Environ 300 personnes se sont rassemblées ce vendredi place de la République à Orléans alors qu’au même moment le Conseil constitutionnel validait l’essentiel de la réforme des retraites. Les manifestants ont ensuite exprimé leur mécontentement dans le calme devant la Préfecture du Loiret.
Environ 300 manifestants rassemblés place de la République à Orléans © Radio France – François Guéroult
« On n’est pas surpris, on n’est pas résignés mais on est très en colère » résume d’emblée David Sempé, le délégué départemental Solidaires, quelques secondes seulement après avoir appris la nouvelle : le Conseil constitutionnel a validé l’essentiel de la réforme des retraites et retoqué le projet d’un référendum d’initiative partagée. « Il y a beaucoup de mes camarades qui sont désormais prêts à en découdre. C’est l’étincelle qui met le feu aux poudres et si ça explose, ce sera uniquement la faute du gouvernement » prévient le syndicaliste au milieu de ses camarades réunis place de la République à Orléans.
Mobilisation dès lundi contre la venue d’un ministre à Duralex
Dans le rassemblement, il y avait surtout des syndicalistes et quelques militants politiques, notamment du PCF et du NPA. Même si les slogans n’ont pas changé – « Macron, ta réforme : on n’en veut pas ! » – il y avait un peu d’amertume parmi certains manifestants. « On n’en attendait pas beaucoup de cette décision du Conseil constitutionnel, explique Sylvie Lesné, enseignante et secrétaire départementale du SNES-FSU dans le Loiret. Mais tout de même, on pensait qu’il y aurait une forme de responsabilité de leur part, à savoir que la population a largement exprimé son opposition à cette réforme, et qu’ils l’entendraient un peu. Je sais bien qu’ils sont dans leur rôle, mais ça donne le sentiment que les manifestations populaires ne sont pas reconnues à leur juste valeur.«
Ce qui pose, bien sûr, la question de la suite : « La résignation, si elle devait avoir lieu, elle aurait déjà eu lieu, veut croire François Debord, jeune retraité (65 ans) et militant CGT. Ce qui est remarquable et même historique, c’est l’unité syndicale depuis le début du mouvement, il faut à tout prix la conserver. Sinon, il y a un risque d’exaspération du ras-le-bol général. » Et l’intersyndicale dans le Loiret annonce une nouvelle mobilisation dès lundi prochain, 17 avril, à 9h, devant l’usine Duralex, à la Chapelle St-Mesmin, où doit venir Roland Lescure, le ministre de l’Industrie, à l’occasion du redémarrage de la production à la verrerie.