Le 13 avril dernier, trois adolescents à scooter avaient été renversés par une voiture de police. L’un des fonctionnaires est mis en examen. Une marche était organisée en leur honneur ce dimanche.
« C’est un acte gravissime. Nous voulons marcher dans le calme, la sérénité, sans violence, pour réclamer vérité et justice pour nos trois enfants. » Ce dimanche après-midi, plusieurs centaines de personnes ont participé à une marche blanche dans le XXe arrondissement, presque un mois après l’accident survenu entre un scooter et une voiture de police.
Le 13 avril dernier, dans la soirée, Safyatou, Salif et Ilan, trois adolescents de 13, 14 et 17 ans, circulaient sur un deux-roues rue de Bagnolet (XXe). Une course-poursuite s’est engagée avec une voiture de police. « Safyatou a paniqué. C’est pour ça qu’elle ne s’est pas arrêtée. À l’hôpital, mon frère Salif m’a dit : Ils nous ont menacés avec une arme. La police est là pour nous protéger, ce n’est pas normal que des enfants aient peur », décrit la sœur de deux des victimes.
Safyatou, l’adolescente de 17 ans qui conduisait le scooter, est aujourd’hui toujours hospitalisée.
La marche s’est élancée depuis la place de la Réunion jusqu’au lieu de l’accident, à l’angle de la rue de Bagnolet et de la rue de Lesseps (XXe), avant de rejoindre la mairie de l’arrondissement. « On demande justice pour Safyatou, Salif et Ilan mais aussi pour toutes les victimes de violence policière. Il ne faut pas que ça se reproduise et on ne va pas s’arrêter là », confie Samba, l’oncle de deux adolescents. Dans le cortège, Assa Traoré a pris la parole. Réclamant elle aussi justice pour toutes les victimes de violences policières et remerciant les témoins.
« Malheureusement, les violences policières se banalisent. Dans cette affaire, la vérité a été montrée assez vite grâce aux témoins et leurs vidéos. Maintenant, on sait que le temps de la justice est un temps long et qu’il ne faut pas lâcher », assure Mathieu, de l’association Le XXe solidaire, qui a aidé à l’organisation de cette marche, où se trouvaient des habitants du quartier, mais aussi des élus et des membres de la Ligue des droits de l’Homme.
Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris et des plaintes ont été déposées à l’IGPN. Trois policiers avaient été placés en garde à vue, avant d’être suspendus par le préfet de police à la suite d’une demande du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. L’un d’eux a été mis en examen pour violences avec arme ayant entraîné une incapacité de travail, ainsi que pour faux en écriture publique, le tout par personne dépositaire de l’autorité publique.