Châteauroux. À l’appel du collectif Nous Toutes, près de 250 personnes ont manifesté hier. Dans leurs revendications : des financements conséquents pour une meilleure prise en charge des victimes.
L’image de la mobilisation, en fin de journée, était glaçante : 120 paires de chaussures symbolisant les 120 femmes tuées en 2022 dont 100 victimes par conjoint ou ex-conjoint. Et des chaussures d’enfants, tués lors de violences familiales. « Il faut dire et rappeler qu’ils sont aussi victimes, que les violences familiales les touchent et qu’il faut les éloigner. Sinon, ils banalisent la violence. Ils intègrent les insultes ou les coups comme étant normaux », explique Carole, venue manifester pour Nous Toutes, hier. Elle est par ailleurs assistante sociale dans le milieu scolaire et est amenée à échanger avec des enfants victimes.
Financer des postes et des places d’accueil
N’oublier personne,
C’est ce que revendique le collectif Nous Toutes, dont l’antenne indrienne est présidée par Olivia Jan. « Cette année, nos revendications sont nationales, précise cette dernière, nous en avons quinze que nous voulons voir appliquer via une loi-cadre, comme en Espagne. » Leur première proposition : consacrer 0,1 % du PIB à la lutte contre les violences de genre, soit 2 milliards d’euros par an. Avec cette somme, l’association veut, entre autres, l’augmentation du nombre de profession en charge de l’accompagnement des victimes, de la justice aux travailleurs sociaux, l’augmentation des moyens de protections tels que les bracelets anti-rapprochement et la création de foyers d’accueil d’urgence pour les femmes et les enfants.
« Au niveau local, pour chaque ville, j’aimerai un meilleur traitement de nos plaintes, que le délai ne soit pas dépassé alors que les auteurs sont reconnus pour des faits », pointait Capucine qui défilait pour la troisième fois avec Nous Toutes.
La manifestation s’est lancée sur cette colère : « Où sont les sous ? » scandaient les manifestantes. « La coupable, ce n’est pas moi, ni mes fringues, ni l’endroit. Le violeur, c’est toi », fait partie des slogans lancés. La solidarité, à l’internationale, s’est aussi exprimée avec le rappel de la cause – entre autres – des femmes iraniennes. « Tout est lié, les difficultés qu’elles rencontrent sont le reflet de la domination des hommes. C’est aussi lié au capitalisme parce que les femmes n’ont souvent pas les moyens de se défendre », pointait Stéphanie Grelet, militante et ancienne candidate aux législatives pour le PCF. Elle manifestait avec sa fille. « Il faut offrir un monde solidaire aux générations futures et ça passe par l’éradication des violences et l’éducation des femmes. »