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Espagne : la défense de la santé publique à Madrid

BRAIS FERNÁNDEZ | ANXEL TESTAS

Madrid, 12/2/2023. Photo : RR SS

1- La manifestation de ce dimanche 12 février en défense des soins primaires à Madrid a maintenu, de manière plus ou moins similaire, les chiffres de la manifestation du 13 novembre. Au-delà des histoires ou des intérêts du PP, la vérité est qu’il existe une grande partie des travailleurs de Madrid prêts à se mobiliser constamment pour la défense de la santé publique. Ce constat n’est pas seulement idéologique : la plupart des personnes qui se sont mobilisées aujourd’hui viennent des quartiers populaires, où elles subissent les conséquences de la dégradation de la santé publique.

2- La joie et l’enthousiasme générés par ce type de manifestation ne doivent pas servir d’excuse pour ignorer les problèmes stratégiques auxquels est confronté le mouvement de défense de la santé publique. Les potentialités et les problèmes doivent être mis sur la table. Il s’agit d’une lutte qui dure depuis deux décennies dans la Communauté de Madrid et qui ne peut pas simplement consister à descendre périodiquement dans la rue lorsque les conditions se détériorent pour des raisons circonstancielles. Le problème de la santé est structurel et nécessite une réponse structurelle, et donc stratégique.

3- Il y a une grande différence entre la structure organisationnelle du mouvement et sa capacité de mobilisation, en faveur de cette dernière. Il existe des structures de quartier particulièrement dynamiques, mais trop souvent la façon d’aborder la défense de la santé est excessivement routinière et dominée par l’ancien appareil de quartier. Cette routine se reflète dans la composition même du mouvement, dont le noyau mobilisateur est constitué de retraités, auxquels s’ajoutent les familles avec de jeunes enfants les jours de grande mobilisation. Ceci, bien sûr, est un excellent point de départ, mais cela ne doit pas être considéré comme une limite insurmontable. En réalité, il reflète plus le pouvoir de ce qui est « laissé de côté » qu’autre chose : la classe ouvrière d’origine migrante, les jeunes travailleurs, de larges secteurs de la classe ouvrière… Il y a encore un large spectre en dehors de cette vague mobilisatrice qu’il faut y intégrer, enrichissant une composition de classe encore trop liée à la gauche traditionnelle et qui ne reflète pas toute la diversité de la nouvelle classe ouvrière madrilène, exclue de la représentation politique. Si vous vivez dans un quartier ouvrier de Madrid, et que vous observez avec un minimum d’attention, vous voyez de plus en plus d’églises évangéliques et de plus en plus de tables (oui, la table traditionnelle de « distribution de propagande ») qui sont dirigées vers ces secteurs. Contrairement à ce qu’il semble, la « montagne n’ira pas à Muhammad » : s’attaquer systématiquement et étroitement à ces secteurs sociaux, les intégrer dans le processus de lutte, est une condition préalable fondamentale pour surmonter la situation actuelle d’« impasse catastrophique » entre les grandes mobilisations et un gouvernement PP qui n’est prêt à céder en aucune circonstance. Bien sûr, ce travail moléculaire est déjà fait dans certains endroits par le mouvement populaire de défense de la santé, et ce n’est pas un hasard si là où il est fait, le type de mobilisation est à un niveau supérieur. Il faut le reproduire, l’étendre, renforcer ce type de militantisme de la vie quotidienne si peu visible mais si décisif.

