Le dispositif sera mis en œuvre via une application mobile sur smartphone. Ce test démarrera le 1er avril, sur un panel de 2 000 jeunes âgés de 18 à 26 ans. Les salariéEs et ceux qui empruntent régulièrement les TER sont-ils moins méritant en Occitanie ? .
Voyager à prix doux dans les trains régionaux : quelle que soit la formule retenue, la tendance s’affiche actuellement à la hausse dans les régions françaises disposant de TER.
Un sujet auquel la Région Occitanie s’avoue particulièrement attachée, lors du mandat en cours de sa présidente Carole Delga notamment, en multipliant les offres en la matière.
Parmi celles-ci, le billet à 1 € sur les trains liO s’est avéré un vrai succès. Près de 1,3 million d’entre eux se sont écoulés entre le 1er juin et le 31 octobre derniers, dont plus de la moitié avaient été acquis par des jeunes adultes de moins de 26 ans.
Ce qui donna l’idée à Carole Delga – persuadée que « le train reste le monde de transport le plus écologique et le moins accidentogène », comme elle le rappelait ce lundi – de demander à son vice-président en charge de la mobilité, Jean-Luc Gibelin, de « réfléchir et d’ouvrir des discussions avec la SNCF pour proposer une offre incitative et pérenne aux jeunes. Et nous avons souhaité aller le plus loin possible avec la SNCF. »
Unique en France
Et c’est finalement une expérimentation unique en France qu’ont donc décidé de lancer conjointement la Région et la SNCF. Ainsi, à partir du 1er avril, auprès d’un panel de 2 000 clients, il sera proposé aux jeunes âgés de 18 à 26 ans « de voyager gratuitement dans une logique de contrat de fidélité sans engagement », ont indiqué ce lundi Carole Delga et Philippe Bru, directeur régional SNCF Voyageurs Occitanie.
Transports scolaires liO gratuits à la rentrée 2021
Ce dispositif (voir ci-contre son mode de fonctionnement) sera mis en œuvre via une application mobile sur smartphone. L’expérimentation s’achèvera le 31 août, avant une généralisation prévue dès le mois septembre. À terme, une fois ce projet généralisé, 5 000 jeunes pourraient être concernés, selon une première estimation dévoilée lundi par Philippe Bru : « 5 000, c’est très envisageable quand on voit le succès de l’opération à 1 € de cet été. Après, bien sûr, tout dépendra aussi du contexte sanitaire. Mais le principe est très attractif : plus tu voyages, moins tu payes ! »
Une opération qui, « quand elle sera développée, devrait coûter 1,5 million d’euros annuels » à la collectivité, renchérissait Carole Delga.
En parallèle, d’autres initiatives tarifaires ont été annoncées. Pour les abonnés, la Région a décidé de ne pas prélever la moitié de la mensualité du mois de février 2021 aux 10 000 abonnés annuels (FréquenciO’ et Kartatoo) qui disposaient d’un abonnement actif en septembre, octobre, novembre ou décembre 2020. « Avec la participation de l’employeur, ce coût maximal de l’abonnement annuel sera ramené à 45 € par mois pour les abonnés salariés, soit 1 € le trajet sur la base d’un aller-retour par jour », a-t-il ainsi été précisé.
Enfin, comme cela avait été promis, pour les élèves d’Occitanie, les transports scolaires liO gérés par la Région seront gratuits à compter de la rentrée 2021.
Mais la région « de gauche » veut brader des lignes SNCF au privé !
Lettre Ouverte – Présidente Région Occitanie
Objet : Transfert des lignes Alès-Bessèges et Montréjeau-Luchon
Madame la Présidente,
Nous avons pris note du rapport que vous présentez lors de la Commission Permanente du 12 février 2021 et pour lequel vous demandez de délibérer sur le transfert et la reprise en gestion des lignes Alès-Bessèges et Montréjeau-Luchon.
