. Ce qui signifie que les travaux, suspendus, peuvent reprendre.
Le juge des référés a rendu sa décision ce vendredi 6 septembre : il a rejeté le recours des associations Mardiéval et France nature environnement, qui était la dix-septième procédure judiciaire engagée par les opposants au projet de déviation de Jargeau, qui visait à obtenir du juge de l’urgence la suspension d’un arrêté préfectoral du 5 septembre 2018. Ce texte prévoit une dérogation au régime de protection des espèces protégées.
« Les associations sont surprises de cette décision », explique Me Samuel Delalande, leur avocat, joint vendredi par La Rep’. « On a des décisions passées notamment du Conseil d’Etat en la matière assez récentes, qui sont assez claires et assez strictes sur les raisons impératives d’intérêt public majeur. Et on est face à un projet qui ne répond pas à cette exigence. Il n’y a aucune raison impérative d’intérêt public majeur pour justifier ce nouveau pont de Jargeau, ce nouveau franchissement de la Loire et cette destruction des habitats des espèces protégées. On est face à une déviation confort. »
Selon l’avocat, les associations envisagent sérieusement un pourvoi en cassation devant le Conseil d’Etat, à l’encontre de cette décision. « C’est en réflexion », conclut-il.
Cette décision du juge signifie également que le Département va pouvoir reprendre les travaux très prochainement.
En plein mouvement pour le climat, le département a jugé utile de relancer un projet vieux de 20 ans.
Ce projet ? C’est le fameux contournement de la RD 921, qui pour « alléger la circulation », nous gratifiera d’un deuxième pont dans la zone (classée UNESCO !) de Saint-Denis de l’Hôtel et Mardié.
Prévu sur la spéculation d’une augmentation du trafic routier de +2% par an (-1% dans les faits), le département semble faire fi de tous les signaux contraires à la bonne marche de leur contournement :
– Avis défavorable de l’Union Européenne
– Rapport (passé sous silence) alarmiste du BRGM concernant la porosité des sols et les risques d’effondrement
– Risque d’assèchement du Loiret en raison du bétonnage à prévoir
Une voix s’est néanmoins fait entendre contre toute cette folie de béton. Le bois de Latingy, voué à être balayé par le département a trouvé des défenseurs. Un groupe de militants occupe actuellement le bois pour en empêcher sa destruction.
La bataille n’a pas lieu que dans la nature, mais aussi au tribunal où se tenait lundi matin un référé pour la suspension des travaux. Le verdict rendu aujourd’hui est sans appel : Rejet de la suspension !
Il a d’ores et déjà été annoncé qu’une assemblée générale de lutte se tiendra dimanche 18h à Latingy et ses environs pour décider des actions possibles pour la sauvegarde de ces lieux. Une journée café-discussions-bricolage est également programmée ce samedi à partir de 9h.
A l’heure où les machines n’ont pas attendu le verdict du référé et ont déjà commencé leur besogne, le « Village de la Loire » en appelle bien évidement à tous les volontaires disponibles pour se mobiliser.
Il est à noter que le département peut s’appuyer sur le soutien inconditionnel du maire de Saint-Denis de l’Hôtel qui a refusé de fournir une salle jeudi soir pour une réunion publique au « Village de la Loire » au motif « qu’il ne voit pas l’intérêt de continuer à discuter d’un projet déclaré d’utilité publique ».
Ironie du sort, il a pourtant organisé une réunion publique le même jour pour continuer d’en discuter.
Le temps se couvre et le planning s’éclaircit, nous vous proposons deux rendez vous pour les jours à venir :
-samedi matin 07-09 à partir de 9h : café-discussions-bricolages toute la journée pour préparer la suite, RDV sur le site du village quand vous pouvez
-dimanche soir 08-09 à 18h : Première Assemblée Générale de la lutte contre la déviation et son monde, pour construire une coordination opérationelle, venez nombreux-reuses ! RDV sur le site du village.
Les journées qui viennent (et l’AG qui terminera la semaine) seront déterminantes pour la défense du bois, on compte sur vous et sur votre présence pour porter collectivement tout cela !