Ils étaient nombreux à s’être réunis devant l’entrée de l’entreprise Sandvik Coromant, ce mercredi 25 novembre au matin. Plus d’un mois après l’annonce de la suppression de 81 postes (sur 183), le dialogue est toujours en cours. Les salariés réclament de bonnes conditions de sortie, à défaut de pouvoir garder leur travail…
Certains avaient senti le coup venir, lorsque, pendant le premier confinement, ils sont passés en chômage partiel et ont dû se rendre sur le site de production sans aucune protection sanitaire.
« Lors du déconfinement, alors que les autres sites en France restaient en chômage partiel, nous sommes repartis à 100 %, on a trouvé ça louche », souffle un des salariés de l’unité recherche et développement du groupe mondial d’ingénierie industrielle Sandvik Coromant. L’entreprise, dont la maison-mère se trouve en Suède, a son siège français à Orléans-La Source.
Sur environ 80.000 mètres carrés de foncier, l’usine de production, entourée de quelques services, est spécialisée dans l’outillage coupant, principalementdestinés aux marchés de l’automobile et de l’aéronautique, mis à mal dans cette crise sanitaire.
Des salariés dans l’impasse
Le 14 octobre dernier, les salariés ont appris la suppression de 81 postes sur le site orléanais, sacrifiant ainsi environ la moitié des effectifs. « C’est un coup de poignard », lâche Arthur, jeune employé, écoeuré. « On nous raconte que nous sommes leader mondial, que les résultats économiques des trois dernières années ont battu des records… On ne comprend pas« .
Sur les 81 personnes concernées, certaines étaient arrivées de Fondettes il y a quelques mois après la fermeture du site de Sandvik sur la région tourangelle. « Ils ont déménagé avec leur famille il y a peu et on les licencie juste après« , défend Bruno Saenz, élu au CSE de l’entreprise.
Les salariés n’auraient que peu d’espoir pour retrouver un travail rapidement par rapport à leurs compétences acquises chez Sandvik. « Ici, on avait un savoir-faire particulier », indique Gontran, qui voit aussi son contrat prendre fin.
Une suite pour l’instant incertaine
Lors de cette action, ce mercredi 25 novembre, les salariés ont décidé de rester mobilisés tout au long du dialogue social établi entre les représentants du personnel et la direction. Bruno Saenz poursuit : « On n’a pas l’intention de tout casser, pour sortir avec dignité mais aussi par respect pour les collègues qui vont rester« .
Ceux-là devraient peut-être, à terme, déménager sur un autre site, moins grand, selon les salariés. Ils indiquent également que les licenciements pourraient être effectifs à la date du 31 mars 2021.
La direction de Sandvik n’a, pour l’heure, pas confirmé ces informations.
Anaïs Rambaud