Dès le 05 avril 2019, nous vous écrivions pour vous alerter, suite à un article paru dans la revue régionale « Transports : la région prête à plus s‘investir », de votre positionnement sur la partie infrastructure comme gestionnaire d’infrastructure délégué. Vous proposiez d’ailleurs à l’époque, au Gouvernement d’inscrire votre proposition dans la prochaine loi LOM… Votre voeu a été malheureusement entendu.
Il est certainement utile de rappeler et nous le faisons chaque fois que nécessaire, qu’en premier lieu, nous dénonçons l’attitude de SNCF Réseau, dictée par les politiques mises en place par les Gouvernements successifs de désengagement des investissements indispensables pour le réseau ferroviaire de la Nation.
Aujourd’hui, il semble indéniable que l’Etat et SNCF Réseau, seuls garants de l’infrastructure, ne mettent pas tout le potentiel et les capacités des cheminot.e.s pour permettre à la fois de maintenir en état le réseau existant mais aussi pour rouvrir des lignes là où les élu.e.s régionaux le demandent et c’est notamment le cas en Occitanie ! Nous avons pu déjà nous exprimer sur ce sujet et saluer votre décision de rouvrir 6 lignes à la circulation ferroviaire.
Notre Organisation Syndicale, avec les cheminot.e.s, dénonce tant en interne qu’auprès du grand public et des décideurs, cette attitude de sabotage organisé par SNCF Réseau. Attitude qui rejoint d’ailleurs les velléités, combattues au printemps 2018, d’un Gouvernement qui voulait notamment supprimer 9 000 Km de « petites lignes » appelées aujourd’hui les Lignes de Dessertes Fines des Territoires
La région Occitanie est pourvue d’un réseau ferré conséquent permettant un réel maillage du territoire.
Il est composé de 2 636 km de lignes ferroviaires dont 1 430 km sont définies comme Lignes de Dessertes Fines du Territoire.
Pour ces LDFT, la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) promulguée le 24 décembre 2020 a donc autorisé leur transfert aux AOT, à la demande exclusive des Régions.
Le rapport que vous soumettez à délibération a bien pour vocation le transfert et la reprise en gestion d’une partie du réseau ferré à la Région et la reprise en gestion directe des lignes ferroviaires de Montréjeau-Luchon et Alès-Bessèges.
Un transfert à haut risque qui aura des répercussions immédiates sur notre Région mais aussi assurément sur l’ensemble du territoire national.
C’est pourquoi, la CGT déplore votre positionnement et vous demande de retirer la présentation de ce rapport.
A votre manière, vous vous inscrivez ainsi dans la logique du gouvernement d’éclatement de l’entreprise SNCF et d’un grand Service Public Ferroviaire. D’autres régions le font aussi en mettant l’opérateur SNCF en concurrence. Pour autant, nous partageons votre volonté de développer le ferroviaire mais dans le cadre d’une entreprise intégrée.
Ensuite, et au-delà de cette première analyse, votre rapport soulève un certain nombre de questions qui ne trouvent pas de réponse aujourd’hui dans vos écrits.
Sans pouvoir toutes les reprendre ici, mais nous tenant à votre disposition pour les évoquer de vive-voix, voici celles qui nous semblent devoir trouver un écho rapide tant les orientations auront un impact négatif voire entraineront une incompatibilité de réalisation :
Vous plaçant donc en gestionnaire d’infrastructure délégué pour la réalisation des travaux, vous aurez en charge de définir la ou les entreprises qui vont réaliser les études et les travaux de régénération des voies.
Vos choix sont-ils faits ?
Quel sera à l’avenir l’impact financier de la maintenance de ces lignes et qui l’assurera ? Il en va de budgets importants qui devront être engagés. Cela ne doit pas être de la responsabilité d’une région politique que de les assumer.
A l’issue des travaux et suite à la réouverture de ces deux lignes, qui procédera à l’entretien courant des installations ?
La loi LOM vous donne la possibilité de désigner un tiers à votre convenance. S’agira-t-il, comme pour une très grande part des travaux réalisés, d’une grande entreprise du BTP, de celles dont le monopole privé a été confié par l’État et SNCF Réseau ?!
