« Bugeaud ; ce sont les “enfumades” recommandées à ses officiers en des termes très clairs sur le but poursuivi : la destruction physique des “indigènes” », écrivent-ils.
Les deux militants rappellent le bilan des exactions commises par le général Bugeaud qui s’élèvent selon eux à près de mille morts.
« Il fut aussi un ennemi acharné de la République qu’il a combattue les armes à la main pour défendre la monarchie de Juillet. Vaincu, il a poursuivi la bataille en rédigeant un traité de la guerre contre-révolutionnaire en milieu urbain », précisent-ils encore.
Olivier Le Cour Grandmaison et M’Hamed Kaki ne comprennent donc pas comment le nom du général Bugeaud puisse être encore célébré en France. Pour eux, lui rendre hommage est une « insulte permanente à l’émancipation des peuples et aux Algériens en particulier, et à la République qu’il a toujours haïe et une offense inacceptable faite aux héritiers de l’immigration coloniale et postcoloniale victimes de discriminations mémorielles qui s’ajoutent à toutes celles qu’ils subissent par ailleurs ».
A Paris, certains proches de la maire Anne Hidalgo, comme la communiste Laurence Patrice, adjointe à la maire de Paris en charge de la mémoire et du monde combattant, semble être du même avis. Elle s’est dit être « favorable à l’idée d’étudier précisément le cas du maréchal Bugeaud » et éventuellement débaptiser l’artère du XVIe arrondissement qui porte son nom. Cela pourrait être un bon début…
Le lien de la pétition ici.
Déjà signé par près de 700 personnes, cet Appel est désormais international puisque des citoyen-ne-s d’Algérie, Belgique, Canada, Congo-Brazzaville, Espagne, Etats-Unis, Japon, Norvège, Nouvelle-Calédonie, Réunion, Royaume-Uni, Suisse, Taiwan le soutiennent d’ores et déjà. Parmi les signataires, des philosophes, A. Brossat, M. Feher, J-Ch. Goddard, L. Sala-Molins, Ch. Volaire, des historien-ne-s, L. Bantigny, A. Mabon, G. Manceron, F. Riceputi, des sociologues, A. Bihr, S. Bouamama, P. Cours-Salies, F. Khosrokhavar, R. Pfefferkorn, les journalistes F. Beaugé, D. Vidal, des avocats, H. Braun, O. Brisson, des médecins, Ch. Oberlin, la comédienne et metteure en scène de Brazzaville, S. Dyclo-Pomos, des militant-e-s associatifs, W. Berhouma, J. Briant, S. Fayman, F. Bennaï, S. Guendouz-Arab, M. Lallaoui, S. Messaoudi, H. Pouillot, M. Plocky, A. Rosevègue, O. Zemor, le footballeur Lilian Thuram, des organisations syndicales: CGT de la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration, Snuter-FSU Dordogne, des associations: Cri 66 Perpignan, Les Oranges, Ras-le-Front Isère, et beaucoup d’autres encore. D’ores et déjà, nous appelons à la mise en place d’un collectif unitaire et à un rassemblement le vendredi 18 juin 2021 à 18h30 sous la statue du général Bugeaud, rue de Rivoli à Paris à la mémoire des centaines de victimes civiles algériennes enfumées et assassinées par le général Pélissier le 18 juin 1845 dans les grottes du Dahra conformément aux ordres donnés par Bugeaud en personne.
Lien pour signer l’appel, ICI.