4- L’autre problème a beaucoup à voir avec l’époque de la politique. Les élections approchent. Nous ne devons à aucun moment mépriser la nécessité pour Ayuso d’être battu aux urnes. Sa défaite renforcerait sans aucun doute le mouvement, puisqu’elle démontrerait que la lutte est capable de chasser les exécuteurs de la dégradation de la santé publique. Le problème avec cette approche est qu’elle tend à affaiblir ce qui est le plus nécessaire : il faut renforcer le mouvement sur le plan organisationnel, préparer une « longue marche » de lutte et pour cela, il est essentiel de créer une temporalité de lutte différente des temps électoraux. Si Ayuso gagne à nouveau, nous devrons continuer à nous battre. S’il perd aussi. Il est évident que les partis de la gauche institutionnelle, dans leur faillite stratégique et leur spirale de promesses non tenues, promettront l’or et la lande s’ils gagnent les élections. Nous avons déjà vu dans le gouvernement espagnol qu’il est prêt à céder sur des questions secondaires, mais jamais à affronter les puissances économiques. Il faut être sensible au désir « sain » de la gauche populaire d’évincer Ayuso et en même temps, être très clair : la gauche institutionnelle de Madrid surfe sur le processus de mobilisation populaire, mais ne le structure pas par le bas, ne propose pas plus de stratégie que le vote, car le conflit avec le pouvoir économique qui domine la santé est exclu de son programme politique.

5- Un point de départ important, qui se reflète dans des appels tels que celui du 12 février, est l’unité du mouvement. Il y a, et ce n’est pas peu, des structures capables de convoquer tout le monde, au-dessus des tentatives de division des appareils syndicaux ou du mouvement de quartier, qui sont obligées de recourir à ce type d’appels. Mais cela ne signifie pas, loin de là, qu’il existe une unité stratégique: c’est-à-dire la capacité de déplacer une « masse manœuvrante » pour frapper et contre-attaquer de manière organisée dans différents plans et moments. Cela a beaucoup à voir avec le fait que le mouvement ne fait que surmonter par ces grands appels la division imposée par la structuration même de la santé. Division entre le secteur public et le secteur privé; entre les travailleurs et les utilisateurs; entre les travailleurs en soins primaires et les grands travailleurs hospitaliers; Division entre les différentes catégories de travail. Ce n’est pas un problème facile à résoudre, mais le point de départ devrait être le combat idéologique contre toute forme de corporatisme et son inverse, l’idée que « seule » la mobilisation citoyenne est capable de le surmonter. La grève des médecins menée par AMYTS est un exemple de toutes ces contradictions. C’est un secteur traditionnellement organique de l’aristocratie du travail, qui souffre de plus en plus d’une dégradation de ses conditions de travail et d’une perte croissante de son pouvoir sur son propre travail et son organisation. Sa réponse a été aussi combative que stratégiquement limitée : il ne suffit pas de déployer une puissance stratégique dégradée pour gagner, il faut articuler les autres catégories et secteurs sur un pied d’égalité pour faire un saut qualitatif dans la lutte. Étendre le conflit à d’autres espaces de travail tels que les hôpitaux, inclure toutes les catégories dans un plan de lutte croissant sans aucun élitisme corporatif, réaliser des synergies de soutien de quartier, combiner des méthodes de lutte telles que l’occupation de centres de santé, désordre la structure politico-administrative qui rend possible la dégradation de la santé publique. Sans escalade de la lutte, comme nous l’avons vu en d’autres occasions, les mobilisations tendent à être diluées. La réponse doit être proportionnelle au niveau d’attaque.

6- Un autre gros problème que nous devons mettre sur la table est l’incompatibilité entre la santé publique et privée. Il ne suffit pas d’exiger l’arrêt du financement privé : le financement privé doit disparaître. Non seulement parce qu’il s’agit d’un élément de ségrégation, mais aussi parce qu’il absorbe une série de ressources qui permettent la dégradation du public : le privé est une grande arnaque qui ne cesse de parasiter le public. Et nous arrivons ici au problème fondamental : le modèle public est construit sur cette dialectique, dans laquelle les gestionnaires publics, les soi-disant techniciens, ne sont rien de plus que des dirigeants d’entreprise. Autrement dit, bien que la propriété soit formellement publique, la gestion tend à reproduire le modèle privé et ses paramètres, ce qui n’est plus une métaphore si l’on regarde la politique d’externalisation qui a été imposée au modèle public madrilène. En ce sens, l’unification de l’ensemble du mouvement doit également se faire autour d’un acquis clair : une santé publique unique pour tous, sous le contrôle et la gestion des agents de santé et des voisins, capable d’exercer un contrôle actif et direct sur les ressources nécessaires, qui ne proviennent pas de « nos impôts », Comme le dit souvent la classe moyenne indignée, mais du salaire indirect de la classe ouvrière.

