MANIFESTATION Il proteste contre un projet d’Amazon d’installer un entrepôt de 38.000 m2 près du pont du Gard
Plusieurs centaines de militants associatifs et citoyens se sont rassemblés samedi matin dans plusieurs villes de France pour protester contre Amazon, notamment près du pont du Gard, où le géant américain de vente par correspondance projette d’installer un entrepôt de 38.000 m2.
« Petit à petit, la lutte s’est élargie avec d’autres associations nationales et nous avons créé une coordination des différentes luttes locales contre des projets Amazon », souligne-t-il alors que d’autres mobilisations étaient prévues samedi en France, notamment à Metz, Quimper ou Rouen. « On veut montrer que ce ne sont pas des petites luttes isolées et que l’on peut mobiliser des centaines de personnes qui sont prêtes à revenir sur place pour empêcher des travaux », ajoute-t-il.
Un peu plus loin, Sarah Latour, 38 ans, est venue avec ses deux fils de 8 et 6 ans qui s’affairent joyeusement à planter un fragile arbousier dans des trous préalablement creusés sur le terrain en friche sur lequel poussaient auparavant des vignes depuis arrachées. « Ces plantes, ces arbustes que nous plantons aujourd’hui, c’est un symbole de vie par rapport à la bétonisation que pratique Amazon », explique la jeune femme.
« Je suis venue avec mes enfants parce que je ne veux pas de ce modèle néfaste pour eux », ajoute la mère de famille résidant en Ardèche. Les opposants au géant américain de la vente en ligne lui reprochent notamment des destructions d’emplois et de petits commerces, de mauvaises conditions de travail, une artificialisation des sols, un impact négatif sur le dérèglement climatique.
Pour protester contre l’implantation du centre de tri, plus d’un millier de personnes se sont rassemblées sur le site de la Pale, à Fournès le 30 janvier 2021
Plusieurs centaines de militants associatifs et citoyens se sont rassemblés samedi matin dans plusieurs villes de France pour protester contre Amazon, notamment près du pont du Gard, où le géant américain de vente par correspondance projette d’installer un entrepôt de 38.000 m2.
A l’appel d’associations locales qui luttent contre ce projet situé sur la commune de Fournès (Gard), à proximité du joyau du patrimoine mondial, mais aussi de plusieurs autres associations écologistes et anticapitalistes, quelque 800 à 1.000 personnes sont venues planter samedi matin des arbustes devant deux grandes banderoles proclamant « Stop Amazon », « Ni ici ni ailleurs ».
Une chaîne humaine sur 14 hectares
Ils ont également formé une chaîne humaine pour montrer l’emprise du projet prévu le long de l’autoroute A9 sur 14 hectares. Des ballons multicolores flottant à 18 mètres montraient sa hauteur, équivalente à un immeuble de cinq étages. « Ça fait deux ans que des citoyens de Fournès et des environs luttent contre l’implantation d’un énorme entrepôt d’Amazon. Au début, ils étaient un peu seuls contre tous mais ont réussi à freiner le projet grâce à des recours juridiques » toujours en cours, a expliqué Raphaël Pradeau, porte-parole national d’Attac
Comme une ambiance de Zad sur le terrain de la Pale,à l’entrée de Fournès, ce samedi matin. La protestation contre le projet de construction d’un centre de tri Amazon s’est faite dans la bonne humeur.
Dès le matin, les opposants ont planté des arbres le long du périmètre. Malgré la pluie, un concert d’HK et les Saltimbanks et les prises de paroles des différents acteurs ont mobilisé les militants une bonne partie de la journée.
SOLIDARITE L’association d’Auberge des migrants a lancé une campagne d’appel aux dons en faveur des exilés en utilisant Amazon à son insu
Des centaines d’exilés attendent de passer en Angleterre depuis le calaisis (illustration). — M.Libert / 20 Minutes
Aller chercher les dons jusque chez Amazon. Ce lundi, l’Auberge des migrants a donné le coup d’envoi d’une grande campagne d’appel aux dons en faveur des exilés présents sur le littoral du Nord-Pas-de-Calais. Au lieu des moyens plus traditionnels, comme les désormais courantes cagnottes, l’association a utilisé, ou plutôt détourné, les services du géant du commerce en ligne Amazon.
Cet hiver, les associations qui viennent en aide aux migrants font face à une baisse sensible des dons alors qu’elles estiment à un millier le nombre d’exilés sur le littoral. A l’auberge des migrants, les bénévoles ont parfois dû rationner les effets distribués faute d’en avoir suffisamment pour tout le monde. Une situation d’urgence qui a poussé l’association à se creuser la tête pour « déclencher des donations ». Cette idée d’utiliser Amazon est venue aux bénévoles de l’Auberge des migrants en partant d’un constat simple lié à la crise sanitaire du coronavirus.
En effet, avec les confinements, les Français se sont repliés massivement sur les plateformes de vente en ligne, à tel point que des entreprises comme Amazon ont littéralement explosé tous leurs records de fréquentation. « Pour toucher ces Français, nous avons détourné la fonctionnalité de commentaire sous certains produits pour y exposer les conditions de vie des migrants », explique Sarah, bénévole à l’Auberge des migrants, soulignant qu’Amazon n’était pas au courant de l’opération. Il s’agit des produits de première nécessité, vitaux pour que les exilés puissent survivre dans les conditions que l’on connaît : tentes, sacs de couchage, produits d’hygiène, nourriture…
Et son coup, l’Auberge des migrants le prépare depuis le début du mois de janvier. Ainsi, sous l’annonce pour un sac de 20 kg de riz long Thai, on peut lire le commentaire laissé le 6 janvier par Fawad : « Nourrit bien quand on ne peut avoir qu’un seul repas par jour à Calais ». En cliquant sur son profil, on découvre l’histoire de Fawad, cet infirmier désormais établi à Paris mais qui a un temps vécu dans la « jungle » de Calais. En commentaire d’une annonce proposant un pack de 12 brosses à dents, Mohamad explique : « Cette brosse à dents me rappelle de bons souvenirs car les brossages de dents étaient presque les meilleurs moments de ma journée sur les camps de gens exilés ».
Des comme ça, il y en a des dizaines. « Certains commentaires ont sauté sans que nous sachions pourquoi, mais la plupart ont été validés par Amazon », assure Sarah. L’Auberge des migrants à, toujours sur Amazon, constitué une « wish list ». « Chacun peut donc acheter en deux clics les produits nécessaires aux personnes en exil et les envoyer directement à l’association », précise l’Auberge des migrants, ajoutant qu’il est aussi possible de donner sans passer par le géant du e-commerce.