Quel sera demain le régime d’exploitation des lignes et donc quelles règles de sécurité ? Celles de l’EPSF et donc des lignes qui restent dans le Réseau Ferré National ou, à l’instar du Train Jaune, sous régime d’exploitation des remontées mécaniques (STRMTG) ?
Qui aura en charge d’assurer l’exploitation de la ligne et la circulation des trains ? Ces lignes seront-elles intégrées dans une convention ? TER ? TET ?
Ou alors peut-être ferez-vous le choix d’une exploitation en régie ou régie déléguée?
Cela pose clairement la question de la possibilité d’une mise en concurrence de l’opérateur historique. Vous avez à plusieurs reprises affirmé votre confiance envers les cheminot.e.s et la SNCF, et nous y sommes sensibles. Vous comprendrez donc notre attachement à ce que vos choix perdurent tant ils sont gages de sécurité des circulations et de garanties pour le Service Public.
Se pose également la question de la détermination du montant des péages et de l’élaboration des sillons et plus généralement les incertitudes et les imprécisions sur les redevances prises en compte et leurs circonscriptions telles que relevées par l’Autorité de Régulation des Transports (ART) par avis n°2020-069 du 22 octobre 2020.
Enfin, quel impact sur la possibilité de continuité ou de reprise de trafics essentiels pour le Service Public, pour le désenclavement, pour l’industrialisation de nos territoires que sont le Fret ferroviaire et les TET de jour et/ou de nuit ?
Comme vous pouvez le lire, Madame la Présidente, la CGT cheminot.e.s est mécontente et inquiète.
Mécontente, car le refus d’assurer leurs missions essentielles des dirigeants de SNCF Réseau et du Gouvernement, pousse les exécutifs à des replis désastreux pour l’unicité du réseau, essentiel à notre Nation.
Inquiète, car si elle était validée, votre demande de reprise en gestion des lignes d’Alès-Bessèges et de Montréjeau-Luchon sonnerait une orientation, sous impulsion d’une des régions de France la plus « pro-ferroviaire », vers un mode d’exploitation local et non plus d’intérêt national. Avec tous les impacts que nous connaissons et les dérives que nous pouvons craindre, tant sur le plan du Service Public Ferroviaire que sur le plan social pour les cheminot.e.s.
Aussi, Madame la Présidente, et parce que l’histoire sociale de notre pays a démontré que rien n’était jamais gravé dans le marbre, nous allons poursuivre la bataille la plus large possible afin d’obtenir d’autres orientations.
Les enjeux sociaux, économiques pour les territoires et surtout environnementaux sont autant d’arguments pour mobiliser.
Nous souhaitons un Service Public Ferroviaire permettant de répondre aux besoins des populations, tant dans ses dimensions Voyageurs que Fret, tout en assurant une équité entre les territoires.
Madame la Présidente, il nous semble plus raisonnable que ce projet ne soit pas présenté en Commission Permanente ce 12 février.
Cela n’altérera en rien vos orientations et les promesses faites aux citoyens quant aux réouvertures des lignes.
Ensuite, et en convergence avec l’ensemble des forces politiques, syndicales, associatives, le combat peut et doit être mené.
La CGT, comme toujours, est force de propositions pour permettre la réouverture de ces 2 lignes, essentielles pour l’aménagement du territoire et créera les convergences avec les cheminot.e.s, les usagers, les citoyen.ne.s et les élu.e.s pour développer le ferroviaire partout sur le territoire.
Madame la Présidente, nous restons bien entendu, à votre disposition pour échanger sur le sujet.
Veuillez recevoir, Madame la Présidente, l’expression de nos sentiments respectueux.
Le Secrétaire Général du Secteur Fédéral Le Secrétaire Général du Secteur Fédéral
Cheminots CGT de la Région de Toulouse Cheminots CGT de la Région de Montpellier
Christophe MARRE Sébastien MOURGUES