7- Bien qu’à Madrid les dirigeants politiques de la dégradation de la santé semblent liés au PP, la réponse de la gauche institutionnelle tend à infantiliser la classe ouvrière avec les origines des problèmes. L’origine du problème n’est autre que la nécessité pour le capital de trouver de nouvelles niches pour se reproduire : ce qui, en période d’expansion économique, était auparavant sûr et protégé par un mouvement ouvrier fort, est aujourd’hui un objectif stratégique des entrepreneurs. En ce sens, nous devons supposer que toute victoire, sans une transformation profonde en lignes anticapitalistes, sera partielle ; Mais aussi que sans victoires partielles, qui renforcent la capacité et la confiance de notre classe, qui lui montrent qu’en combattant nous pouvons transformer notre force potentielle en force réelle, il n’y aura pas de réelle possibilité de recomposer un projet politique capable de renverser ce système. En ce sens, cette lutte est loin d’être une lutte partielle. Elle doit devenir, selon les mots de Marx, une lutte politique : une lutte qui s’élève au-dessus des particularismes corporatistes et parvient à unifier la classe ouvrière écrasée et dispersée de Madrid autour d’objectifs communs, en lui faisant prendre conscience de sa force. Une lutte qui soulève aussi la question centrale : qui et pour qui gouverne-t-elle ? Le droit à la santé est-il possible dans un système où seuls les entrepreneurs et leurs serviteurs planifient, où la propriété privée et le profit sont au-dessus de tout, et nous sont imposés comme une logique impersonnelle qui nous entraîne inexorablement ?

8- Le coordinateur des voisins de Madrid prépare une grande consultation populaire pour poursuivre la mobilisation du 12 février. C’est, sans aucun doute, un grand succès tactique, qui permettra d’organiser des milliers de tables dans les quartiers et les rues. L’objectif ne doit pas être la consultation elle-même, mais d’en faire un moment d’organisation sociale, à l’intérieur et à l’extérieur des centres de santé et des hôpitaux, impliquant tous les secteurs de la classe ouvrière. Ce ne sera pas facile et il y a de vraies difficultés : le calendrier électoral, l’intérêt purement propagandiste des partis de la gauche institutionnelle et des appareils syndicaux, la faiblesse même des secteurs anticapitalistes au sens large. Mais c’est sans doute à travers ces processus, pour les doter d’une auto-organisation active et consciente dans une clé stratégique, pour les articuler et les transformer en force politique, que nous pourrons surmonter l’atomisation imposée par l’État d’en haut sur notre classe. S’impliquer dans cette lutte avec la perspective que nous avons esquissée, essayer de s’organiser et de convaincre de cette stratégie, unir nos forces avec tout le monde et rechercher des synergies avec ceux qui partagent la nécessité de construire une stratégie de classe capable de mettre la santé au service des travailleurs : telle est notre tâche aujourd’hui.

Brais Fernández et Ánxel Testas sont des militants d’Anticapitalistas Madrid

Espagne : les bureaucraties syndicales tentent de bloquer la lutte des travailleurs de la santé

Santiago Guillen

L’Espagne connaît depuis novembre une vague de grèves dans le système public de santé. Médecins, soignants et autres personnels de la santé se mobilisent dans les diverses régions contre les bas salaires, la détérioration des conditions de travail et les attaques menées contre les soins de santé publics.

