La répression de l’opposition ukrainienne a franchi un nouveau cap. Le ministère de la justice du gouvernement Zelensky a publié un décret confisquant les biens du Parti communiste. Une décision qui intervient après l’interdiction d’onze partis de gauche.
Une action en Europe occidentale de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique pour la libération des frères Kononovich, dirigeants de la jeunesse communiste ukrainienne. PHOTO DR
Confirmant une décision de la cour administrative d’appel, le ministère ukrainien de la justice a publié il y a quatre jours un décret listant les biens du Parti communiste d’Ukraine et décidé leur confiscation.
C’est l’angle mort du traitement médiatique de la guerre en Ukraine : la répression de l’opposition ukrainienne. Confronté à l’agression du régime autoritaire de Vladimir Poutine, l’Ukraine de Volodymyr Zelensky est souvent dépeinte comme une incarnation des valeurs démocratiques. La réalité est plus complexe.
En mars dernier, le gouvernement Zelensky avait déjà procédé à l’interdiction d’onze partis d’opposition dont trois étaient représentés au Parlement en les accusant d’être « pro-russe ». Uné décision qui s’inscrivait dans le prolongement des percussions contre un autre parti, le Parti communiste d’Ukraine, visé par les autorités depuis 2015, sur fond de poussée de l’extrême droite, parce qu’il refusait de changer son nom. Amnesty avait alors dénoncé « un coup porté à la liberté d’expression dans le pays ».
L’aboutissement d’un processus
Depuis, la répression s’est intensifiée. Elle a notamment pris la forme de l’arrestation des frères Mikhail et Aleksander Kononovich, dirigeants de la jeunesse communiste ukrainienne en mars 2022, toujours détenus 250 jours plus tard.
Alors que les caméras du monde entier sont braquées sur Kherson et le soulagement de sa population civile après le retrait russe, cet aspect du conflit doit aussi être regardé en face.