Le déboisement du bois de Latingy, à Mardié (Loiret) près d’Orléans, a débuté ce mercredi 11 septembre vers 8 h. Un bulldozer est au travail dans la partie nord de ce bois classé Natura 2000. Des opposants bloquent le deuxième bulldozer. Ce chantier s’inscrit dans le projet de déviation de Jargeau, une nouvelle route d’une quinzaine de kilomètres avec la construction d’un pont supplémentaire sur la Loire, qui suscite une forte opposition locale.
« Les écologues et les géomètres sont entrés les premiers dans le bois et ont marqué les arbres, notamment ceux qui abritent des chauves-souris protégées, raconte un opposant du « Village de la Loire » présent sur place. Puis l’entreprise est arrivée avec son tractopelle et a commencé à défoncer le bois. Il y a aussi de nombreux policiers sur place. »
Des opposants sont perchés dans trois arbres pour tenter d’interrompre les travaux. « Mais les bûcherons semblent vouloir travailler toute la journée », déplore un opposant.
Après cette première journée d’assaut contre le bois de Latingy, nous sommes plus en colère que jamais, et d’autant plus déterminés à lutter contre la déviation le pont et son monde.
Ce monde fait de machines capables de détruire en quelques minutes ce qui a mis des siècles à pousser, des milliers d’années à créer un humus profond, et des millions d’années à évoluer pour nous offrir la forme parfaite d’un chêne.
Mais visiblement, le département et ses mercenaires – gendarmes, ONF et bûcherons polonais (sic) – n’en ont rien à faire. Au mépris des quelques engagements environnementaux pris dans l’arrêté préfectoral, ils ont passé la journée à abattre les arbres sans qu’aucune protection ne soit mise en place pour la petite faune sauvage, sans que l’aire du balbuzard n’ait fait l’objet de la moindre compensation, et bien sûr sans que les écologues collabos du bureau d’étude Biotope n’y trouvent quoi que ce soit à redire. Autant d’éléments qui trouveront leur place devant les tribunaux.
Craquements d’arbres qui chutent, moteurs qui font taire les geais, cris de militants non-violents repoussés sans ménagement par les gendarmes, chevreuils affolés courant à la recherche de leurs chemins familiers, voilà quelques éléments qui ont formé la bande-son et le tableau du jour.
Des conversations saisies à la dérobée nous laissent même penser que lestravaux pourraient se poursuivre cette nuit…
C’est pour toutes ces raisons que nous avons besoin de vous tou.te.s dès que possible !
Parce que notre seule présence est un défi à leur bêtise, à leur ignorance et à leur obsession à détruire tout ce qui vit, tout ce qui est beau et tout ce qui leur échappe, nous vous invitons à nous rejoindre dès demain 7h devant le château de Latingy pour le café et le midi pour un grand pique-nique.
Inventons ensemble des manières de résister et montrons-leur que nous serons toujours plus fort.e.s que les lames des tronçonneuses, que nous sommes la forêt, la Loire, tout le vivant qui se défend.
Rage et amour,
Les Pierres qui volent