Ces grèves font partie de l’opposition sociale croissante à l’austérité et à la flambée des prix énergétiques et alimentaires qui poussent les travailleurs du monde entier dans la pauvreté. Ces dernières semaines, 3 millions de travailleurs ont manifesté en France contre les réductions des retraites décidées par le gouvernement Macron. Au Royaume-Uni, un demi-million d’entre eux a rejoint des grèves nationales coordonnées, dont 300 000 enseignants, 70 000 chargés de cours et 100 000 fonctionnaires, contre l’inflation et les lois draconiennes anti-grève de ‘service minimum’.

Dans le secteur de la santé, on a aussi assisté à une explosion des luttes en Belgique, au Canada, aux États-Unis et au Royaume-Uni. Là, les soignants du National Health Service ont mené en décembre une grève historique, la première depuis 100 ans. Les causes sont partout les mêmes: saturation des services médicaux incapables d’apporter les soins nécessaires aux patients et mauvais salaires, aggravés par la flambée des prix due à la guerre menée par  la Russie en Ukraine.

Des personnes se rassemblent lors d’une manifestation en faveur des soins de santé publique sur la place Cibeles dans le centre de Madrid, en Espagne, dimanche  13  novembre 2022. [AP Photo/Manu Fernandez]

Le personnel de santé est épuisé après avoir lutté pendant trois ans contre le COVID-19 avec des ressources minimales, qui sont maintenant détournées vers la guerre contre la Russie en Ukraine. La grève intervient alors que la politique du «COVID pour toujours» est pleinement appliquée dans le monde entier. En Espagne, on compte actuellement plus de 2.300  patients hospitalisés pour le COVID-19 et plus de 100  décès par semaine.

Les données sont effarantes. Plus de la moitié des médecins de soins primaires se voient confier plus de patients qu’ils ne devraient prendre en charge. Selon un rapport de la Fédération des associations de défense de la santé publique (FADSP), cela a conduit à ce qu’un patient sur cinq (21,4 pour cent) souffrant d’un «réel problème de santé» et ayant besoin d’une consultation de soins primaires en 2022 n’a pu l’avoir. Parmi ceux pris en charge, 54,3  pour cent ont subi des retards de sept jours ou plus, soit 20  pour cent de plus qu’il y a quatre ans.

L’association décrit cette situation comme «terrifiante, incompatible avec le fonctionnement des soins primaires».

Les médecins se plaignent de ne pouvoir consacrer que 2 à 3  minutes par patient alors qu’ils devraient disposer d’au moins 10  minutes. Face à la saturation des services, les soins par téléphone et les soins non présentiels se généralisent. Face à l’impossibilité d’accéder aux soins primaires, de plus en plus de patients cherchent finalement de l’aide dans les services d’urgence, de plus en plus saturés eux aussi.

En Catalogne, le président de l’Association des soignants familiaux et communautaires de Catalogne (Aificc) souligne qu’il s’agit de «deux années très difficiles, qui font suite à des coupes dont on ne s’est pas remis. Nous ne pouvons pas toujours travailler à 150  pour cent de nos capacités».

«Je vois jusqu’à 40  patients par jour avec un rendez-vous, plus les patients qui viennent sans rendez-vous l’après midi», se plaint un médecin d’Estrémadure, Antonio Artero. Il souligne que cela aggrave les soins prodigués, «notre situation professionnelle, mais aussi notre situation personnelle».

L’attaque systématique des soins de santé publics des dernières décennies n’auraient toutefois pas été possibles sans la collaboration des bureaucraties syndicales. Tant les syndicats de médecins et de soignants que les confédérations syndicales nationales comme CCOO, UGT, CSIF ou CGT n’ont rien voulu voir pendant des années et n’ont pas monté de réelle opposition. Maintenant que la situation est devenue intolérable, ils cherchent à retenir les travailleurs.

Les syndicats regroupés au sein de la Confédération nationale des syndicats médicaux (CESM) ont refusé d’unifier les différentes grèves menées dans diverses régions, évitant ainsi une mobilisation nationale commune, sans parler d’une mobilisation unissant les travailleurs de toute l’Europe.

On a mené des grèves régionales séparées en Cantabrie en novembre, Catalogne en janvier, Navarre en février et dans la communauté valencienne en mars et avril. À Madrid, les grèves se poursuivent par intermittence depuis novembre, et ont culminé par une manifestation d’un demi-million de personnes dans les rues de la capitale pour défendre le système de santé publique. À Madrid, même les médecins de soins primaires et d’urgence ont organisé des grèves séparées à des dates différentes.

En plus de cette stratégie de grèves dispersées dans différentes régions et à différentes dates, là où c’était possible, les bureaucraties syndicales les ont vite fermées après avoir imposé des accords avec les divers gouvernements régionaux trahissant les revendications des travailleurs de la santé.

En Andalousie, le Syndicat médical andalou a annulé la grève proposée le 27  janvier. Son dirigeant, Rafael Carrasco, a reconnu d’emblée: «Nous avons demandé des mesures très spécifiques et très peu nombreuses pour que nous puissions parvenir à un accord». Celles-ci étaient si peu nombreuses qu’il a essentiellement accepté de travailler volontairement les après-midis pour pouvoir s’occuper des patients qui ne devraient pas être plus de 35 par jour. Le nombre de patients pris en charge par les médecins s’élève actuellement à plus de 60.

En Estrémadure, la grève a été annulée avec un accord similaire: travailler volontairement pendant les équipes d’après-midi en échange d’un engagement vide de sens à réduire le nombre quotidien de patients à 36 après trois mois. La même chose eut lieu en Cantabrie en novembre. Trois mois plus tard, le rapport entre le nombre de patients et celui des médecins dépasse toujours les 35  convenus, ce qui montre clairement que tous ces accords parrainés par les syndicats ne valent pas le papier sur lequel ils sont imprimés.

Dans d’autres cas, les grèves ont été annulées sans que rien ne soit négocié. En Galice, bien que le CESM qualifie la situation de «regrettable», son représentant régional Ramón Barreiro propose une «trêve» en attendant de voir si le gouvernement régional «prend nos revendications au sérieux».

À Valence, les syndicats ont reporté la grève car, compte tenu de l’actuelle «surcharge de soins», ils ne voulaient pas «contribuer au chaos».

Pour leur part, les syndicats CCOO, UGT, CSIF et CGT ne se sont pas joints à ces grèves et ont tout au plus mené des grèves partielles à Madrid ou des protestations en Andalousie. La stratégie des dirigeants syndicaux est très claire. Elle n’est pas due à un quelconque malentendu, mais bien plutôt au fait qu’ils agissent délibérément pour faire dérailler la lutte des travailleurs de la santé.

La lutte entreprise par les travailleurs de la santé est une rébellion contre des conditions exacerbées par trois années de pandémie. Elle représente un rejet de la «nouvelle normalité» de la maladie et de la mort en masse et du détournement massif des ressources vers la guerre.

La lutte contre la guerre et les bureaucraties nationales lancée par le Comité international de la Quatrième Internationale et ses sections, comme le SGP allemand, contraste avec les appels creux lancés aux bureaucrates syndicaux par des tendances petites-bourgeoises comme le CRT (Courant révolutionnaire ouvrier). Celui-ci appelle les travailleurs à «imposer aux organisations syndicales une action réelle et énergique d’en bas face à l’offensive de la privatisation, à appeler à la grève générale et à un plan de lutte pour la défense du système public de santé».

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Cette entrée a été publiée le 13 février 2023 par dans ANTISOCIAL, DROITS HUMAINS, ESPAGNE, santé, SANTE PUBLIQUE.
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